Rob Roos : « Les Pays-Bas ne sont plus une démocratie, mais une bureaucratie » [Interview]

Les élections législatives auront lieu aux Pays-Bas le mercredi 29 octobre 2025. Rob Roos a été élu en 2019 député européen du Forum voor Democratie de Thierry Baudet, avant de rejoindre, à la fin 2020, le parti JA21, puis de quitter ce dernier en 2023 et de siéger en tant qu’indépendant. Il est désormais commentateur politique. Lionel Baland l’a rencontré et interrogé, pour Breizh-info, à propos de la situation politique néerlandaise.

Screenshot

Breizh-info : Quatre partis patriotiques seront présents lors du scrutin : le PVV de Geert Wilders, le Forum voor Democratie de Thierry Baudet, JA21 dont la tête de liste est Joost Eerdmans et le BVNL de Wybren van Haga.

Rob Roos : Lors de ces élections, aucun vrai parti conservateur ne sera présent. Le PVV est au fond une formation politique socialiste car il n’est pas favorable au marché libre. JA 21 a estimé que je suis trop conservateur et est en fait libéral et n’est pas antisystème. Le BNVL est constitué de libéraux classiques.

En revanche, le parti des agriculteurs BBB a la possibilité de devenir conservateur. Cependant, après avoir gagné les élections provinciales [directes] et sénatoriales [indirectes] de 2023, cette formation politique s’est alliée dans les provinces avec les libéraux et les travaillistes, ce qui a déçu l’électorat et a conduit à ce que le BBB soit sanctionné dans les urnes lors des élections législatives de 2023.

L’avenir politique des Pays-Bas est très compliqué et inquiétant. Je crains que la formation d’un gouvernement soit quasi-impossible, à moins d’une victoire électorale de l’establishment. Si un gouvernement des partis du système voit le jour, je pense que nombre de personnes quitteront le pays. La situation est vraiment très triste. Nous ne sommes plus en démocratie, mais dans une bureaucratie. Nous ne résolvons pas les problèmes, du loup à l’immigration. Tout le monde désire le changement et rien n’est arrivé.

Breizh-info : Le PVV est donné premier dans les sondages. Geert Wilders peut-il être Premier ministre ?

Rob Roos : Non, le PVV est exclu par les libéraux de droite du VVD et les démocrates-chrétiens du CDA, donc cette formation politique ne reviendra pas dans le gouvernement. Geert Wilders est fort sur l’immigration et l’islam. Il a eu la possibilité de modifier la donne, mais n’a pas disposé des bonnes personnes pour pouvoir réaliser le changement. Le PVV est seulement Geert Wilders. Ce dernier est le seul membre du parti. Pour pouvoir opérer les changements nécessaires à la tête de l’État, vous devez être entouré des bonnes personnes et cela n’est pas le cas.

Breizh-info : Le VVD et le CDA peuvent-ils changer d’avis et gouverner avec le PVV ?

Rob Roos : Je ne pense pas. De plus, le PVV est en déclin. La situation politique est très compliquée. Je n’ai jamais vu cela auparavant.

Breizh-info : Si les partis du système forment un gouvernement, cela bénéficiera aux formations patriotiques.

Rob Roos : Oui, peut-être, mais, en même temps, la destruction de notre pays continuera et nous attendons depuis si longtemps un changement.

Breizh-info : Comment expliquez-vous que, dans les sondages, l’opinion électorale de la population change sans cesse ?

Rob Roos : Oui, c’est comme le bitcoin ! Cela monte et descend sans arrêt et montre que les électeurs sont désespérés. Chaque fois, ils sont déçus parce que rien ne change. Les traités internationaux et l’Union européenne empêchent de trouver des solutions et les fonctionnaires freinent également les tentatives de changement. Nous sommes emprisonnés dans la bureaucratie.

Breizh-info : Pourquoi le NSC (Nieuw Sociaal Contract – Nouveau Contrat social) de Pieter Omtzigt est-il anéanti dans les sondages ?

Rob Roos : Les représentants de ce parti ont systématiquement saboté le gouvernement. 65 à 70% des Néerlandais veulent réduire l’immigration. Cette question constitue peut-être le plus grand problème du pays et le NSC a torpillé la tentative du gouvernement de le résoudre, ainsi que les mesures législatives prévues à cet effet.

Breizh-info : Lors du scrutin législatif précédent, de nombreuses personnes ont voté pour un parti antisystème. Les partis du système feront-ils leur retour ?

Rob Roos : Je pense que le taux de participation sera très bas car les gens ont vraiment perdu confiance dans le système démocratique. Les résultats du scrutin sont très incertains.

Breizh-info : Comme en Italie, les Pays-Bas connaissent-ils un barrage orchestré par une partie de la magistrature contre les décisions des élus ?

Rob Roos : Oui, la magistrature et les bureaucrates prennent le pays en otage.

Breizh-info : Des partis ont-ils repris les idées de Pim Fortuyn, assassiné en 2002 ?

Rob Roos : Oui, Pim Fortuyn a dit beaucoup de bonnes choses et ses idées sont recopiées car Pim Fortuyn avait raison. En ce qui concerne l’immigration, nous sommes 23 ans plus tard et le problème s’accentue chaque année. Nous battons records après records.

Finalement, tout reste la même chose. Franchement, je n’ai jamais vu un développement si inquiétant aux Pays-Bas. Beaucoup de jeunes, âgés entre 20 et 30 ans, ont déjà quitté notre pays. Les entrepreneurs,  ceux qui créent des emplois et de l’argent, ont abandonné notre société. Ce n’est pas une histoire agréable, mais c’est la réalité. Je pense aussi m’en aller.

Breizh-info : Les mœurs, tant la nudité que la sexualité, étant très libres aux Pays-Bas, les immigrés venant de pays comme l’Irak et l’Iran peuvent-ils constituer un problème ?

Rob Roos : Cette question n’est pas prise en compte par les médias qui cachent la réalité à la population : des attaques sexuelles ont lieu à l’encontre de nos femmes et filles. Les immigrés non-occidentaux sont surreprésentés dans la délinquance, mais les médias ne l’affirment pas et prétendent que les faits émanent de « groupes de jeunes ». Ces problèmes existent aussi dans les petits villages et pas seulement dans les grandes villes. De plus, des immigrés sont logés dans des hôtels aux frais des contribuables.

Breizh-info : Désirez-vous ajouter un élément à cet entretien ?

Rob Roos : Je pense que le futur gouvernement néerlandais devra se rendre à Bruxelles et dire que les règlements sont déjà très bureaucratiques et ne doivent pas, sans arrêt, l’être rendus encore plus et que les Pays-Bas, bien qu’ils désirent coopérer avec les autres États-membres, ne désirent pas se voir imposer toutes ces règles, par exemple à propos des immigrants. Nous devons faire pression sur l’Union européenne et utiliser nos droits de véto.

Propos recueillis par Lionel Baland

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

International, Politique

Zones d’ombre autour du système électoral espagnol : soupçons, failles et manque de transparence

Découvrir l'article

Immigration, International, Politique, Sociétal

Remigration : les Pays-Bas feront-ils mieux que le Royaume-Uni ?

Découvrir l'article

A La Une, International

Entretien avec Krzysztof Bosak : la voix national-conservatrice de la Pologne en Europe face à l’immigration

Découvrir l'article

Immigration, International

Pays-Bas : une grande manifestation anti-immigration dégénère

Découvrir l'article

International

Préférence étrangère au logement social aux Pays-Bas : un bras de fer institutionnel

Découvrir l'article

A La Une, International

George Simion : « La Pologne et la Roumanie ont besoin d’une alliance plus forte car cela peut décider du futur de l’Union européenne. 

Découvrir l'article

A La Une, International

George Simion, futur président de la Roumanie ? « Mon adversaire obéit au mondialiste Emmanuel Macron et suit de près l’agenda de George Soros ». Entretien exclusif

Découvrir l'article

Culture, Culture & Patrimoine, Histoire

Chronique littéraire. Mustafa Kemal et le nationalisme turc.

Découvrir l'article

A La Une, International

Krzysztof Bosak : « Nous avons peut être en Pologne le plus grand niveau de liberté d’expression de toute l’Europe » [Interview]

Découvrir l'article

International

Elections en Allemagne. Vote par âge, par sexualité, par religion, par région…que retenir ?

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky