Entreprises françaises : l’automne du découragement entrepreneurial

La France connaît sa pire rentrée économique depuis 2009. Selon la dernière étude du groupe Altares, plus de 6 800 défaillances d’entreprises ont été enregistrées en septembre 2025, soit une hausse de plus de 5 % sur un an. Pour le troisième trimestre, ce sont 14 371 procédures collectives qui ont été ouvertes. Derrière ces chiffres, un constat sans appel : l’étouffement fiscal, la lourdeur administrative et l’instabilité économique continuent de briser la dynamique d’initiative dans le pays.

Une vague de faillites sans précédent depuis la crise de 2009

Les chiffres publiés par Altares sont clairs : la rentrée 2025 est la plus mauvaise depuis la crise financière mondiale de 2009.
Les défaillances touchent tous les secteurs, mais l’industrie manufacturière enregistre une hausse spectaculaire de +17 %.

Les entreprises de 10 à 19 salariés, colonne vertébrale du tissu productif français, voient leurs faillites bondir de 13 %.

Même les structures plus anciennes, pourtant censées être solides, s’effondrent : les sociétés de plus de 15 ans enregistrent +18 % de défaillances.

L’étude note que 52 000 emplois sont directement menacés par ces procédures sur le trimestre écoulé. Et si un tiers des entreprises concernées bénéficient de jugements de redressement plutôt que de liquidation, la tendance reste lourde : la France détruit davantage d’entreprises qu’elle n’en consolide.

Un pays où entreprendre devient un parcours du combattant

Les économistes d’Altares soulignent une combinaison toxique : consommation des ménages en berne, charges sociales écrasantes et complexité bureaucratique. Autrement dit, tout ce qu’il faut pour décourager les indépendants et artisans, déjà étranglés par la fiscalité.

Les dirigeants interrogés confirment ce sentiment d’asphyxie : près d’un chef d’entreprise sur six, à la tête d’une structure de moins de dix salariés, envisage d’arrêter son activité d’ici la fin de l’année.

La raison ? Une « fatigue administrative » généralisée, alimentée par la paperasserie, les contrôles, les obligations réglementaires, et la multiplication de taxes locales ou parafiscales.

En clair, l’État subventionne la création d’entreprises, mais en décourage la survie.

Des chiffres trompeurs sur la création d’entreprises

L’INSEE recense plus de 1,1 million de créations d’entreprises sur douze mois glissants à fin août 2025. Un chiffre record, mais à relativiser : près de 70 % de ces créations concernent des micro-entreprises ou des statuts précaires, souvent à faible chiffre d’affaires, sans salarié, et rapidement vouées à la cessation d’activité.

Ces structures, montées pour contourner un chômage structurel ou pour survivre à la hausse des coûts, ne reflètent pas une vitalité économique réelle.
Elles masquent mal la réalité d’un pays où la fiscalité, l’énergie et les normes pèsent plus lourd que la compétitivité.

Les PME et artisans en première ligne

Le tissu productif français repose sur des petites structures familiales, très exposées aux variations de trésorerie.
Or, ces entreprises subissent à la fois :

  • des charges patronales parmi les plus élevées d’Europe,
  • des prix de l’énergie en hausse constante,
  • et un système fiscal instable où chaque réforme vient alourdir la gestion.

Dans l’industrie, les coûts d’assurance, de transport et de conformité environnementale explosent.
Dans le commerce et la restauration, la baisse du pouvoir d’achat plombe les marges.
Résultat : un entrepreneur sur deux estime que la France est devenue un pays où il vaut mieux ne pas entreprendre.

La bureaucratie française, première cause de découragement

Derrière les chiffres économiques, il y a un état d’esprit.

La France reste le pays des formulaires, des commissions et des autorisations.

Créer une entreprise prend quelques jours, mais la gérer au quotidien devient un labyrinthe : cotisations, URSSAF, TVA, normes RGPD, obligations environnementales, dématérialisation forcée…

Chaque mois, l’entrepreneur passe plus de temps à se justifier qu’à produire.

Et lorsque l’administration tarde, sanctionne ou se contredit, c’est la trésorerie qui s’effondre.
Les retards de paiement publics, la frilosité bancaire et la multiplication des contrôles fiscaux aggravent ce sentiment d’abandon.

Les signaux sont alarmants : la France voit s’éroder son tissu productif, pendant que les pays voisins (Allemagne, Italie, Espagne) consolident leurs PME en allégeant les charges.

Le modèle français, hypercentralisé et fiscalisé à outrance, montre ses limites. Les entrepreneurs, pourtant au cœur de la création de richesse, ne demandent ni subventions ni discours, mais de la stabilité, de la liberté et moins d’entraves.
Or, tout dans la politique économique actuelle semble aller dans le sens inverse : taxation des successions d’entreprises, réglementation croissante, hausse des prix de l’énergie et blocage administratif.

Ce troisième trimestre 2025 restera comme un avertissement brutal : la France décroche non par manque de talents, mais par excès de contraintes. Chaque fermeture d’atelier, de commerce ou de petite société n’est pas seulement une faillite économique, c’est un maillon de la nation qui disparaît.

Pendant que d’autres pays récompensent le risque, la France continue de punir ceux qui essaient.

Photo : Pixabay (cc)

[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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