Le vent du renouveau souffle à l’Est. En Pologne, Karol Nawrocki, candidat conservateur ouvertement pro-Trump, a créé la surprise en se qualifiant pour le second tour de l’élection présidentielle, prévu le 1er juin prochain.
Jusqu’alors peu connu du grand public, Karol Nawrocki – historien de formation, ancien président de l’Institut de la Mémoire Nationale – a su combler l’écart avec son principal rival, le maire de Varsovie Rafał Trzaskowski, représentant de la Coalition Civique (PO) de Donald Tusk, figure de proue du camp euro-mondialiste.
Po pierwsze Polska, po pierwsze Polacy!
Dziękuję Wam z całego serca, do zwycięstwa 🇵🇱❤️ pic.twitter.com/Vq0eYIF7eb
— Karol Nawrocki (@NawrockiKn) May 18, 2025
Selon les sondages de sortie des urnes réalisés par Ipsos pour TVN24, Trzaskowski arriverait en tête avec 30,8 % des voix, contre 29,1 % pour Nawrocki. Un score très serré, bien loin des prévisions initiales qui promettaient un boulevard au maire de Varsovie.
Un duel entre deux visions de la Pologne
Cette élection présidentielle incarne un affrontement de plus en plus net entre deux visions opposées du pays. D’un côté, Trzaskowski, progressiste assumé, proche de l’Union européenne de Bruxelles et de la gouvernance par technocratie. De l’autre, Nawrocki, candidat des droites souverainistes et chrétiennes, soutenu par le parti Droit et Justice (PiS), formation qui a gouverné une grande partie de la dernière décennie et dont le président sortant Andrzej Duda est issu.
Contrairement à d’autres républiques parlementaires comme l’Allemagne, le président polonais dispose de réels pouvoirs, notamment celui de bloquer des lois par son veto. La présidence a donc été un contrepoids important au gouvernement de Donald Tusk depuis les législatives. La victoire de Trzaskowski donnerait à ce dernier les pleins pouvoirs, institutionnels et idéologiques.
Une campagne dans l’esprit Trump
Karol Nawrocki s’inscrit ouvertement dans la lignée du trumpisme. Il l’a dit et revendiqué. Il a même rencontré Donald Trump dans le bureau ovale récemment, et a tenu un meeting commun avec George Simion, le candidat populiste roumain, à Zabrze, sous les cris de « Donald Trump » lancés par la foule.
À l’opposé de son rival progressiste, Nawrocki défend une vision enracinée, pro-chrétienne, conservatrice, souverainiste. Lors d’un débat télévisé, il a provoqué l’indignation de la gauche médiatique en posant une bannière arc-en-ciel LGBT sur le pupitre de Trzaskowski, symbole de la politique idéologique qu’il rejette.
Il appelle désormais tous les électeurs patriotes et populistes, notamment ceux du parti Confédération, crédité de plus de 15 % des voix selon les sondages, à se rallier à lui pour empêcher Donald Tusk et ses alliés mondialistes de s’emparer de l’ensemble des institutions du pays.
Mais la percée de Nawrocki n’est pas sans conséquences. Des médias polonais ont récemment révélé qu’il possédait deux appartements, alors qu’il n’en avait mentionné qu’un lors d’un débat. Lui et ses soutiens accusent les services de renseignement, restés proches de l’ancien gouvernement, d’avoir orchestré cette fuite pour saboter sa campagne. Des accusations vivement niées par les intéressés, mais révélatrices d’un climat délétère.
Donald Tusk, conscient de la menace que représente Nawrocki pour son projet européen, a déclaré après l’annonce des résultats du premier tour : « Le jeu pour tout commence maintenant. C’est une bataille rude pour chaque voix. Ces deux semaines décideront du futur de notre patrie. »
Le second tour s’annonce donc comme un véritable référendum sur l’avenir de la Pologne : soumission à l’ordre bruxellois ou retour à une voie nationale, chrétienne et conservatrice. L’issue du scrutin aura des conséquences bien au-delà de Varsovie : elle enverra un signal fort à toute l’Europe, à l’heure où le réveil des peuples progresse afin de reprendre le contrôle.
Pologne : quels sont les pouvoirs du président ?
En Pologne, le président de la République joue un rôle important et non purement symbolique, contrairement à ce que l’on observe dans d’autres régimes parlementaires comme en Allemagne. Le système politique polonais est un régime semi-présidentiel, ce qui confère au président plusieurs pouvoirs réels, même si le gouvernement (le Premier ministre et son cabinet) dirige l’essentiel de la politique quotidienne.
Voici les principaux pouvoirs et rôles du président polonais :
Pouvoirs constitutionnels et institutionnels
- Veto législatif :
- Le président peut refuser de promulguer une loi votée par le Parlement.
- Pour passer outre ce veto, le Parlement doit revoter la loi à la majorité des 3/5e à la Diète (Sejm), ce qui est souvent difficile à obtenir.
- Nomination du Premier ministre :
- Le président nomme le Premier ministre, mais celui-ci doit obtenir la confiance de la Diète.
- En cas de crise politique, le président peut jouer un rôle d’arbitre.
- Dissolution du Parlement :
- Le président peut dissoudre la Diète dans certains cas prévus par la Constitution (échec à former un gouvernement, non-adoption du budget, etc.).
- Référendum :
- Il peut proposer l’organisation d’un référendum national, avec l’accord du Sénat.
Pouvoirs judiciaires
- Droit de grâce :
- Le président peut accorder des grâces individuelles, y compris pour des affaires judiciaires sensibles (ce pouvoir a parfois été critiqué).
- Nomination des juges :
- Il nomme les juges de la Cour constitutionnelle, de la Cour suprême et du Tribunal d’État, sur proposition des organes compétents.
Politique étrangère et défense
- Commandement des armées :
- Le président est chef des armées et dispose du pouvoir de nommer les chefs militaires (avec contreseing du Premier ministre).
- Relations internationales :
- Il représente la Pologne à l’étranger, ratifie les traités internationaux, et nomme les ambassadeurs, souvent en accord avec le gouvernement.
Fonctions symboliques et d’unité
- Chef de l’État :
- Il est garant de la Constitution et du bon fonctionnement des institutions.
- Il incarne l’unité nationale, particulièrement dans les moments de crise.
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2 réponses à “Pologne : Karol Nawrocki, le candidat pro-Trump, qualifié pour le second tour de la présidentielle”
Ce sera le même résultat qu’en Roumanie.
Je viens de m’exprimer sur l’article concernant le Portugal ; <> et je retrouve ici l’esprit de ce que j’en disais à propos de la volonté des populations européennes, et à l’instar de ce que nous montre D. Trump, de se libérer de cette gauche qui nous a conduit depuis quelques décennies, là où nous en sommes.
Le mouvement s’est mis en route, il n’est pas perpétuel, mais des signes apparaissent qui donnent espoir de sortir de ce marasme…