Une initiative culturelle présentée comme un hommage à la solidarité en mer, mais dénoncée comme une opération militante par une partie de l’opposition
À Sainte-Luce-sur-Loire, près de Nantes, la municipalité organise du 5 au 30 novembre 2025, dans le hall de l’Hôtel de Ville, une exposition intitulée « SOS Méditerranée : Être(s) Humain(s) ». L’événement, soutenu par la mairie, retrace dix années d’opérations de sauvetage en Méditerranée menées par l’association du même nom.
À travers 36 photographies, l’exposition met en avant le travail de l’équipage de l’Aquarius puis de l’Ocean Viking, deux navires civils affrétés depuis 2015 pour venir en aide aux embarcations de migrants en détresse. Selon SOS Méditerranée, plus de 41 000 personnes auraient été secourues en une décennie grâce à cette mobilisation internationale.
Le vernissage officiel, prévu le jeudi 6 novembre à 17 h, doit se dérouler en présence du maire de la commune, Anthony Descloziers (PS).
Selon la présentation municipale (de gauche), cette exposition entend « rendre visibles les parcours migratoires et rappeler l’importance de la solidarité citoyenne face aux drames en Méditerranée ». Les clichés exposés montrent à la fois des scènes de sauvetage, la vie à bord des navires humanitaires, et le travail des bénévoles européens mobilisés autour de cette cause.
Pour les organisateurs, il s’agit d’un acte de sensibilisation : « reconnaître l’humanité et l’individualité de ces hommes, femmes et enfants que l’on réduit trop souvent au terme généraliste de “migrants” ».
Des critiques sur l’usage des fonds publics
Cette initiative municipale ne fait toutefois pas l’unanimité. Le mouvement Reconquête Loire-Atlantique a dénoncé publiquement ce qu’il considère comme une instrumentalisation politique à visée idéologique.
Dans un communiqué diffusé sur les réseaux, le parti d’Éric Zemmour estime que cette exposition revient à « financer avec l’argent des contribuables une vitrine de propagande immigrationniste », reprochant à SOS Méditerranée d’« encourager les traversées clandestines et de jouer le rôle de relais logistique pour les passeurs ».
Les militants de Reconquête appellent les habitants à exprimer leur désaccord auprès de la mairie et à participer pacifiquement au vernissage pour signifier leur opposition.
Créée en 2015, SOS Méditerranée se présente comme une organisation civile et indépendante dédiée au sauvetage des personnes en détresse sur la route migratoire reliant l’Afrique du Nord à l’Europe.
L’association, basée en France, en Allemagne, en Suisse et en Italie, bénéficie de dons privés et de subventions publiques, notamment locales. C’est précisément ce point qui alimente régulièrement la controverse.
Ses détracteurs l’accusent d’entretenir un “appel d’air migratoire” et d’agir en coordination indirecte avec les réseaux de passeurs. « Comment peut-on financer, avec l’argent des contribuables, une vitrine de propagande idéologique pour une association qui tient le rôle de passeur et de pourvoyeur d’êtres humains en jouant sur la fragilité et la misère humaine? Depuis 2015, cet organisme, de par son existence même, encourage des migrants à risquer leur vie en traversant la mer méditerranée » s’interroge un internaute sur Facebook tandis qu’un autre s’étonne que la SNSM n’ait pas, elle, reçu de subvention publique l’an passé de par la municipalité.
La controverse autour de cette exposition pourrait bien marquer le retour du thème migratoire dans la vie politique municipale, à quelques mois des élections locales.
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Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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