Revoici Lecornu à Matignon : démissionnaire lundi, rappelé vendredi. Une valse politique qui résume la crise d’un régime à bout de souffle.
Il aura suffi de quatre jours à Emmanuel Macron pour rappeler à Matignon l’homme qu’il venait de congédier. Sébastien Lecornu, ex-ministre des Armées devenu Premier ministre puis démissionnaire après une motion de censure, a été reconduit vendredi 10 octobre, dans un climat d’usure et d’exaspération nationale. Le chef de l’État assume : il n’a trouvé personne d’autre. Le pays, lui, s’interroge sur ce pouvoir en roue libre, prisonnier de ses propres cercles.
Un Premier ministre « par devoir », un président sans alternative
Lecornu s’est dit « fidèle au devoir républicain ». En réalité, il hérite d’une mission quasi impossible : faire voter un budget avant Noël dans une Assemblée éclatée, où plus rien ne passe. Le nouveau Premier ministre promet d’ouvrir les débats, de redresser les comptes, d’interdire toute ambition présidentielle à ses ministres – une clause inédite, presque désespérée, pour éviter que Matignon ne devienne un tremplin pour 2027.
Mais dans un hémicycle où aucun bloc n’a de majorité, l’équation est insoluble. Le « socle central » macroniste, réduit à 170 sièges, ne pèse plus lourd face aux 150 députés du Rassemblement national et aux 140 du Nouveau Front populaire. Entre les deux, une constellation de groupes qui se neutralisent. Lecornu II risque donc de tomber avant même d’exister.
La France insoumise et le RN ont déjà annoncé la couleur : motion de censure immédiate dès la déclaration de politique générale. Le PCF et les écologistes emboîtent le pas, tandis que les socialistes posent leurs conditions – suspension de la réforme des retraites, sinon censure.
Autant dire que le compte à rebours a commencé. Le gouvernement pourrait tomber avant la fin du mois, renvoyant le pays à un scénario ubuesque : une troisième nomination du même homme ou la dissolution de l’Assemblée.
La dissolution, ce mot que Macron redoute et que le peuple réclame
Officiellement, l’Élysée écarte cette option. En coulisse, tout le monde la juge inéluctable. Deux tiers des Français y sont favorables, lassés par le théâtre parlementaire et la valse des gouvernements. Les sondages annoncent un raz-de-marée du RN en cas de scrutin anticipé (30 à 35 %), loin devant la gauche réunie (25-30 %) et un macronisme résiduel (15-20 %).
Macron le sait : dissoudre, ce serait livrer le pays à ses adversaires. Ne rien faire, c’est prolonger l’agonie.
Depuis les législatives anticipées de 2024, la France vit suspendue entre deux crises. L’exécutif gouverne par intérim, le 49.3 en bandoulière, tandis que les Français assistent, impuissants, à une succession d’épisodes où les ministres tombent plus vite que les feuilles d’automne.
Le pouvoir d’achat s’effrite, la dette explose, la défiance atteint des sommets. Jamais sous la Ve République un président n’avait semblé aussi isolé, ni aussi contesté jusque dans son propre camp. Un ancien ministre confiait cette semaine : « Macron ne gouverne plus, il gère un effondrement. »
Vers un hiver politique
Si le budget 2026 n’est pas voté, la France risque la paralysie budgétaire, une dégradation de sa note financière et une nouvelle flambée des taux d’intérêt. Emmanuel Macron espère encore un sursaut institutionnel, mais les réalités parlementaires s’imposent : plus personne ne veut gouverner avec lui.
La dissolution, repoussée mais désormais probable avant Noël, apparaît comme la dernière carte d’un président acculé. La France, elle, avance à reculons — gouvernée par intérim, débattue à vide, et lasse d’un pouvoir qui ne sait plus dire « fin ».
La reconduction de Sébastien Lecornu ne résout rien, elle met en scène l’épuisement d’un système. Emmanuel Macron, privé de majorité et d’élan, n’a plus qu’une main tremblante sur les leviers du pouvoir. Dans un pays fracturé où les Français réclament des actes, le chef de l’État semble n’avoir plus qu’une obsession : tenir — encore un peu — avant l’inévitable.
Cette caste politique à la tête du pays depuis des décennies n’en a décidément absolument rien à faire des préoccuperions populaires. Le grand coup de balai semble se rapprocher, malgré l’attachement de cette petite caste, à ses postes et aux manettes du pouvoir.
`Illustration : DR
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5 réponses à “Crise politique : Macron insiste avec Lecornu, la France s’enfonce dans l’impasse”
Il serait impératif qu’un groupe d’élus aille à l’Elysée pour faire signer à Macron une lettre de démission.
Demat, hélas c’est une cabale , donc, le courrier bienveillant avec écrit à l’intérieur « Macron démission svp » va partir sans aucun timbre ( lui, par contre il est timbré) vers l’Élysée au 55 Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris ; je vous invite cordialement à le faire ; comme cela, nous n’aurons rien à nous reprocher. Kenavo
Mais jusqu’à quand va durer cette mascarade? Macron « ne sait plus où il habite » mais dans sa chute c’est la France qu’il entraine avec lui.
Le Paon perd ses plumes et repartira à poil.
Le seul chose qui lui reste est l’orgueil dont il se gonfle un-peu plus chaque jour mais attention dans la fable de La Fontaine la grenouille a fini par crever.
Tant que le foldinge poudré aura les manettes dans notre pôôôvre France, cette dernière continuera de tomber vers l’abîme. Notons que ceux qui l’ont mis en place doivent être satisfaits : il fait très bien le boulot… jusqu’ici !