Article non rédigé par la rédaction de breizh-info.com. Avertissement sur les risques : L’investissement dans les devises numériques, actions et autres titres, matières premières, devises et autres produits d’investissement dérivés (contrats de différence : « CFD ») est spéculatif et extrêmement risqué. Chaque investissement est unique et comporte des risques particuliers.
Un samedi matin sur le marché d’Aix. Une cliente tente de régler 15€ de fromage avec son iPhone, le vendeur visiblement embarrassé refuse. Elle repart les mains vides. Scène banale ? Pas tant que ça. Elle illustre assez bien le décalage latent entre des touristes aux habitudes modernes et des commerces authentiques, mais qui fonctionnent un peu comme il y a 10 ans. Pourtant, ces visiteurs représentent une clientèle dorée, entre entrepreneurs, investisseurs, et professionnels du digital : ils restent plus longtemps (6,2 jours en moyenne) et dépensent davantage. Pour un commerce provençal, l’équation est donc simple : s’adapter à ces nouveaux codes… ou regarder ces clients fortunés aller ailleurs.
Les moyens de paiement, première attente des touristes modernes
C’est une hantise légitime pour un commerçant : voir certains touristes fortunés repartir sans acheter, alors qu’ils avaient visiblement envie de ce panier en osier ou de cette huile d’olive artisanale. Souvent, le blocage vient des moyens de paiement. Le sans contact est devenu la base absolue. Mais attention, cela ne signifie pas seulement accepter les cartes bancaires sans contact.
Les touristes internationaux, particulièrement les Américains et Asiatiques, utilisent massivement Apple Pay et Google Pay. Pour rappel, cela veut dire qu’ils approchent leur téléphone du terminal de paiement, et la transaction se fait automatiquement. Pour le commerçant, aucun équipement à rajouter, si le terminal accepte déjà le sans contact.
Au-delà du sans contact, il y a ces dernières années une nouvelle attente, à savoir le paiement en cryptomonnaies. Cette demande émane de touristes technophiles d’Amérique du Nord et d’Asie essentiellement, qui ont réalisé des plus-values considérables sur les marchés et cherchent à les dépenser directement comme chez eux, sans repasser par les circuits bancaires. Certains commerces du triangle Aix-Marseille-Nice ont déjà franchi le pas.
Comment ça marche concrètement ? Le commerçant affiche un code QR sur son comptoir. Ce code QR contient les informations de son portefeuille crypto (pensez-y comme un RIB numérique), portefeuille ouvert chez un acteur comme Binance Pay (présent en France depuis la mi-2023). Le client scanne ce code avec son application crypto et envoie le paiement instantanément. Pour ceux qui découvrent les cryptos, ou qui veulent savoir exactement dans quelle crypto investir à l’avenir pour sa trésorerie de commerçant, retenez qu’il existe différentes familles selon les cas d’usage :
- Les cryptomonnaies de paiement, pour transférer de l’argent,
- Les stablecoins, dont la valeur reste stable car adossée au dollar ou à l’euro,
- Les tokens d’infrastructure, qui donnent accès à des services comme le stockage cloud décentralisé ou l’intelligence artificielle,
- Les tokens DeFi, des “actions” dans ces nouveaux protocoles financiers,
- Les NFTs, des certificats numériques de propriété dans l’immobilier, le vin, la joaillerie, similaires à un placement de moyen terme,
- Les meme coins, inspirés d’un élément de la culture internet et pouvant connaître des hausses spectaculaires.
Le plus souvent, ces clients vont payer en stablecoins et cryptos de paiement (plus stables), plus rarement en memecoins (plus fluctuants). Le commerçant peut ensuite retirer ces cryptos en euros de la plateforme, ou les conserver avec l’idée que certains tokens peuvent gagner régulièrement en valeur !
Comprendre et servir les nouveaux profils de touristes fortunés
Les profils américains
Les touristes américains arrivent avec des tendances assez bien identifiables. Habitués à un service où “le client est roi”, ils s’attendent à ce qu’on emballe leurs achats, même minimes, dans du papier de soie. Un sac en papier kraft de qualité avec votre logo coûte 0,50€… mais justifie à leurs yeux un surcoût de 20%. Ils cherchent “l’authentique provençal”, mais le veulent présentable pour Instagram.
En clair, votre pot de tapenade artisanale doit avoir l’air rustique, tout en étant impeccablement étiqueté. Autre particularité : ils apprécient l’histoire derrière le produit. “Cette recette vient de mon arrière-grand-mère” vaut bien des arguments de vente. Préparez une carte de visite avec votre histoire en quelques lignes, ils la garderont précieusement.
Les profils asiatiques
Les visiteurs asiatiques, particulièrement coréens et japonais, fonctionnent différemment. Pourquoi achètent-ils systématiquement 8 ou 10 unités du même produit ? Le omiyage, tradition du cadeau de voyage obligatoire pour collègues et famille, explique ces achats groupés. Ainsi, proposer directement des lots de 6 ou 10 avec 15% de réduction anticipe ce besoin.
Ils photographient énormément : le produit, la boutique, vous, le ticket de caisse, etc. Loin d’être intrusif, c’est leur façon de valider la qualité. Un coin bien éclairé avec vos plus beaux produits facilite ces prises de vue. Le certificat d’authenticité, même basique, les rassure énormément, par exemple un tampon “Fabriqué en Provence” sur une carte.
Les profils européens
Les “digital nomads” européens représentent un profil hybride intéressant ces dernières années. Minimalistes par nécessité (ils vivent dans une valise), ils compensent en se faisant plaisir sur l’alimentaire haut de gamme et les expériences uniques. Ils ne peuvent pas acheter votre service en céramique, mais dépenseront 80€ pour un panier de produits locaux à consommer.
Le “click & collect” les séduit : commander en ligne, passer récupérer entre deux sessions de travail au café. Simple à mettre en place via WhatsApp Business, cela répond à leur mode de vie ultra-flexible.
Dans la pratique, ces codes culturels vous servent de repères. Souvent, ces profils se mélangent et évoluent. Exemples : touristes américains et asiatiques en groupe, digital nomads asiatiques, etc. L’essentiel reste donc d’observer, s’adapter sans jugement, et capitaliser sur ce qui vous rend unique.
Adapter son offre à ces codes culturels sans perdre son authenticité
Comment vendre de “l’authentique provençal”, quand les clients veulent du Instagram-perfect ? C’est un paradoxe, mais rassurez-vous, il y a plusieurs solutions concrètes que vous pouvez mettre en place.
Ménager un coin photogénique dans votre commerce
Les touristes, particulièrement américains, cherchent le “vrai” mais dans une version photogénique. Installer un petit coin de votre boutique avec une caisse en bois vintage, quelques brins de lavande et un éclairage naturel ne coûte presque rien. Les clients s’y photographient spontanément avec leurs achats, créant leur propre publicité. C’est gagnant-gagnant : ils ont leur photo souvenir, vous avez de la visibilité gratuite.
Préparer soigneusement les achats de groupes
La gestion des achats en volume, typique des touristes asiatiques, demande un peu d’organisation. Pourquoi refuser une vente de 20 savons sous prétexte que c’est “trop” ? Préparez plutôt des boîtes cadeaux prêtes à l’emploi : 6 savons dans une jolie boîte en carton (coût : 2€) se vendent 45€ au lieu de 36€ à l’unité. L’emballage facilite le transport et répond au besoin de cadeaux présentables. Certains commerçants malins proposent même un service de personal shopper informel : accompagner un groupe pendant 30 minutes pour les conseiller. Les pourboires dépassent souvent 50€.
Préparer des cadeaux en guise de remises
L’art de maintenir ses prix sans braquer/froisser les clients habitués à négocier demande un certain doigté. Face à une demande de réduction agressive, la technique du cadeau fonctionne bien : “Je ne peux pas baisser le prix, c’est artisanal, mais permettez que je vous offre ce sachet de lavande.” Le client repart satisfait d’avoir “gagné” quelque chose, vos marges sont en quelque sorte préservées. Pour les achats importants, proposer la livraison gratuite à l’hôtel ou le tax-free (si vous êtes éligible) donne de la marge de négociation sans toucher aux prix.
En clair, s’adapter ne signifie pas dénaturer votre commerce. Un savonnier de Grasse qui ajoute des coffrets-cadeaux reste un savonnier ! Un caviste qui prépare des cartons d’expédition internationale reste un caviste. C’est en comprenant les besoins spécifiques de chaque clientèle qu’on peut y répondre intelligemment, sans transformer sa boutique provençale en usine à touristes. Le secret est donc d’observer ce qui fonctionne chez vous (et vos concurrents d’à côté), tester progressivement, et garder ce qui améliore vraiment l’expérience client sans vous compliquer la vie.
Article non rédigé par la rédaction de breizh-info.com. Avertissement sur les risques : L’investissement dans les devises numériques, actions et autres titres, matières premières, devises et autres produits d’investissement dérivés (contrats de différence : « CFD ») est spéculatif et extrêmement risqué. Chaque investissement est unique et comporte des risques particuliers.