Un monument pour la chanson bretonne : Patrick Malrieu laisse à la Bretagne le premier grand catalogue du chant populaire en langue bretonne

C’est un ouvrage monumental, fruit de plus d’un demi-siècle de passion et de persévérance. Le premier catalogue de la chanson populaire de tradition orale en langue bretonne, issu du travail du chercheur et militant culturel Patrick Malrieu (1945-2019), vient enfin d’être publié. Une parution historique, coéditée par Dastum et les Presses universitaires de Rennes, qui consacre l’œuvre d’une vie entièrement dédiée à la mémoire chantée de la Bretagne.

Le fruit d’un demi-siècle de collectage et de recherche

Ce volume de plus de 700 pages s’appuie sur un travail commencé dans les années 1960, lorsque Patrick Malrieu, jeune passionné de culture bretonne, entreprend de recueillir les chansons encore transmises oralement dans les campagnes de Basse-Bretagne.
Son ambition : préserver un patrimoine vivant menacé de disparition et offrir une méthode rigoureuse d’analyse comparable à ce qui existait déjà pour les répertoires populaires d’autres régions d’Europe.

À partir de plus de 5 000 chansons collectées dans quelque 300 ouvrages, manuscrits, revues et fonds privés, Malrieu a identifié 1 700 chansons-types, chacune résumée, contextualisée et accompagnée de notes de collecteurs et de chercheurs.
Les thèmes vont de la guerre à la religion, de l’amour à la satire, en passant par les complaintes, les gwerzioù et les sonioù. Le tout classé selon un système inédit permettant de naviguer dans cet océan de mémoire populaire.

Un projet né d’une passion bretonne

Né à Loudéac, Patrick Malrieu fut l’un des grands artisans de la renaissance culturelle bretonne.

En 1972, il cofonde l’association Dastum, dédiée à la collecte et à la diffusion du patrimoine oral breton. Président pendant vingt-trois ans, il en fit un outil de référence internationale.
Son engagement pour la culture bretonne l’amènera ensuite à présider le Conseil culturel de Bretagne puis l’Institut culturel de Bretagne, tout en continuant, discrètement, à enrichir son grand catalogue.

Ce travail de bénédictin, amorcé dans le cadre d’une thèse soutenue à l’université Rennes 2 en 1998, n’avait jamais été publié de son vivant. C’est sa famille, avec le concours de Dastum, qui a permis de l’achever et de le rendre enfin accessible au public.

Un héritage scientifique et populaire

Au-delà du travail d’archiviste, ce livre propose une réflexion approfondie sur la notion de “chanson populaire” en Bretagne, sur ses modes de transmission et sa place dans la société traditionnelle.
Il montre aussi comment, malgré les ruptures linguistiques et sociales, le chant breton demeure un lien entre les générations et un repère d’identité collective.

L’ouvrage se veut être à la fois un outil de recherche et une porte d’entrée pour quiconque souhaite comprendre le répertoire breton. Mais aussi un appel à poursuivre le travail. »

L’association, aujourd’hui encore, poursuit cette mission de collecte et de mise à disposition du patrimoine sonore via son site dastum.bzh, où nombre de ces chansons sont consultables.

En publiant ce volume colossal, la famille de Patrick Malrieu et les acteurs de la culture bretonne réalisent cette promesse.

Car ce livre n’est pas un mausolée : c’est un socle, une invitation à écouter, à chanter et à comprendre ce que la Bretagne a su transmettre de plus intime — sa voix.

La chanson populaire de tradition orale en langue bretonne, Patrick Malrieu

Éditions Dastum / Presses universitaires de Rennes, 712 pages, 49 €.

Disponible en librairie et sur www.dastum.bzh

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Une réponse à “Un monument pour la chanson bretonne : Patrick Malrieu laisse à la Bretagne le premier grand catalogue du chant populaire en langue bretonne”

  1. NEVEU Raymond dit :

    Honneur à ce gars de Loudiâ; il a sauvé un monde un monde en disparition; une Culture mourante et ses manifestations Ite Missa Est! Des surdoués natifs de régions parisienne les ont remplacés coiffés du bonnet d’âne phrygien sinon gôchiasse. Et pour baragouiner ça baragouine…Mêmes nos défilés ne sont plus que des singeries pour touristes…Cornouaille, Lorient et autres…Entre 1972 et 2000 Le Guilvinec a perdu toute identité!

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