Le 29 juillet dernier, Laurent Vallet, président de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) depuis 2015, a été interpellé à Paris après s’être fait livrer de la cocaïne par un mineur, à son domicile. Selon le parquet de Paris, confirmé par la ministre de la Culture Rachida Dati, il aurait acheté pour 600 euros de drogue à un revendeur mineur. L’affaire, révélée par Valeurs Actuelles, a conduit à sa suspension immédiate « pour la sérénité de l’institution » en attendant de plus amples informations.
Une procédure alternative à des poursuites a été engagée, conformément à la politique pénale pour une première infraction de consommation de stupéfiants sous une certaine quantité. Laurent Vallet sera convoqué début septembre pour une injonction thérapeutique. Dans un communiqué, il dit « avoir conscience du caractère néfaste et condamnable » de cette consommation et assure avoir pris des dispositions pour y mettre un terme.
Des circonstances embarrassantes
Les faits sont les suivants : la police, surveillant un adolescent de 17 ans, remonte jusqu’au domicile du patron de l’INA. Ce dernier reconnaît l’achat, remet la drogue aux forces de l’ordre, et voit sa carrière brutalement mise entre parenthèses. Ironie supplémentaire : il venait d’être reconduit, en mai dernier, pour un troisième mandat à la tête de l’institution, rejoignant le cercle très fermé des dirigeants de l’audiovisuel public doublement renouvelés.
Dans les allées feutrées de la culture parisienne, l’affaire fait déjà jaser.
Service public, neutralité et crédibilité
Il y a quelques mois par ailleurs, l’INA s’était permis de publier un article à charge contre Breizh-info, prenant des libertés éditoriales étonnantes pour un établissement public censé observer un strict devoir de neutralité. La leçon de morale, rédigée avec la morgue habituelle de certains médias subventionnés, se retourne aujourd’hui contre son auteur, sur fond de faits divers beaucoup moins reluisants.
Que l’INA conserve et valorise le patrimoine audiovisuel français, personne ne le conteste. Mais quand son président s’autorise indirectement à stigmatiser un média indépendant en reprenant les éléments de langage de la gauche culturelle, on est en droit de s’interroger. Non seulement la neutralité du service public en prend un coup, mais l’épisode actuel ajoute une dimension presque théâtrale : le moralisateur pris en flagrant délit d’infraction pénale, et pas des moindres.
Cette affaire remet aussi en lumière un problème plus large : celui de la gouvernance dans l’audiovisuel public, où les dirigeants se savent rarement menacés tant que la tutelle politique leur reste favorable. Laurent Vallet, qui succédait en 2015 à Agnès Saal — elle-même contrainte à la démission pour des frais de taxi exorbitants — risque de laisser son nom associé à une page peu glorieuse de l’histoire de l’INA. Cette affaire met aussi un lumière un problème récurrent : la consommation de drogue et son explosion, y compris dans les milieux de la politique, du show-bizz, de la culture, dans les milieux dirigeants, consommation qui permet de s’interroger sur le fait que rien n’est fait, réellement, radicalement, pour éradiquer le trafic de drogue sur le territoire, et ses principaux responsables.
Qui remettra l’INA sur les rails ?
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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