Les « Nicolas qui payent », les « gueux » et autres citoyens sans étiquette, fatigués d’être pressés comme des citrons pour financer d’un côté les inactifs, de l’autre une caste qui leur paraît aussi inutile que nuisible, encouragent les Français à se mobiliser contre les orientations budgétaires du gouvernement. Plusieurs dizaines de manifestations ont été annoncées pour le 10 septembre partout sur le territoire et devraient rassembler, selon une note des renseignements territoriaux, plus de 100 000 participants. Mais au-delà de l’enthousiasme que peut nourrir le blocage promis, les questions que de chacun se pose est de savoir si les actions prévues seront efficaces et s’il s’agit d’un mouvement spontané ou orchestré.
La grève des paiements et notamment de ceux par cartes bancaires semble un bon moyen de militer de chez soi sans prendre trop de risques. Mais si attaquer le système au porte-monnaie est une idée séduisante, cette action ne sera pas suffisante puisque les commissions sur les transactions électroniques constituent une source de revenus minime pour les institutions bancaires. C’est donc toute l’année que les paiements par argent liquide devraient être privilégiés.
Pareillement, les blocages de sites stratégiques comme des dépôts pétroliers, des aéroports, des voies ferroviaires ou des plateformes Amazon qui nécessitent une présence « dans la rue », ne porteront véritablement atteinte au système que s’ils sont le point de départ d’un vaste mouvement de contestation qui devra s’inscrire dans le temps long.
Et la volonté héritée du temps des Gilets Jaunes de préserver la nature entièrement populaire de la mobilisation – sans affiliation ni représentation politique ni leader – risque à terme de plomber le mouvement, le but de la contestation sociale étant d’avoir prise sur la réalité et donc de transformer le mécontentent en propositions politiques concrètes.
Quant à savoir qui se cache derrière le mouvement, s’il est piloté par le système lui-même qui a tout à gagner dans la création ad hoc de vraies fausses révoltes – vraies car elles surfent sur un mécontentement réel, mais fausses car elles sont faites pour ne pas déboucher sur de véritables résultats, à savoir la mise au point de mesures sociales et économiques révolutionnaires dont notre pays à besoin, un changement de modèle économique – il n’est à ce jour pas donné de le savoir. Mais la « pollution » du mouvement est bien entendu à prévoir.
Enfin, une protestation pacifique, qui n’engage à rien, menée confortablement depuis son canapé et limitée dans le temps, pourrait donner à nos concitoyens l’impression de faire, d’agir, de militer. C’est non seulement tuer dans l’œuf toute tentative d’action sociale efficace, mais aussi prendre le risque, en absence de résultats concrets, d’être démoralisés, saisis par un sentiment d’impuissance, celui-là même qui les empêche d’agir pour avoir un poids sur les événements et la politique qui gouvernent leur vie.
S’ils veulent reprendre en main leur destin, les Français devront participer sans céder à la résignation, prévoir des actions en présence, sur le temps long, et considérer le blocage du 10 septembre pour ce qu’il est : un feu de paille… qui pourrait se transformer en brûlis dévastateur, cet incendie salutaire d’un champ pour le nettoyer des mauvaises herbes et faire en sorte qu’il retrouve sa fertilité afin d’accueillir une nouvelle culture.
Audrey D’Aguanno
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4 réponses à “Le blocage du 10 septembre, mouvement salutaire ou feu de paille ? [L’Agora]”
Et alors ! cela changera quoi ! si les syndicats veulent du changement, qu’ils agissent le parlement ou l’lysée ! mais cela n’aura pas lieu! il touchent des subventions d’état, ils ne vont pas se tirer une balle dans le pieds.
Les syndicats seraient mal inspirés de générer le chaos, subventionnés comme ilsle sont, ils n’ont plus besoin d’adhérents.
Entendu, il y a une quinzaine d’années sur France 2, à la fin du journal de 13h de la bouche de Pujadas, alors aux commandes:
« Les syndicats perçoivent 4 Mds€ de l’Etat, 1,5 Md€ du patronat et 1,2 Md€ pour les comités d’entreprise dont une grand part pour EDF. »
Espérons que cette journée de mobilisation ne se résumera pas une fête des casseurs et autre black-blocks, car cette fois encore se sera Nicolas qui va payer.
« de vraies fausses révoltes » Elles sont vraies, ces révoltes ? Alors ce sont des révoltes tout court. Ou elles sont fausses ? Alors on développe et on explique pourquoi. Marre de cette manie, dans tous els médias français, d’écrire « vrai-faux » lorsqu’on suggère « faux » !
Alors, c’est simple au départ, ça partait avec de bonnes intentions, mais comme le cite l’auteur de l’article, ce n’est qu’un feu de paille. Le paiement sans carte bancaire, pour une journée, le système bancaire doit bien se marrer, car il a certainement des dispositions…. Oui il faut payer tout en liquide et toute l’année, les commerçants de proximité survivraient, par contre plus d’achat sur le net, là, les grosses Ventes par Correspondances VPC, Amazon et cie, en prendraient un sérieux coup. Etc…
Je ne participerai pas à ce mouvement, tout simplement LFI et leurs amis (collabos) et les syndicats s’accaparent cette manifestation qui est vouée à l’échec (casses, drapeaux pseudo palestiniens, vols,….) ce qui arrangera la Macronie, qui est peut être derrière cela!!!! Le Chaos!!!!
Il fallait agir avec les gilets jaunes, c’était l’effet de surprise que Macron n’a toujours digéré.
Pour moi, l’idéal sera que le peuple se réveille et se soulève subitement, secrètement, rapidement, efficacement en bloquant les points stratégiques de la France, les institutions, comme la résistance.