J’écoutais ce matin le député Karl Olive interviewé sur Cnews dire que la France était devenue ingouvernable et qu’il fallait changer de république, c’est-à-dire de constitution. Je ne partage pas cette analyse.
La première question que devraient se poser les dirigeants politiques est très simple : que veut la majorité du peuple français et est-ce que cela correspond à notre propre orientation politique ?
L’escamotage de 2005
La dernière consultation du peuple français dans son ensemble remonte au 29 mai 2005 et elle portait sur le projet de traité constitutionnel qui, si les Français l’acceptaient, allait donner une Constitution à l’Union Européenne. Les Français l’ont majoritairement refusé.
Pourtant, il leur a été resservi sous forme du traité de Lisbonne quatre ans plus tard. Voilà l’origine de ce qui est considéré comme « l’ingouvernabilité des Français »
Comme ils ne sont pas révoltés à l’époque, nos gouvernants ont considéré que les Français étaient d’accord et qu’eux-même avaient gagné en leur imposant quelque chose qu’ils ne voulaient pas.
Vingt ans après, où en sommes nous ? Nulle part, car tout ce qui a été fait depuis l’a été sur une base fausse. On a voulu par tous les moyens imposer aux Français un fédéralisme européen dans lequel les nations européennes se seraient agglomérées « comme les marrons dans la purée » alors qu’ils étaient majoritairement farouchement attachés à leur souveraineté.
Pire encore, les Français ont découvert au fil du temps que ce fédéralisme européen n’était en réalité qu’une étape vers l’établissement d’un monde unipolaire dont ils voulaient encore moins.
Pour masquer cette réalité, il fallait présenter les choses différemment et trouver une sorte d’alibi en ressortant le commode et traditionnel clivage droite/gauche et le présentant comme la source de l’impuissance de nos dirigeants à redresser ce pays qui, inexorablement, s’enfonçait. C’est sur ce thème du « en même temps » qu’Emmanuel Macron a fat campagne en 2017.
Au fil du temps, le projet fédéraliste européen est devenu une sorte de dogme et étaient considérés comme hérétiques ceux qui émettaient le moindre doute à ce sujet. Un mot a fait son apparition : le populisme. Il consacrait dans le langage cette opposition devenue un véritable clivage entre le peuple nécessairement ignare (ceux qui ne sont rien) et l’élite (ceux qui savent) et qui doivent naturellement diriger. Or, ces élites sont par nature minoritaires et, en démocratie, ne pourraient donc prétendre à gouverner. D’où l’idée de l’État de droit qui permettrait de résoudre ce paradoxe.
C’est ainsi que s’est dénaturé le rôle du Conseil constitutionnel, marquant de fait la primauté du Droit sur les aspirations du peuple.
La mondialisation « heureuse »
En 1945, le monde était apparu scindé en deux. D’un côté le monde « libre » dans lequel régnaient la démocratie et la liberté (les bons), et de l’autre une sorte « d’empire du mal » dont les valeurs ne pouvaient être qu’à l’opposé. En 1991, le « bien » l’avait emporté sur le « Mal » et une nouvelle ère de liberté allait s’ouvrir, et le libéralisme, trop longtemps contenu, allait pouvoir se propager partout et la fameuse « main invisible des marchés » allait répandre le bonheur et la prospérité.
On sait depuis ce qu’il en est advenu.
Les premiers à comprendre l’impasse dans laquelle le monde allait se retrouver furent ceux qui seraient enfermé dans le carcan d’un monde « unipolaire » qui allait leur retirer le peu de souveraineté qui leur restait. Un monde unipolaire signifiait un gouvernement mondial qui ferait appliquer les règles du droit et les obligeraient à s’y soumettre.
Petit à petit, une autre conception du monde, préservant les souverainetés nationales, et donc les nations, s’est imposé et aujourd’hui ce sont plus des trois quart de l’humanité qui y adhèrent.
Le monde « multipolaire » est sur le point de devenir une réalité et la fin de la guerre en Ukraine va marquer son avènement.
Or, les dirigeants européens avaient, pour la plupart, écarté cette option, persuadés qu’ils étaient d’être « dans le sens de l’histoire » et sont totalement pris « à contre-pied ».
Le cas de la France
Les dirigeants français n’avaient pas échappé à ce mirage collectif et ont subordonné l’avenir de notre pays à celui de l’Union européenne, et cela n’a pas échappé au peuple français. Cette inféodation s’est faite en sacrifiant sur l’autel de la sacro-sainte Union européenne tout ce qui a fait la puissance et le rayonnement de notre pays après son redressement spectaculaire des années de Gaulle. Nous nous retrouvons dans un pays économiquement ruiné, désindustrialisé, sans ressources énergétiques pour avoir tout misé sur la décarbonation de la transition énergétique et surtout démotivé par un total manque de vision d’avenir. Et on nous dit que la France est ingouvernable…
Le retour à la loi fondamentale est une nécessité
Après tant d’errements successifs, nous devons retrouver un cap. Pour cela, il faut revenir à ce qui est la clé de voûte de notre Constitution et qui est la souveraineté populaire. Emmanuel Macron en a fait une lecture différente, juridiquement possible mais contraire à son esprit. Il s’est d’ailleurs renié lui-même puisqu’il avait déclaré en 2019 qu’il démissionnerait au cas où il n’aurait plus de majorité. C’est son maintien à l’Elysée qui rend la France ingouvernable car la Constitution ne peut pas fonctionner dans ces conditions et cela fausse toute l’action de l’exécutif.
C’est la raison pour laquelle il faut l’anticiper et proposer au peuple français une ligne d’action qui lui permettrait de retrouver sa pleine et entière souveraineté dans tous les domaines. C’est sur ce sujet et uniquement sur celui-là qu’une majorité populaire peut se manifester.
Espérons qu’il existe encore dans notre pays une personnalité qui soit capable de reprendre à son compte les paroles du discours de Bruneval prononcé par de Gaulle : « Le jour va venir où, rejetant les jeux stériles et réformant le cadre mal bâti où s’égare la nation et se disqualifie l’État, la masse immense des Français se rassemblera sur la France. » (Charles de Gaulle)
Ensuite, la France redeviendra gouvernable.
Jean Goychman
9 réponses à “Non, la France n’est pas ingouvernable !”
tant qu’on aura pas dégagé, cette clique de politocards et hauts fonctionnaires sortis de formation littéraire : sciences pipeau Paris et l’école nationale des amateurs.
On arrivera a rien .
Ils sont incompétents, hors sol.
Il faut les remplacer par des gens ayant du bon sens paysan, des scientifiques, des matheux, des informaticiens sachant raisonner.
En Chine 80 % des cadres du PCC sortent d’école d’ingénieurs. Et non pas des écoles pour blablater .
Alors, finalement, elle est gouvernable ou elle est ingouvernable, la France ? Vous avez raison d’en appeler à la souveraineté du peuple. La Constitution le dit, d’ailleurs : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Mais ce n’est que l’article 2. Avant, il y a le préambule, dont le Conseil constitutionnel tire prétexte depuis 1971 pour imposer ses vues. C’est pourquoi une révision de la Constitution s’impose, au minimum pour préciser les pouvoirs du Conseil constitutionnel (article 61), encore mieux pour supprimer carrément la bouteille à l’encre qu’est le préambule.
non la France n’ai pas ingouvernable mais il faut trouver une personne Homme ou Femme rebuse honnête avec la main ferme viré sans retraite tous les personnes qui ont affaiblie notre pays
Demat, vaste sujet ; oui la France est éternelle donc elle est gouvernable mais aujourd’hui avec la Macronie ok c’est plus ardu ; donc, et il faut tout faire pour que l’hôte de l’Élysée avec sa femme Brigitte quittent ces lieux où ils n’ont plus rien à y faire mais pour mettre qui à la place ? Il faudrait d’abord établir une primaire des souverainistes pour commencer afin de désigner un candidat crédible à l’élection présidentielle. Ainsi, pour ce faire, les Patriotes se sont donnés rendez-vous à Arras le 13 septembre prochain pour les Assises de la souveraineté avec une vingtaine d’invités dont : Idriss Aberkane, Romain Bessonnet, Pierre-Yves Rougeyron, Éric Morillot, Laurent Firode, Me David Guyon, Caroline Galacteros, Me Carlo Brusa…etc ; tout est sur le site des Patriotes et il reste encore des places : « https://les-patriotes.fr/arras2025/ »; ça va être excitant car l’un des thèmes est : Frexit : libérer la France et sortir de l’austérité ! ; une chanson pour ce dimanche ? « The invisible man » du groupe Queen. Kenavo an holl.
Cher Pschitt, je suis d’accord avec vous. Une révision concernant le Conseil Constitutionnel est nécessaire. Il n’est plus conforme à l’idée de de Gaulle qui n’en voyait guère la nécessité.
Il disait « En France, la Cour Suprême, c’est le peuple! »
Tout ce qui a été fait ensuite sur ce sujet avait pour seul but d’imposer le Droit face à la souveraineté populaire.
Il y a quelques mois, Bruno Retailleau avait rappelé qu’il ne pouvait y avoir de démocratie sans souveraineté populaire.
A notre humble avis, il ne servira à rien, ou pas grand chose de changer les têtes si nous ne changeons pas le système. Tant que les « représentants » du peuple représenteront essentiellement, comme depuis l’assemblée Constituante (1789) et l’assemblée Législative (1791), les intérêts de la bourgeoisie d’affaires (aujourd’hui industrielle et financière). Pour que le peuple soit effectivement « représenté », les règles de la « représentation » doivent absolument être redéfinies (fin du « mandat non-impératif »), encadrées et assorties de sanctions. Pour cela, c’est au peuple d’écrire ces règles applicables à ses représentants et non pas aux représentants eux-mêmes, qui les écriront toujours à leur avantage, au détriment des intérêts du peuple, comme c’est aujourd’hui le cas et la source de toutes les compromissions politiques … pour que rien ne change : il n’y a qu’à voir l’attitude de la prétendue « opposition parlementaire » qui dispose déjà de mille motifs pour destituer Macron et qui s’en garde bien. Première disposition à réécrire : Constitution de 1958, art. 27 : « Tout mandat impératif est nul » – Ce qui signifie que les élus au Parlement ne sont pas tenus de suivre la volonté ou les instructions de leurs électeurs ; ce qui ouvre la porte à toutes les trahisons sans la moindre obligation d’avoir des comptes à rendre, ni la moindre sanction. Conséquence : la vie est toujours belle pour l’élu qui veut la prolonger à tout prix. Nouvelle rédaction proposée pour l’art. 27 : « Tout mandat est impératif ». Conséquence : l’élu est engagé par son programme et sa responsabilité engagée devant ses électeurs, selon des modalités de contrôle et de sanctions à définir. Idem pour le référendum : le vote populaire résultant d’une telle consultation ne doit jamais pouvoir être bafoué par quelque moyen que ce soit, ce qui rend impossible l’adoption d’une disposition telle que le Traité de Lisbonne prise en violation de la volonté populaire. Pour résumer :l’avenir appartient au peuple, conformément à l’article 2 de la Constitution du 04 octobre 1958 : « La devise de la République est Liberté, égalité, fraternité. Son principe est : gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple ». Il n’y a pas à transiger avec ces principes, sauf à les abolir ; sinon ils s’imposent à tous, y compris et en premier lieu, à nos gouvernants qui les violent chaque jour. Cela ne peut plus durer, ça suffit !
L’escamotage de 2005 préfigurait d’autres…élections roumaines bidouillées, AFD tancé pour le bloquer, chez nous plus insidieux…c’est Madoudou Philippe déjà choisi dans les sphères lunaires du monde unipolaire par la Clique mondialiste auparavant Fillion mis hors course par les juges…tiens il leur arrive de bosser! Et là ils furent efficaces.
La France est gouvernable, les français ne le sont pas. Il existe maintenant une trop grosse fracture entre les deux antagonismes, les identitaires conservateurs qui veulent une France conforme à ce qui a fait sa grandeur et sa civilisation et les autres comprenant les mondialistes, les nouveaux arrivants, les séparatistes (Corses, Bretons, basques et compagnies), les gauchos fanatiques et en gros, tous ceux qui veulent l’implosion de notre pays pour ce repaitre de son cadavre. Macron a réussi ce que d’innombrables guerres, invasions, pestes et maladies de toutes sortes n’étaient pas arrivées à faire : Tuer la France.
La France n’est pas ingouvernable, c’est juste qu’elle n’a plus de gouvernants ! Juste des prétentieux bourrés de privilèges, accrochés aux sondages et aux effets d’annonces…Le boulevard du » en même temps » mène à la place du nulle part et de la nullité politique.