Transferts financiers des immigrés : 155 milliards d’euros envolés en quinze ans pour la France

Une étude de l’Observatoire de l’immigration dévoile l’ampleur d’un phénomène méconnu : l’argent envoyé à l’étranger par les immigrés représente un manque à gagner colossal pour l’économie française.

La France perd chaque année plusieurs milliards d’euros au titre des transferts de fonds envoyés par des immigrés vers leurs pays d’origine. Selon une étude récente fondée sur les données de la Banque mondiale et d’Eurostat, le cumul de ces transferts atteint 155 milliards d’euros entre 2009 et 2023.
Des sommes considérables, qui sortent chaque année du circuit économique national pour financer familles, proches et projets à l’étranger, principalement en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne.

Une ponction financière croissante depuis quinze ans

En 2023, la France a enregistré 16,1 milliards d’euros de transferts sortants, pour seulement 0,3 milliard d’euros de transferts entrants. Le déficit atteint ainsi 15,8 milliards d’euros sur une seule année — soit 44 % du déficit total européen dans ce domaine.

Ces flux suivent une tendance continue à la hausse : le déficit français a plus que doublé depuis 2008, passant de 7,2 à 15,8 milliards d’euros. L’étude montre que ce déséquilibre ne s’explique pas uniquement par les aléas économiques, mais bien par l’augmentation structurelle des flux migratoires depuis les pays d’Afrique et du Moyen-Orient.

Au total, 162,5 milliards d’euros ont quitté la France au cours des quinze dernières années, dont plus de la moitié à destination du continent africain.

L’Afrique du Nord, première bénéficiaire des fonds venus de France

Les données d’Eurostat révèlent que l’Afrique capte 51 % des transferts français, et l’Afrique du Nord à elle seule 41 %.
Le Maroc arrive en tête, avec 3,5 milliards d’euros reçus en 2023, soit près d’un quart du total.
Viennent ensuite le Portugal (1,28 milliard), l’Espagne (1,15 milliard), la Chine, l’Inde, l’Égypte, l’Italie, la Roumanie, le Nigeria et le Brésil.

Certaines données demeurent incomplètes : aucune évaluation officielle n’existe pour l’Algérie, alors qu’elle figure parmi les principaux pays d’émigration vers la France. La Banque mondiale estime néanmoins que ce pays a perçu près de 1,7 milliard d’euros en 2023, dont une part importante en provenance de la France.

Le phénomène dépasse largement le cadre français : à l’échelle mondiale, les transferts de fonds ont atteint 823 milliards de dollars en 2023, un montant supérieur à l’aide publique au développement et proche des investissements directs étrangers.

Un coût direct pour l’économie française

L’étude souligne les effets macroéconomiques de ces transferts sur les finances publiques françaises.
Les sommes envoyées à l’étranger réduisent la consommation intérieure, principale composante du PIB, et diminuent mécaniquement les recettes fiscales (TVA, impôt sur le revenu).

Chaque milliard transféré correspond à autant de richesses non dépensées ni investies en France. En appliquant cette logique, les 15,8 milliards d’euros envoyés en 2023 auraient amputé le PIB de 0,56 %, soit l’équivalent de la croissance française prévue cette année-là.

Le manque à gagner fiscal serait d’environ 7 milliards d’euros par an, selon les calculs issus du rapport, soit l’équivalent des économies budgétaires annoncées par le gouvernement dans son plan de redressement 2025.

Des circuits informels massifs et incontrôlés

Au-delà des chiffres officiels, une part importante des transferts échappe à tout contrôle.
Des systèmes parallèles comme la “Hawala”, largement utilisés dans les diasporas maghrébines et subsahariennes, permettent de transférer de l’argent sans trace bancaire.
Une enquête de la Banque mondiale à Montreuil montrait déjà qu’une majorité des transferts vers l’Algérie s’effectuait en espèces.

Ces circuits informels compliquent la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement d’activités illicites, tout en rendant impossible toute évaluation exacte des montants en jeu.
Certaines estimations internationales situent la part des transferts informels entre 5 % et 70 % du total.

Un lien persistant entre immigration et transferts

Les transferts financiers reflètent les liens économiques et familiaux durables entre les immigrés et leur pays d’origine.
D’après l’INSEE, près d’un immigré sur trois en France envoie régulièrement de l’argent à des proches à l’étranger, avec des taux bien plus élevés chez les ressortissants d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb.
Ces flux constituent pour certains pays une ressource essentielle : au Maroc, les transferts représentent 8 % du PIB, dont près d’un tiers provient de France.

Mais ces sommes entretiennent aussi, selon les auteurs du rapport, une forme de dépendance économique dans les pays récepteurs et un effet de ponction pour les pays d’accueil.

Des pistes pour reprendre la main

L’étude formule plusieurs recommandations :

  • Réduire les flux migratoires, en ciblant notamment les pays les plus bénéficiaires des transferts.
  • Instaurer une taxe européenne sur les envois de fonds vers les pays tiers, à l’image de la future « remittance tax » américaine prévue pour 2026.
  • Lutter contre les circuits informels et les réseaux de type Hawala, en renforçant les moyens judiciaires et de renseignement.
  • Conditionner les transferts à la coopération des pays d’origine sur la réadmission de leurs ressortissants en situation irrégulière.

Les auteurs vont jusqu’à proposer que la suspension des transferts devienne un levier diplomatique dans les relations avec les États refusant de collaborer sur les expulsions.

Peu médiatisée, cette question touche pourtant au cœur du débat économique et migratoire.
Sur quinze ans, la France a laissé s’échapper l’équivalent de cinq années de budget de la Défense.
Des milliards qui auraient pu financer des investissements nationaux, mais qui alimentent aujourd’hui des économies étrangères, souvent sans contrepartie.

Loin d’être anecdotiques, ces transferts de fonds constituent, selon les auteurs du rapport, un facteur structurel du déséquilibre économique lié à l’immigration — un angle encore largement ignoré du débat public.

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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