Les slogans verdoyants pullulent sur les étiquettes et dans les campagnes publicitaires : « livraison éco-responsable », « produit préservant la planète », « parpaing vert »… Autant de promesses séduisantes qui masquent trop souvent une réalité bien différente. C’est le constat sévère dressé par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui a publié le 1er octobre les résultats d’une vaste enquête nationale sur les pratiques dites d’« écoblanchiment ».
Des contrôles à grande échelle
Entre 2023 et 2024, plus de 3 000 établissements ont été inspectés dans les secteurs les plus friands de communication « durable » : textile, ameublement, cosmétiques, mais aussi hôtellerie, alimentation et services à domicile. Le bilan est préoccupant : 15 % des entreprises contrôlées présentaient des manquements graves, allant de la publicité mensongère à l’usage de mentions interdites.
Les suites ont été immédiates : plus de 430 injonctions de mise en conformité, 70 amendes et procès-verbaux, ainsi que 500 avertissements. La plateforme asiatique Shein a, par exemple, écopé d’une amende de plus d’un million d’euros pour avoir passé sous silence la présence de microfibres plastiques dans certains textiles.
Des slogans trompeurs et des labels abusifs
Les enquêteurs ont recensé de nombreux abus. Certains produits arboraient des termes flatteurs mais infondés, comme « upcyclé » pour des vêtements neufs importés d’Asie, ou « bons pour l’environnement » sur des produits chimiques contenant pourtant des substances toxiques.
Autre dérive constatée : la revendication abusive de labels. Un magasin de meubles prétendait vendre une majorité de bois certifié FSC, sans que cela soit vérifiable.
Ces pratiques visent à capter une clientèle sensible aux enjeux écologiques, au risque de décrédibiliser les véritables efforts de durabilité entrepris par d’autres acteurs.
Une directive européenne pour encadrer la communication verte
La lutte contre l’écoblanchiment s’inscrit désormais aussi dans un cadre européen. La directive (UE) 2024/825, entrée en vigueur en mars 2024, impose un encadrement strict des allégations environnementales et des labels. Elle interdit notamment les « labels autoproclamés » et rendra obligatoire, d’ici 2026, la vérification par un tiers indépendant des engagements mis en avant.
En France, cette directive sera transposée d’ici mars 2026 et s’appliquera pleinement en septembre de la même année.
La DGCCRF ne cache pas sa volonté de muscler son dispositif. Elle s’appuie désormais sur une coopération accrue avec l’Ademe et travaille au développement d’un outil innovant avec l’association QuotaClimat pour traquer les pratiques de greenwashing dans les médias.
Le message est clair : l’ère de l’écoblanchiment impuni touche à sa fin. Reste à savoir si ces nouvelles règles permettront de rétablir la confiance des consommateurs, régulièrement trompés par des promesses vertes sans fondement, et de valoriser ceux qui s’engagent réellement dans la transition écologique.
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