En cas de dissolution, Matthias Tavel (LFI), député de Saint-Nazaire, est catégorique : « La logique est de reconduire les députés sortants du Nouveau Front populaire (NFP), et d’aller gagner une centaine de circonscriptions supplémentaires pour avoir la majorité et battre le Rassemblement national. » (Ouest-France, Saint-Nazaire, jeudi 9 octobre 2025). En clair, Tavel se voit déjà candidat et continue de croire aux vertus du Nouveau Front populaire : « Le NFP a un programme (…) qui reste la base autour de laquelle construire des candidatures communes dans toutes les circonscriptions. Je pense que ce qui a été possible l’année dernière doit être possible cette année. » Reste la question des socialistes : « Je souhaite qu’à la fin le PS revienne à la maison et revienne à la raison » (Presse Océan, jeudi 9 octobre 2025)
On remarquera que Tavel évite de parler de La France insoumise, il préfère évoquer une alliance électorale qui a connu son heure de gloire lors des élections législatives de 2024 et montra une incontestable efficacité (193 députés). Mais, en octobre 2025, non seulement le NFP n’existe plus, mais encore personne ne songe à le ressusciter. Sauf Tavel qui apprécierait beaucoup, aux prochaines élections législatives, de se retrouver candidat unique de la gauche à Saint-Nazaire – ce qu’il appelle une « gauche claire et unitaire ». (Ouest-France, Saint-Nazaire, jeudi 9 octobre 2025) Car notre homme est inquiet : « Si on n’incarne pas une rupture avec la Macronie, on sera balayé. Et si on présente deux, trois ou quatre candidats dans chaque circonscription, on sera balayé aussi. » (Presse Océan, jeudi 9 octobre 2025)
Il a raison car différents éléments montrent que la situation est loin d’être favorable à LFI. D’abord la dernière enquête portant sur les intentions de vote pour les législatives accorde – dans l’hypothèse gauche désunie – 19 % à une combinaison PS-PCF-Les Ecologistes, 4 % à un candidat divers gauche et seulement 10 % au représentant de La France insoumise (Toluna Harris interactive, Challenges, 11 septembre 2025). Ensuite la locomotive Jean-Luc Mélenchon n’est pas au mieux de sa forme ; c’est ce que montre la réponse à la question : « Si cette personnalité politique devenait président(e) de la République en 2027, seriez-vous satisfait(e) ou mécontent (e)? » Pour Mélenchon, le résultat n’est pas brillant : 12 % pour les satisfaits et 70 % pour les mécontents (Ipsos-BVA, La Tribune dimanche, 12 octobre 2025).
Tavel peut compter sur « l’ami » Perrin
Si Matthias Tavel est volontaire pour être le candidat unique de la gauche aux prochaines législatives, c’est qu’il a de bonnes raisons. En effet, dans l’hypothèse Nouveau Front populaire nouvelle manière (LFI-PS-PCF-Les Ecologistes), il pourrait espérer 26 % au premier tour, alors que le candidat divers gauche se contenterait de 6% (Toluna Harris interactive, Challenges, 11 septembre 2025). Bien entendu, tous ces chiffres correspondent à une moyenne nationale et, à Saint-Nazaire, ville possédant un solide ancrage à gauche, Tavel peut espérer faire beaucoup mieux au premier tour. N’avait-il pas obtenu, avec l’étiquette Nupes, 32,04 % des suffrages exprimés au premier tour de 2022 ? Et 30,99 %, avec l’étiquette NFP au premier tour de 2024 ? Mais il doit tenir compte du contexte politique local, à savoir que la municipalité socialiste de David Samzun ne l’apprécie guère. A tel point qu’au premier tour de juin 2022, il avait contre lui l’adjoint au maire Xavier Perrin (5 174 voix, 12,34 %). En juin 2024, Xavier Perrin est encore présent (8 327 voix, 14,09 %). Jamais deux sans trois, à coup sûr la prochaine fois, Xavier Perrin sera sur la ligne de départ et pourrait réaliser un score flatteur, compte tenu de la mauvaise image qui colle maintenant aux Insoumis et à l’impopularité de Mélenchon.
Les prochaines élections municipales intéressent également Tavel. « L’enjeu majeur c’est : pas de maire d’extrême droite sur le secteur. A Donges, c’est compliqué avec la pénétration du RN. La campagne sera rude à mener et ce sera très dur de gagner cette ville pour une seule liste de gauche. Car avec 55 % de vote RN, ça ne fait pas beaucoup d’oxygène pour la gauche et, pour s’en donner, l’unité est déterminante », s’inquiète-t-il (Presse Océan, jeudi 9 octobre 2025) On comprend que Tavel n’ambitionne pas d’être candidat aux élections municipale de mars 2026… Ni à Donges, ni à Saint-Nazaire… La prudence s’impose…
B. Morvan
Crédit photo : Pouik44/Wikimedia (cc)
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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3 réponses à “Saint-Nazaire : Matthias Tavel (LFI) est le dernier des Mohicans (NFP)”
Tavel ce type sort de sciences pipeau Paris.
Comme macron et bien d’autre en macronie ., a part blablater , ils ne savent rien faire.
Ils se pensent indispensables .
La réalité , ils seront balayés aux élections
Tout cela n’est qu’une misérable tambouille électorale pour se maintenir au pouvoir. Ce que les électeurs attendent c’est du concret , un programme clair et net pour sortir du bourbier dans lequel nous maintien toute cette engeance et non pas et toujours une passe d’arme avec le R.N.
Nous nous noyons dans cette écurie d’Augias qu’est devenue l’Assemblée Nationale avec l’entrée des déchets sociaux de LFI déjà que dans d’autres partis on trouve des clowns…un général qui en a et un régiment de parachutistes pour nettoyer l’Ecurie d’Augias!