Europe de l’Est : la russophobie diminue en Pologne

L’opinion publique polonaise tente de se rabibocher avec la Russie alors que la russophobie coûte de plus en plus cher au pays – c’est l’enseignement d’une étude du conseil européen pour les relations étrangères (ECFR) sur l’évolution de l’opinion des Polonais sur la Russie. Celle-ci, très négative depuis 2014, est en train d’évoluer vers plus de réalisme, voire de bienveillance. Il faut dire que l’agenda anti-russe des gouvernements polonais coûte de plus en plus cher aux contribuables, pour des résultats peu évidents.

En 2019, seuls 15% des Polonais estiment que la Russie est l’ennemi public n°1. Par ailleurs, les jeunes sont plus russophiles que les anciens : 35% des jeunes ont un regard positif sur la Russie contre un ancien sur cinq. De même, il y a une différence entre les sexes : seules 7% des femmes ont une opinion positive de la Russie, contre 17% des hommes. Et plus l’électeur polonais est de droite, plus il est pro-russe… ce qui se retrouve aussi dans d’autres pays européens.

Il se trouve en effet que la russophobie des gouvernements polonais coûte aussi de plus en plus cher au pays : outre l’effet des sanctions européennes de 2014,auxquelles les Russes ont répondu en interdisant les produits agricoles européens chez eux, dont les fruits et légumes polonais, la Pologne connaît d’autres problèmes.

Augmentation des dépenses militaires

Pour ne pas avoir affaire aux Russes, les Polonais achètent ainsi du gaz naturel liquéfié aux Américains… mais il est nettement plus cher et vient de plus loin. Certes, le terminal a été payé par l’Union européenne – donc entre autres le contribuable français, mais les achats de gaz ne profitent pas à l’Europe : outre les USA, les principaux fournisseurs sont le Qatar et la Norvège.

La Pologne a aussi nettement augmenté ses dépenses militaires, et ce essentiellement au profit des Américains, et non des fabricants européens : le pays a notamment acheté des missiles Patriot (4,75 milliards d’euros), 32 avions F-35, et ce malgré leur coût exorbitant, leur faible fiabilité et leur contrôle absolu par les USA, ce qui prive de souveraineté sur leur force aérienne les États qui en achètent, des lance-roquettes américains (414 millions de $), des hélicoptères (430 millions de $), etc.

Cependant ces achats massifs ne semblent pas améliorer nettement les capacités de l’armée polonaise : lors de manœuvres conjointes avec l’OTAN le 16 juin, en mer Baltique, la seule barge de débarquement ORP Gniezno polonaise a raclé un haut-fond et a pris l’eau. Le fond plat du bateau a été détérioré et doit être remplacé.

Louis-Benoît Greffe

Crédit photo : Varsovie, [cc] Wikimedia
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cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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