L’Allemagne et l’Autriche ont toutes deux décidé de suspendre le regroupement familial pour les personnes bénéficiant d’un statut de protection subsidiaire. Un tournant migratoire assumé face à la pression croissante sur les capacités d’intégration.
L’Allemagne vote la suspension pour deux ans
Le Bundestag a voté, le 27 juin dernier, la suspension du regroupement familial pour les titulaires d’un statut de protection subsidiaire pendant une durée de deux ans. Cette décision s’applique à environ 388 000 personnes, dont une majorité de ressortissants syriens, selon les données du ministère de l’Intérieur allemand citées par le site d’actualité T.Online. Le ministre Alexander Dobrindt (CSU) a justifié cette mesure par une saturation des capacités locales : « La capacité d’intégration du pays a tout simplement atteint un point de rupture », a-t-il déclaré selon Deutsche Welle.
Les bénéficiaires de la protection subsidiaire sont des personnes qui ne remplissent pas les critères de la Convention de Genève, mais qui risquent des traitements inhumains, la torture ou la mort en cas de retour dans leur pays d’origine. Jusqu’à présent, ils pouvaient faire venir leur conjoint et leurs enfants mineurs dans la limite d’un quota de 1 000 visas mensuels. En 2024, environ 12 000 visas avaient été accordés au titre du regroupement familial, selon les chiffres du Mediendienst Integration relayés par Deutsche Welle. Désormais, seules des exceptions pour cas humanitaires graves, notamment médicaux, seront envisageables.
Économies budgétaires et durcissement politique
Cette suspension devrait générer 26,8 millions d’euros d’économies en 2026, puis 46,2 millions en 2027, en limitant les dépenses liées au logement, aux soins et aux cours d’intégration. D’autres postes budgétaires, jugés « de faible montant », n’ont pas encore été intégrés au calcul.
Le texte prévoit la possibilité d’une prolongation au-delà de 2027, si la situation migratoire le justifie. Le gouvernement allemand de coalition réunissant la CDU, la CSU et le SPD assume ainsi un durcissement de sa politique migratoire, dans un contexte de tensions croissantes au sein des communes.
Vienne sur la même ligne
Quelques mois plus tôt, l’Autriche avait elle aussi suspendu le regroupement familial des « réfugiés ». La mesure a été annoncée le 26 mars dernier par le ministre de l’Intégration Claudia Plakolm et devait entrer en vigueur dès mai, pour une durée initiale de six mois, renouvelable jusqu’en 2027.
En 2023 et 2024, plus de 17 000 personnes avaient rejoint l’Autriche par ce biais. « La probabilité d’une intégration réussie diminue à chaque nouvelle arrivée », avait déclaré le ministre, pointant les difficultés liées à l’apprentissage de la langue et à l’accès à l’emploi. Soutenue par la coalition au pouvoir, cette mesure reflète une volonté politique claire de maîtriser les flux migratoires.
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2 réponses à “Regroupement familial : après l’Autriche, l’Allemagne dit stop”
Pas de problème ! venez en France Maron vous en donne plus que les autres !! n’oubliez pas « votez Maron «
Mieux vaut se réveiller en retard comme Autriche et Allemagne que pas du tout comme en France….Les années » Portes ouvertes » continuent malgré la chaleur et les travaux !!