Alors que la question du logement alimente les débats politiques et sociaux, une récente étude de l’Insee met en lumière un phénomène marquant : la Bretagne administrative reste une région où l’accession à la propriété demeure une réalité bien vivante. Entre 2015 et 2019, près de 98 000 logements neufs ont été construits sur le territoire breton, représentant 6,3 % du parc de résidences principales.
Et parmi ceux qui s’y installent, près de sept ménages sur dix sont propriétaires.
Rennes, Vannes et Saint-Malo en tête de la construction neuve
C’est sans surprise que la métropole rennaise tire la croissance du logement neuf en Bretagne. À elle seule, elle concentre près d’un quart des nouvelles habitations régionales, profitant de son dynamisme économique et démographique. Dans les intercommunalités voisines – Liffré-Cormier ou Pays de Châteaugiron – la proportion de logements récents dépasse même les 11 %, portée par la périurbanisation et un foncier plus accessible.
Sur le littoral, le pays de Saint-Malo, le Golfe du Morbihan et la presqu’île de Guérande figurent également parmi les zones les plus dynamiques, portées par l’attractivité touristique et la demande en résidences principales comme secondaires.
À l’inverse, le Centre-Bretagne reste en retrait : dans les Monts d’Arrée, le Kreiz-Breizh ou la Haute Cornouaille, les logements achevés depuis 2015 représentent moins de 2 % du parc.
Le pavillon reste roi
L’étude confirme une tendance déjà bien ancrée : le logement neuf breton demeure majoritairement individuel.
Près de 60 % des constructions récentes sont des maisons, contre 40 % d’appartements. Une répartition très différente selon les territoires : en zone rurale, la maison reste la norme, tandis qu’à Rennes Métropole, la verticalité urbaine domine, les appartements représentant la grande majorité des logements récents.
Les nouvelles habitations tendent toutefois à être plus petites en nombre de pièces, reflet de la baisse de la taille moyenne des ménages. En revanche, à surface équivalente, les logements récents sont souvent mieux agencés et plus spacieux que les anciens.

Des primo-occupants plus jeunes et plus familiaux
L’un des enseignements majeurs de l’étude est la sociologie spécifique des ménages qui s’installent dans le neuf.
En Bretagne, 67 % d’entre eux sont propriétaires, contre 45 % seulement dans l’ancien. L’écart s’explique notamment par les incitations fiscales liées à la construction neuve : frais de notaire réduits, TVA aménagée sur certains programmes ou dispositifs d’aide à l’accession.
Les couples avec enfants sont surreprésentés dans ces nouveaux logements (27 % des ménages entrants, contre 17 % dans l’ancien). Ils privilégient les maisons en périphérie, mieux adaptées à la vie familiale et souvent plus abordables.
À l’inverse, les personnes seules et les familles monoparentales sont davantage présentes dans le parc ancien, où l’offre locative est plus variée.

Un fossé territorial qui se creuse
Si la région continue d’afficher une vitalité immobilière supérieure à la moyenne nationale (6,3 % de logements neufs contre 5,6 % en France métropolitaine), elle illustre aussi un déséquilibre croissant entre zones attractives et espaces ruraux en déclin.
Là où l’emploi, les services et les transports structurent les bassins de vie – Rennes, Vannes, Saint-Malo, Quiberon –, les grues ne chôment pas. Ailleurs, les permis de construire se font rares, et le renouvellement du parc immobilier devient un défi démographique.
La Bretagne, terre de propriétaires
La région se distingue enfin par son attachement à la propriété, signe d’une culture de stabilité et d’enracinement.
Les primo-accédants bretons, souvent âgés de 30 à 40 ans, continuent de miser sur la pierre, malgré la hausse des taux d’intérêt et les contraintes administratives.
Un choix patrimonial mais aussi identitaire : posséder son toit, c’est rester maître chez soi, loin des incertitudes locatives et de la spéculation urbaine.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine