En Allemagne, les actes hostiles aux chrétiens connaissent une hausse notable. Selon le dernier rapport de l’Office fédéral de la police criminelle (Bundeskriminalamt), 337 actes antichrétiens à motivation politique ont été recensés en 2024, contre 277 en 2023, soit une hausse de 21,6 %. Les infractions visant directement les églises sont elles aussi en augmentation, 111 contre 92 l’année précédente, rapportait le journal Le Figaro le 10 octobre. Ces chiffres ne tiennent compte que des faits pour lesquels une motivation politique a été identifiée.
À Gronau, en Rhénanie-du-Nord–Westphalie, la paroisse Saint-Antonius a dû fermer ses portes en semaine après une série d’actes de vandalisme et d’insultes proférées contre les fidèles. « C’est avec le cœur lourd que nous avons décidé de fermer l’église jusqu’à nouvel ordre », annonçait la paroisse sur son site.
La conférence épiscopale allemande a elle aussi exprimé sa préoccupation face à « une aggravation de la nature » des dégradations et une « hostilité ouverte contre le christianisme ». Ces attaques doivent, selon son porte-parole Matthias Kopp, être considérées « comme une atteinte aux convictions religieuses et une perturbation de la pratique religieuse ».
Vandalisme aggravé et sous-estimation des faits
L’Observatoire de l’intolérance et de la discrimination contre les chrétiens en Europe (OIDAC Europe), basé à Vienne, estime que les chiffres officiels sous-évaluent fortement la réalité. Sa directrice Anja Hoffmann évoque « au moins 2 000 cas de dommages matériels causés à des lieux de culte chrétiens en 2023 » et déplore que « de nombreux actes clairement antichrétiens ne soient pas retenus dans les chiffres officiels ». Elle décrit « des bibles brûlées, des têtes de statues coupées, des confessionnaux détruits ».
La Conférence épiscopale allemande, citée par le journal allemand Junge Freiheit le 22 août dernier, dresse le même constat : « Des statues du Christ et de saints décapitées, des mégots de cigarettes et autres déchets devant les images de dévotion, des retables et des autels détruits par des incendies criminels. » Les évêques dénoncent un recensement insuffisant et appellent les autorités à mieux qualifier ces actes pour qu’ils ne soient plus réduits à de simples « dégâts matériels ».
Une christianophobie banalisée en France
La France n’est pas épargnée. Entre janvier et juin 2025, 401 faits antichrétiens ont été recensés par le renseignement territorial, contre 354 sur la même période en 2024 (+13 %). Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait demandé aux préfets d’assurer la « protection des lieux de culte chrétiens » face à un contexte d’« augmentation » et au « niveau élevé de la menace terroriste ».
Selon l’Observatoire du patrimoine religieux, 31 églises ont été détruites par le feu en 2024, auxquelles s’ajoutent 20 tentatives d’incendie. Face à cette spirale, 86 sénateurs, menés par Sylviane Noël (LR), ont signé cet automne une tribune dénonçant la « recrudescence des atteintes aux fidèles et aux édifices » et une « indignation à géométrie variable ». Ils rappellent que « lorsqu’un croyant est blessé, c’est l’ensemble de la communauté nationale qui est atteinte ».
Des deux côtés du Rhin, le constat converge : les atteintes au christianisme se multiplient tandis que la vigilance publique décline. Pour beaucoup, cette indifférence face à la profanation du sacré traduit un mal plus profond : la désacralisation accélérée d’une Europe en perte de repères.
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine