Le gouvernement portugais vient d’annoncer une réforme majeure de ses lois sur l’immigration et la naturalisation. L’objectif affiché : renforcer le lien entre les candidats à la citoyenneté et la nation portugaise. Mais derrière ce discours d’intégration, certains y voient un tournant sécuritaire et identitaire, dans un contexte politique européen marqué par la montée des partis opposés à l’immigration de masse.
Dix ans de résidence pour espérer devenir Portugais
Jusqu’ici, il fallait résider légalement pendant cinq ans au Portugal pour pouvoir demander la citoyenneté. Désormais, ce délai passe à dix ans pour la majorité des étrangers, et à sept ans pour les ressortissants des pays lusophones (Brésil, Angola…).
Ce durcissement, annoncé le 23 juin 2025 par le ministre António Leitão Amaro, entend imposer un « véritable lien d’appartenance à la communauté nationale ». Conformément aux engagements du programme du nouveau gouvernement de centre-droit, les conditions d’accès à la nationalité seront désormais plus strictes, tant sur le plan temporel que sur les critères personnels.
De nouvelles obligations pour les candidats
Outre le délai de résidence prolongé, les aspirants à la citoyenneté devront désormais démontrer :
- Une connaissance de la culture portugaise,
- L’absence de toute condamnation pénale avec exécution de peine,
- Une adhésion explicite aux principes démocratiques du pays.
Le Portugal introduit aussi une clause de déchéance : un citoyen naturalisé pourra se voir retirer sa nationalité s’il est condamné pour un crime grave. Un message clair envoyé aux délinquants étrangers et à ceux qui obtiendraient la citoyenneté dans un but frauduleux ou sans réelle intégration.
Le regroupement familial fait lui aussi l’objet de nouvelles restrictions. Un immigré devra résider au moins deux ans légalement au Portugal avant de pouvoir faire venir des membres de sa famille. De plus, seuls les enfants mineurspourront être concernés par cette procédure. Une manière, selon le gouvernement, de limiter les abus et les chaînes migratoires familiales.
Une réforme soutenue par la droite identitaire
Ce tournant législatif s’inscrit dans un paysage politique portugais en mutation. Le parti Chega, formation nationaliste et anti-immigration, est désormais la principale force d’opposition au Parlement. Il a fait de la réforme du droit de la nationalité l’un de ses chevaux de bataille, et salue aujourd’hui les annonces gouvernementales. Selon Chega, cette réforme ne va pas assez loin, mais constitue un premier pas vers un meilleur contrôle de l’immigration.
Le Portugal compte actuellement environ 1,5 million de résidents étrangers légaux pour une population totale de 10,5 millions d’habitants. Les Brésiliens représentent le premier groupe, avec plus de 450 000 ressortissants. En 2023, le pays a naturalisé 141 300 personnes, un chiffre en baisse de 20 % par rapport à 2022. Malgré cette baisse, plus de 400 000 dossiers étaient encore en attente début 2025.
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2 réponses à “Le Portugal serre la vis sur la nationalité : vers une naturalisation plus longue et plus stricte”
Petit pays, qui neanmoins gouverne son immigration d’une facon contrôlée.
C’est loin d’être la France, qui au rythme actuel, sera majoritaire au niveau immigratoire dans les cinquante ans à venir!!!
Vous en faites ce que vous voulez, mais moi j’ai donné mon père à la France sans rien avoir recu en retour, et de ce fait, je vis à l’etranger, et je m’en fous.