Cancer colorectal : quand de simples polypes deviennent dangereux – signes précoces, risques et prévention

Le cancer colorectal, qui prend naissance dans le côlon ou le rectum, est aujourd’hui l’un des cancers les plus meurtriers dans le monde occidental. En France il constitue la deuxième cause de décès par cancer chez les femmes, la troisième chez les hommes. Longtemps considéré comme une maladie touchant surtout les plus de 50 ans, il progresse désormais de façon inquiétante chez les jeunes adultes, avec près d’un cas sur cinq diagnostiqué avant 55 ans.

La bonne nouvelle est qu’attrapé tôt, ce cancer reste hautement curable : à un stade localisé, le taux de survie à cinq ans atteint environ 90 %. D’où l’importance capitale du dépistage et de la vigilance face aux premiers signaux.

Des symptômes souvent discrets au départ

Le cancer colorectal se développe lentement et reste longtemps silencieux. Les signes d’alerte, quand ils apparaissent, peuvent varier selon la taille et l’emplacement de la tumeur. Parmi les symptômes précoces :

  • présence de sang dans les selles, rouge vif ou très foncé ;
  • modification durable du transit (diarrhée, constipation ou alternance des deux) ;
  • selles plus fines qu’à l’accoutumée ;
  • fatigue persistante non soulagée par le repos ;
  • ballonnements, crampes ou douleurs abdominales ;
  • nausées, vomissements, perte de poids inexpliquée.

À un stade plus avancé, d’autres manifestations peuvent survenir : sensation de vidange incomplète du rectum, douleurs abdominales, masse palpable, anémie (pâleur, essoufflement), ganglions enflés, jaunisse ou atteinte respiratoire.

Dans la majorité des cas, le cancer colorectal débute par un polype – excroissance bénigne de la muqueuse intestinale. La plupart restent inoffensifs, mais certains évoluent lentement vers la malignité. On estime que 95 % des cancers colorectaux sont des adénocarcinomes, issus des cellules glandulaires du côlon et du rectum.

Plusieurs facteurs augmentent la probabilité qu’un polype dégénère : taille supérieure à 1 cm, nombre élevé (plus de trois), ou présence de cellules atypiques au microscope.

Facteurs de risque : entre hérédité, maladies chroniques et mode de vie

Près de 70 % des cas surviennent de façon sporadique, sans antécédents familiaux connus. Mais certaines prédispositions génétiques sont redoutables :

  • Polypose adénomateuse familiale : apparition précoce de centaines de polypes, quasiment tous cancéreux avant 40 ans si non traités.
  • Syndrome de Lynch : risque de 70 à 80 % de développer un cancer colorectal au cours de la vie, ainsi qu’une vulnérabilité accrue à d’autres cancers (utérus, ovaires, pancréas, cerveau).
  • Autres syndromes plus rares : Peutz-Jeghers, MUTYH.

Certaines maladies augmentent aussi le risque : diabète de type 2, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Crohn, rectocolite hémorragique), antécédents de cancers gynécologiques, voire psoriasis (par l’inflammation chronique).

Enfin, de nombreux facteurs liés au mode de vie jouent un rôle décisif : alimentation pauvre en fibres et riche en viandes transformées, consommation régulière d’alcool et de tabac, surpoids abdominal, sédentarité, carence en vitamine D, hygiène bucco-dentaire négligée, ou encore exposition à des microplastiques.

Dépistage et diagnostic : une arme vitale

Le dépistage organisé débute à 45 ans pour les personnes sans risque particulier, plus tôt pour celles ayant des antécédents familiaux ou des syndromes génétiques. Plusieurs examens sont possibles :

  • Coloscopie : l’examen de référence, permettant à la fois le diagnostic et l’ablation des polypes.
  • Coloscanner (CT-colographie) : alternative radiologique, moins invasive.
  • Sigmoïdoscopie : examen limité à la partie basse du côlon.
  • Tests de selles : recherche de sang occulte (gFOBT, test immunologique) ou d’ADN tumoral (test multi-cibles).

En cas de suspicion, d’autres outils complètent le diagnostic : biopsie, analyses sanguines, imagerie médicale.

Les stades de la maladie

  • Stade 0 : cellules cancéreuses limitées à la muqueuse.
  • Stade 1 : extension à la paroi, sans atteinte ganglionnaire.
  • Stade 2 : envahissement plus profond des tissus voisins.
  • Stade 3 : atteinte des ganglions lymphatiques.
  • Stade 4 : métastases à distance (foie, poumons, péritoine).

Comme pour la plupart des cancers, le pronostic dépend étroitement du stade : plus la détection est précoce, meilleures sont les chances de guérison.

Les traitements disponibles

Le choix thérapeutique dépend du stade, de la localisation et de l’état de santé du patient.

  • Chirurgie : de la simple polypectomie à la colectomie partielle ou totale, parfois avec stomie (colostomie, iléostomie).
  • Radiothérapie : surtout utilisée pour les cancers du rectum.
  • Chimiothérapie : en complément de la chirurgie (notamment au stade 3) ou en traitement palliatif au stade 4.
  • Immunothérapie et thérapies ciblées : de nouvelles approches qui exploitent les failles moléculaires des cellules cancéreuses.
  • Ablation (cryo, radiofréquence, micro-ondes) : techniques mini-invasives pour détruire certaines tumeurs.

Des thérapies de soutien comme l’acupuncture ou l’acupression peuvent aussi améliorer la récupération après chirurgie et aider à mieux supporter les traitements.

Mode de vie et prévention : agir en amont

Si l’on ne peut pas tout contrôler, une part importante du risque est liée au mode de vie. Plusieurs mesures simples peuvent réduire le risque ou améliorer le pronostic :

  • alimentation riche en fibres, légumes, fruits, légumineuses, poissons gras et noix ;
  • limitation drastique des viandes transformées, du sucre et de l’alcool ;
  • pratique régulière d’une activité physique modérée ;
  • maintien d’un poids santé, surveillance de la vitamine D ;
  • bonne hygiène buccale.

Certaines recherches pointent aussi l’intérêt du thé vert, du café, ou encore de certains épices et herbes (curcuma, gingembre, ail, lin).

Sans traitement efficace, le cancer colorectal peut entraîner des complications lourdes : hémorragies, obstruction intestinale, perforation du côlon, jaunisse en cas d’atteinte hépatique, et surtout récidives fréquentes (30 à 40 % après chirurgie curative).

Le cancer colorectal illustre la frontière fragile entre bénignité et malignité : un polype anodin peut, au fil des années, se transformer en tumeur mortelle. La prévention, l’hygiène de vie et surtout le dépistage régulier demeurent les meilleures armes. Plus le diagnostic est précoce, plus les chances de guérison sont élevées.

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine..

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2 réponses à “Cancer colorectal : quand de simples polypes deviennent dangereux – signes précoces, risques et prévention”

  1. Brounahans l'Alsaco dit :

    Vouloir guérir d’une maladie chronique sans éliminer les causes qui l’ont produite, c’est se bercer de très grosses illusions !

  2. NEVEU Raymond dit :

    Avez-vous vu des animaux sauvages souffrir de ce genre de cancer…? SOS Brounahans va nous donner son avis autorisé!

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