Alors que l’Allemagne célèbre les 35 ans de sa réunification, un rapport du bureau fédéral de la statistique (Destatis) met en lumière une transformation démographique majeure : 36 % des Allemands âgés de 35 ans ont aujourd’hui un « passé migratoire » – c’est-à-dire qu’ils sont eux-mêmes immigrés ou ont au moins un parent né à l’étranger.
La génération 1990, reflet d’un basculement
Environ 1,1 million de personnes sont nées en 1990, année symbolique où l’Est et l’Ouest fusionnaient à nouveau. Parmi elles, plus d’un tiers est lié à l’immigration, contre seulement un quart de la population générale. Autrement dit, les générations les plus jeunes portent une part bien plus forte de l’apport migratoire que l’ensemble du pays.
Dans le détail, près de 80 % de ces 35 ans issus de l’immigration ont rejoint l’Allemagne après la réunification. Beaucoup sont arrivés dans le sillage de la crise migratoire déclenchée en 2015 lorsque la chancelière Angela Merkel décida d’ouvrir largement les frontières, accueillant environ 1,5 million de demandeurs d’asile en cinq ans.
Si Angela Merkel persiste à défendre son fameux « Wir schaffen das » (« Nous y arriverons »), la population allemande reste profondément divisée.
D’après un sondage Forsa récent, seuls 21 % des Allemands estiment que leur pays a bien géré l’arrivée massive des étrangers. 41 % jugent que l’intégration se passe mal et 37 % considèrent que l’Allemagne n’a « pas du tout » surmonté ce choc. Ces tensions alimentent directement la progression de l’AfD, perçue par la moitié des sondés comme une conséquence directe de la politique migratoire de 2015. Pour une partie de l’opinion, la crise des réfugiés a davantage bouleversé l’Allemagne que la réunification elle-même.
Un coût économique et social grandissant
Officiellement, Berlin justifie l’immigration de masse par la nécessité de compenser le vieillissement démographique. Mais les chiffres contredisent en partie ce discours : selon l’Agence fédérale pour l’emploi, les migrants représentent déjà un tiers des chômeurs de longue durée (317 000 personnes recensées, sans compter ceux naturalisés).
À ces difficultés économiques s’ajoutent des tensions sécuritaires. L’année écoulée a été marquée par plusieurs attentats ou attaques violentes attribuées à des migrants islamistes, notamment à Mannheim, Munich ou encore Solingen.
En 2025, l’Allemagne n’est plus celle de la réunification. La génération née en 1990 incarne un pays profondément transformé par l’immigration de masse et totalement divisé politiquement entre ouest et Est; Pour certains, cela traduit une ouverture nécessaire dans un contexte de déclin démographique. Pour d’autres, c’est au contraire le signe d’une perte de repères, d’une fragilisation identitaire et d’une bombe à retardement sociale.
La question reste brûlante : dans dix ans, l’Allemagne sera-t-elle encore capable de préserver son équilibre social et culturel, ou bien aura-t-elle basculé vers une société où la majorité historique allemande deviendra minorité dans ses propres villes ?
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