Selon le 21ᵉ Baromètre AXA Prévention, publié le 20 novembre 2025, la banalisation de la consommation de drogues chez les conducteurs et l’explosion de l’usage du smartphone au volant dessinent une situation particulièrement inquiétante. Ce travail annuel, fondé sur un échantillon représentatif de 2 757 Français, met en lumière un rapport au risque qui se dégrade, notamment chez les jeunes et les conducteurs professionnels
Une conduite sous stupéfiants qui s’installe dans les habitudes
Pour la première fois, AXA Prévention a interrogé les usagers de la route sur leur consommation de stupéfiants. Les résultats montrent que 7 % des conducteurs reconnaissent avoir déjà pris le volant après consommation, mais ce chiffre grimpe fortement dans certaines catégories. Chez les 18-34 ans, 12 % admettent avoir conduit sous influence, soit plus d’un jeune conducteur sur dix. Plus troublant encore, 43 % d’entre eux pensent que certaines drogues pourraient améliorer leur vigilance ou leur conduite, un constat qui illustre l’ampleur des idées fausses qui circulent autour de ces substances
Les conducteurs de véhicules professionnels apparaissent également en première ligne : 14 % déclarent avoir déjà pris la route après avoir consommé des stupéfiants, soit deux fois plus que la moyenne des automobilistes. Le communiqué évoque une consommation aux visages multiples, allant de l’expérimentation au besoin de détente, en passant par le stress ou le moral en berne. Pour 38 % des usagers concernés, la prise de stupéfiants avant de conduire répond à une recherche de relaxation, tandis que 19 % citent le stress comme facteur déclenchant. Ces usages peuvent aussi s’étendre au cadre professionnel : 17 % affirment consommer sur leur lieu de travail
L’emprise du smartphone bat un nouveau record
Au-delà des stupéfiants, l’hyperconnexion progresse encore. Le Baromètre indique que 85 % des automobilistes utilisent leur smartphone en conduisant, un niveau jamais atteint. L’usage d’outils comme CarPlay ou Android Auto encadre l’emploi du téléphone mais ne met pas fin aux distractions : les conducteurs équipés sont même plus nombreux que les autres à consulter des messages sur la route. Les distractions numériques se cumulent ainsi avec les autres prises de risque, dans un contexte où la vitesse excessive reste un comportement courant : 74 % des conducteurs reconnaissent dépasser les limitations de 10 à 20 km/h dans les zones urbaines ou à 30 km/h, et 19 % disent commettre régulièrement de grands excès de vitesse
Un sentiment d’insécurité croissant chez les usagers les plus vulnérables
Le Baromètre révèle également une hausse du sentiment d’insécurité chez les cyclistes, les piétons, les usagers de deux-roues motorisés et les trottinettistes. Près de 70 % des cyclistes se déclarent inquiets, un chiffre en nette progression par rapport à 2024. Ce ressenti touche aussi les automobilistes, dont 38 % disent percevoir davantage de danger sur la route. Ces données confirment que la route est devenue un espace plus conflictuel, où se mêlent incivilités, vitesse et usages divergents de l’espace public
Pour AXA Prévention, ces résultats témoignent d’une banalisation de la prise de risque qui impose de revoir les outils de prévention. Le président de l’association, Éric Lemaire, souligne que la consommation de drogues au volant s’accompagne d’une confiance excessive et d’une méconnaissance grave des dangers réels. Les conduites addictives et l’hyperconnexion forment un cocktail de risques qui pèse directement sur l’accidentalité routière. L’association publie d’ailleurs un guide de prévention des addictions et propose de nouveaux modules de formation dédiés à la conduite responsable
Pour les acteurs de la sécurité routière, ce Baromètre confirme une tendance profonde : la vigilance au volant, déjà fragilisée par la multiplication des écrans, se trouve désormais confrontée à la progression des consommations de stupéfiants. Une évolution qui interroge autant les pratiques individuelles que les politiques publiques de prévention.
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