Le projet tant attendu de liaison ferroviaire entre Rennes et Fougères risque-t-il d’être compromis… par l’ombre portée des panneaux solaires ? Le collectif FRET (Fougères Rennes En Train), engagé depuis 2014 en faveur du retour du train dans le nord-est de l’Ille-et-Vilaine, s’inquiète. En cause : un projet d’implantation de centrales photovoltaïques le long de l’autoroute A84, précisément sur le tracé pressenti pour accueillir une future voie ferrée. À l’aube du lancement d’une étude de faisabilité pour cette infrastructure ferroviaire, la tension monte entre aménagement du territoire et ambitions écologiques concurrentes.
Un axe stratégique menacé
Depuis plusieurs années, le collectif FRET milite pour une ligne à double voie entre Rennes et Fougères, capable d’assurer à la fois le transport de passagers et le fret ferroviaire. Une étude d’opportunité menée en 2021 par le bureau Transamo avait d’ailleurs identifié l’axe de l’A84 comme le plus pertinent pour ce projet. En ligne droite, cette autoroute offre une emprise continue, déjà artificialisée, et située à proximité de plusieurs pôles de population comme Liffré, Saint-Aubin-du-Cormier et Thorigné-Fouillard.
C’est précisément sur ces « terrains délaissés », bordant l’autoroute, que Liffré-Cormier Communauté envisage aujourd’hui d’installer une infrastructure solaire, dans le cadre de la loi APER (Accélération de la production d’énergies renouvelables) adoptée en mars 2023. Une démarche qui inquiète le collectif FRET.
Dans un courrier envoyé à la préfecture, à la Région Bretagne et aux intercommunalités concernées, les membres du collectif se disent favorables à la réduction de l’empreinte carbone des transports, mais pas au détriment d’une infrastructure ferroviaire d’intérêt public. Ils demandent que les terrains longeant l’A84 soient exclus des zones d’accélération solaire et soient classés en « zones d’exclusion » pour la production photovoltaïque. Une mesure prévue par la loi, mais encore rarement mise en œuvre.
Une étude cruciale attendue en 2025
Après des mois de silence politique, Fougères Agglomération a récemment annoncé le lancement d’une étude de faisabilité, financée à 40 % par l’État, 40 % par la Région Bretagne et 20 % par l’agglomération. Le cahier des charges doit être rédigé d’ici l’été, pour une publication de l’étude attendue d’ici fin 2025 ou début 2026.
Le collectif souhaite participer pleinement aux travaux du comité de pilotage et propose déjà plusieurs axes de réflexion :
- une ligne à double voie, au plus proche des infrastructures existantes ;
- des gares intermodales à Saint-Aubin, Liffré et Thorigné ;
- des points de chargement/déchargement pour le fret ;
- une connexion potentielle avec la Normandie.
FRET appelle également à ce que le futur tracé ne soit pas comptabilisé dans les objectifs de réduction de l’artificialisation des sols imposés par la loi Climat et Résilience. Pour ses membres, cette voie ferrée ne serait pas une consommation de foncier, mais une réutilisation intelligente du territoire.
Plus largement, le dossier pose la question cruciale de l’arbitrage entre deux logiques : la production d’énergie renouvelable d’un côté (avec toutes les incertitudes en terme d’efficacité que cela comporté comparé au nucléaire notamment), et la réduction de la dépendance à la voiture de l’autre. À l’heure où les jeunes générations privilégient de plus en plus les transports en commun, le retour du train dans cette zone excentrée apparaît comme une nécessité stratégique pour la Bretagne.
Reste à savoir si les élus entendront cet appel à la cohérence territoriale.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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3 réponses à “Rennes-Fougères en train : le projet menacé…par des panneaux solaires ?”
Comment peut on implanter ou vouloir implanter en permanence des moyens énergétiques dont le facteur de charge et dérisoire ; 25% pour l’éolien terrestre, 35% pour celui en mer et moins de 10% pour le solaire. Voila ou passe en encore l’argent du contribuable au travers les subventions données pour des moyens à rendement médiocre. Merci aux politiques incompétents, en particulier les « escrolos » dans le domaine de l’énergie !
Pauvre Pays de France tombé en des mains malhabiles!!! Ailleurs c’est le triton pervers qui a empêché Bridor se s’implanter à Liffré ailleurs ce sera le moustique cancérogène d’Allah, tout cela va finir dans le sang!
les écolos dehors le train doit revenir