À l’occasion du Forum économique breton 2025, Forvis Mazars et l’institut CSA ont dévoilé les résultats d’un baromètre inédit sur le moral des dirigeants d’entreprises en Bretagne administrative (dommage qu’à l’occasion d’un tel forum, la Loire-Atlantique n’ait pas été prise en compte). Les conclusions dressent un portrait contrasté : si une grande majorité des chefs d’entreprise se montrent confiants dans leur propre activité et dans le dynamisme de la région, les inquiétudes restent fortes face aux incertitudes économiques, aux tensions sur l’emploi et aux défis structurels.
Un tissu entrepreneurial solide malgré un climat national tendu
En Bretagne, 80 % des dirigeants jugent bonne la situation de leur entreprise, un niveau largement supérieur à la moyenne nationale où moins d’un sur deux se montre aussi positif. Les secteurs de la construction (90 %) et de l’industrie (85 %) apparaissent particulièrement résilients, malgré un contexte de ralentissement économique (+0,9 % de croissance régionale en 2024).
Les départements administratifs ne sont toutefois pas logés à la même enseigne. L’Ille-et-Vilaine et le Morbihan se distinguent par leur optimisme (respectivement 84 % et 81 % de dirigeants satisfaits), portés par des pôles dynamiques comme Rennes ou Vannes. À l’inverse, les Côtes-d’Armor (73 %) souffrent davantage, notamment dans les zones rurales ou littorales confrontées aux mutations industrielles et à un déficit d’emplois qualifiés.
Des difficultés persistantes sur l’emploi et les compétences
Derrière cette confiance se cache un talon d’Achille : 68 % des dirigeants citent la gestion des ressources humaines comme leur principal défi. Les tensions se concentrent sur le recrutement, la fidélisation, mais aussi sur l’inadéquation entre compétences disponibles et besoins réels du terrain. Dans les Côtes-d’Armor, cette proportion atteint même 84 %, et grimpe à 90 % pour les PME de 50 à 99 salariés.
Le logement constitue un frein supplémentaire, notamment dans les zones littorales où il devient de plus en plus difficile d’attirer et de loger les salariés. Cette problématique, couplée au vieillissement démographique, accentue la difficulté de renouvellement des compétences dans les entreprises.
Une confiance collective portée par l’identité bretonne
Malgré ces tensions, les dirigeants affichent une vision très positive de la région : 96 % estiment que la Bretagne est économiquement dynamique et 80 % se disent optimistes pour son avenir. Fait marquant, 83 % considèrent que l’identité bretonne est un atout économique, au-delà de sa dimension culturelle. Elle serait même un facteur de fierté, de fidélisation des talents et de valorisation des productions locales.
La qualité de vie est citée par 76 % des répondants comme premier moteur d’attractivité, devant les infrastructures ou le potentiel touristique. Cette combinaison d’arguments – cadre de vie, identité forte, dynamisme territorial – place la Bretagne parmi les régions les plus attractives pour les actifs qualifiés.
Les dirigeants pointent néanmoins plusieurs verrous : 48 % évoquent la compétitivité et la pression sur les marges, en particulier dans l’industrie (64 %), où la transformation technologique s’impose. La réactivité face aux évolutions du marché (46 %) et la lourdeur réglementaire (42 %) viennent compléter ce tableau. Beaucoup dénoncent un cadre normatif changeant, parfois perçu comme déconnecté des réalités de terrain.
À l’échelle nationale, d’autres facteurs dominent : prix de l’énergie, instabilité politique et risques géopolitiques. Ces éléments s’ajoutent aux contraintes bretonnes, renforçant la prudence des dirigeants.
Des attentes fortes envers la Région
Si 78 % des dirigeants jugent positivement l’action régionale – en particulier dans le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine – ils attendent davantage d’engagements sur les enjeux humains : 58 % souhaitent un renforcement de l’action sur l’emploi, 49 % sur la formation, et 35 % sur la qualité de vie au travail. Les secteurs en tension comme le BTP et l’industrie réclament des solutions concrètes pour attirer et retenir les talents.
Le soutien au financement des transitions (écologique, industrielle, numérique) reste également une priorité. Plusieurs dirigeants appellent à une simplification des dispositifs d’aide et à une accélération des décisions, en particulier pour les TPE et PME locales.
En somme, le baromètre 2025 dresse l’image d’une Bretagne fidèle à son identité : confiante dans ses atouts, mais lucide face aux défis. Les dirigeants ne demandent pas de solutions toutes faites, mais des moyens, de la visibilité et un cadre favorable pour transformer les difficultés en opportunités.
Ce portrait est aussi une invitation : structurer une vision industrielle et territoriale de long terme, renforcer la coopération entre acteurs publics et privés, et préserver ce fragile équilibre qui fait la singularité du modèle breton.
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