Nantes : Plusieurs centaines de manifestants pour la réunification de la Bretagne

Environ 500-600 personnes ont défilé dans le centre-ville pour réclamer le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Entre drapeaux bretons et slogans identitaires, la revendication d’une « Bretagne à cinq » s’est une nouvelle fois invitée dans la rue, plus de 80 ans après la séparation administrative imposée par le régime de Vichy.

Une mobilisation symbolique mais déterminée

Le cortège, parti de la place Bretagne, a rassemblé une foule bigarrée : militants associatifs, anciens élèves des écoles Diwan, collectifs culturels, mouvements politiques régionalistes essentiellement de gauche ou d’extrême gauche, les éléments identifiés « trop à droite » n’étant pas invités à participer au cortège, ce qui explique sans doute qu’une manifestation qui réunissait des dizaines de milliers de personnes il y a 20 ans n’en réunit plus que quelques centaines aujourd’hui. Mais aussi tout de même de simples familles venues rappeler leur attachement à l’histoire commune de la Bretagne. Gwenn ha Du et Kroaz Du flottaient côte à côte, symboles d’une revendication enracinée.

Les organisateurs de la Coordination Démocratique de Bretagne ont insisté sur la nécessité de « maintenir la pression » et de ritualiser ces rendez-vous.

La Loire-Atlantique au cœur du débat

Depuis 1941, la Loire-Atlantique a été rattachée artificiellement aux Pays de la Loire. Pour les manifestants, cette séparation prive la Bretagne de son poumon historique, culturel et économique. Beaucoup ont rappelé que Nantes fut jadis capitale du duché et que son retour au sein de la Bretagne est une condition de cohérence historique et identitaire.

La question linguistique a également été largement mise en avant : en dehors de la Bretagne administrative, l’enseignement du breton ou les initiatives culturelles se heurtent à des obstacles budgétaires et institutionnels.

La manifestation a aussi pris une dimension internationale avec la présence de Christian Tein, président du FLNKS, venu témoigner de la solidarité des Kanaks en lutte pour leur droit à l’autodétermination. Sa présence a été saluée par de longs applaudissements.

Au-delà du seul rattachement administratif, plusieurs intervenants ont élargi le débat à la nécessité d’un véritable pouvoir politique breton, de Brest à Clisson, capable de décider de sa fiscalité, de ses services publics et de ses choix culturels. Une revendication qui s’inscrit dans le contexte plus large des débats actuels sur la décentralisation relancés par le gouvernement.

Si la mobilisation du jour n’a pas atteint les chiffres des grandes manifestations passées, elle témoigne de la persistance d’un combat. Les sondages récents montrent d’ailleurs un soutien croissant à la réunification, notamment en Bretagne administrative et en Loire-Atlantique. Rendez-vous a déjà été donné pour l’an prochain : le 26 septembre 2026, les partisans d’une Bretagne réunifiée comptent à nouveau occuper la rue à Nantes, convaincus que ce combat identitaire et politique reste plus que jamais d’actualité.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky