Blake et Mortimer face à La Menace atlante (bande dessinée).

Un nouveau Blake et Mortimer, c’est toujours l’espoir de retrouver le style d’Edgar P. Jacobs. Ce tome 31, constituant la suite d’un album de Jacobs, L’énigme de l’Atlantide, est une excellente surprise.

 

1- Les deux récits de Blake et Mortimer avec les atlantes.

Commençons par rappeler le récit de L’énigme de l’Atlantide, septième tome de la série Blake et Mortimer, publié dans Le Journal de Tintin entre octobre 1955 et décembre 1956, puis en album en 1957. Lors d’une expédition spéléologique dans l’archipel des Açores, Francis Blake et Philip Mortimer découvrent un rocher radioactif. Ils font immédiatement le lien avec l’orichalque, mentionné par Platon comme étant le métal précieux de l’Atlantide, civilisation légendaire engloutie par les flots. Mais une puissance étrangère, intéressée par cette source d’énergie, a engagé Olrik pour récupérer la roche. Lors d’un cambriolage chez Mortimer, Olrik est arrêté par un mystérieux individu qui disparait dans une « soucoupe volante ». Poursuivant leur exploration, Blake et Mortimer, pour éviter des vapeurs sulfureuses, s’enfoncent sous terre et, découvrant une mine d’orichalque, s’évanouissent irradiés. Ils se réveillent dans une société futuriste : l’Atlantide. Le chef, Basileus, les condamne à y rester jusqu’à la fin de leurs jours. Le prince Icare leur explique qu’il y a 12 000 ans, alors que l’Atlantide dominait le monde, une collision entre la Terre et un énorme corps céleste a provoqué l’immersion de l’île. Les survivants décidèrent de construire une nouvelle Atlantide dans les entrailles de la Terre. Mais Blake et Mortimer sont victimes de plusieurs tentatives de meurtre. Icare se rend avec eux à la Grande Porte, qui sépare l’Atlantide du royaume des barbares, descendants de peuples sauvages, dont le roi est maintenant conseillé par Olrik. Ils découvrent que Magon, le capitaine de la garde, est à la tête d’une conspiration et, avec l’aide des barbares, entend renverser le Basileus puis d’envahir la surface terrestre. Lorsqu’ils retournent à la capitale, celle-ci est déjà à moitié envahie par les barbares. Le Basileus décide alors du départ des Atlantes pour une planète lointaine grâce à une armada de vaisseaux spatiaux. Tandis que Magon, Olrik et les barbares font face à la montée des eaux, Blake et Mortimer s’enfuient et assistent au départ des vaisseaux atlantes…

L’album qui vient de sortir, intitulé La menace atlante, constitue la suite. Chargé d’une mission gouvernementale pour mesurer l’intérêt de la géothermie, Philip Mortimer se rend en Écosse sur d’anciennes terres volcaniques. Il s’aperçoit alors qu’en mer du Nord, des poissons meurent en masse. On retrouve même des navires dont tous les occupants ont été tués par des nuées de gaz toxiques. Pire encore. Un gigantesque tsunami est provoqué par des explosions inexpliquées. Des corps momifiés du Doggerland (ancien territoire qui reliait l’Angleterre au continent) remontent alors à la surface, au bout de 10 000 ans d’ensevelissement ! Chargé de l’enquête, Blake rejoint Mortimer en mer du Nord. Tous deux se demandent si la présence de l’archéologue Grossgrabenstein n’est qu’une coïncidence… Pendant une exploration sous-marine, leur submersible est endommagé. Ils sont sauvés par des Atlantes obéissant au perfide Magon. On découvre alors que les atlantes, réfugiés sur une planète lointaine, sont en manque d’une source énergie suite à l’extinction de l’un de leurs soleils. C’est pourquoi ils ont lancé une mission au fond des océans de la Terre pour récupérer de l’orichalque, quitte pour Magon à assouvir sa vengeance : détruire toute l’Europe du Nord…

2- La série Blake et Mortimer par Edgar P. Jacobs.

La série Blake et Mortimer, créée par Edgar P. Jacobs (1904-1987), est l’une des plus connues de l’histoire de la bande dessinée. Après des études à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles et une prometteuse carrière de chanteur d’opéra (Grand premier prix d’excellence de chant), Edgar P. Jacobs se tourne vers le dessin, avec regret, par nécessité alimentaire. Démobilisé après la défaite militaire de la Belgique, il est engagé en 1941 par le magazine belge Bravo ! pour coloriser les planches des aventures de Flash Gordon, héros de bande-dessinée de science-fiction populaire aux États-Unis. Il réalise sa première bande dessinée, Le Rayon U, déjà un récit mêlant aventures et science-fiction, en reprenant les codes graphiques et les thèmes de Flash Gordon. On y trouve les prototypes de Blake, Mortimer et Olrik en les personnes de lord Calder, du professeur Marduk et du capitaine Dagon. En 1944, il devient le principal collaborateur d’Hergé pour les aventures de Tintin, d’abord pour la colorisation des anciens albums, puis pour le dessin des détails dans les nouveaux. La libération de la Belgique en septembre 1944 entraîne l’interruption du journal Le Soir et, par voie de conséquence, celle des Aventures de Tintin. Jacobs n’est pas inquiété car, sans résister ni collaborer, il a vécu cette période difficile en simple spectateur. Dans le Journal de Tintin, Jacobs lance sa propre série : Blake et Mortimer. Le Secret de l’Espadon est la première aventure de cette prestigieuse série qu’il scénarise et dessine. Frappé par la guerre qui vient de s’achever avec le bombardement atomique d’Hiroshima, Jacobs imagine un récit d’anticipation destiné non plus aux enfants, mais aux adolescents et aux adultes.

Comme souvent dans le monde de la bande dessinée, le succès est dû au charisme des héros. Le capitaine Francis Blake, un ancien pilote de la Royal Air Force, est devenu directeur du MI5, le service britannique de contre-espionnage. Patriote, incarnation du flegme britannique, il est toujours maître de ses réactions. Son ami, le professeur Philip Mortimer, écossais roux, spécialiste en physique nucléaire, est le plus éminent scientifique du Royaume-Uni. Jovial et plein d’humour, fumant la pipe, son impulsivité peut l’amener à ne pas voir le danger. Ces deux héros se retrouvent très souvent confrontés à leur ennemi juré, le colonel Olrik, homme d’action fourbe et raffiné. En raison de ses compétences, il est souvent employé par des puissances étrangères.

L’intérêt de cette série provient du mélange de réalisme et de science-fiction ou d’ésotérisme, notamment dans Le Mystère de la Grande Pyramide, La Marque jaune, L’Énigme de l’Atlantide et Le Piège diabolique. Il dénonce fréquemment l’utilisation de la science à des fins amorales : la guerre nucléaire, la manipulation du climat… Dans cette série, Edgar P. Jacobs prône la civilisation, c’est-à-dire, à ses yeux, le conservatisme britannique. Si cette série semble parfois teintée de pessimisme, c’est en raison de la crainte de la disparition de cette civilisation. Il oppose ainsi la civilisation, gardienne de la Tradition, à la barbarie, représentée par l’empire totalitaire asiatique de Basam Damdu (Le Secret de l’Espadon), ou encore par le peuple « barbare » en lutte contre les Atlantes (L’Énigme de l’Atlantide)…

Pour réaliser le scenario de L’Énigme de l’Atlantide, Edgar P. Jacobs commence par lire le Timée et le Critias, deux Dialogues de Platon, et y découvre l’orichalque, métal auquel il ajoute des propriétés radioactives. Il choisit de situer son action dans l’Atlantique, au-delà des colonnes d’Héraclès, conformément aux descriptions de Platon. Il imagine que les atlantes ont survécu au cataclysme antique et développé une société en avance sur la notre. Edgar P. Jacobs revisite le mythe de l’Atlantide en y ajoutant ainsi des éléments de science-fiction.

Les albums de Blake et Mortimer créés par Edgar P. Jacobs ont une forte identité. S’il est adepte de la ligne claire, ses planches sont chargées en cases et en texte. Les nombreux récitatifs révèlent la voix de l’auteur, comme si perfectionniste et méticuleux il contait une histoire. Ils s’ajoutent ainsi aux bulles pour expliciter le récit. L’autre originalité résulte de la colorisation souvent chatoyante et parfois surprenante.

3- La reprise de Blake et Mortimer.

Cette prestigieuse série ne s’est pas arrêtée avec la mort d’Edgar P. Jacobs, le 20 février 1987. En 1989, l’achèvement du second tome des Trois Formules du professeur Satō est alors confié à Bob de Moor. En 1992, les éditions Dargaud rachètent les Éditions Blake et Mortimer et décident d’en relancer la production. Jean Van Hamme est choisi pour l’écriture du nouvel épisode, le dessin étant confié à Ted Benoit. Une nouvelle aventure, L’Affaire Francis Blake, est ainsi publiée en 1996. Les éditions Dargaud annoncent qu’André Juillard forme avec Yves Sente une deuxième équipe.

Mais malgré la volonté de reproduire le style de Jacobs, tant d’un point de vue graphique que scénaristique, les nouveaux albums sont souvent décevants. Depuis la reprise de la série, seuls sont dignes d’Edgar P. Jacobs L’Affaire Francis Blake, La Machination Voronov et Huit heures à Berlin. Ce nouveau tome fait-il partie des réussites ou des déceptions ?

4- Enfin un bon scenario d’Yves Sente !

Yves Sente naît en 1964 dans la banlieue de Bruxelles. Il lit son premier Blake et Mortimer, La Marque jaune, vers l’âge de 10 ans. Il obtient un baccalauréat littéraire, puis une licence en affaires publiques et internationales à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve et une maîtrise en gestion à l’École de commerce Solvay. Etant étudiant, il écrit des planches de bande dessinée pour des magazines locaux et des dessins de presse pour le Wall Street Journal Europe. Bercé dans sa jeunesse par les classiques de la bande dessinée franco-belge, il devient en 1991 rédacteur en chef puis directeur éditorial aux Éditions du Lombard. En 1996, les éditions Dargaud cherchent un assistant pour le dessinateur Ted Benoît qui met plus de temps que prévu à achever « L’Etrange Rendez-Vous », sortant en définitive en 2001. Puis Dargaud décide de former une nouvelle équipe. Sente adresse alors anonymement un synopsis-test. Deux semaines plus tard, Didier Christmann, directeur éditorial de Dargaud en charge de la relance de Blake et Mortimer, considère que c’est exactement le type d’histoire recherché. L’histoire est adressée à André Juillard, qui accepte de la dessiner. Ainsi, Yves Sente et André Juillard forment la seconde équipe de repreneurs de Blake et Mortimer, en alternance avec le binôme Jean Van Hamme /Ted Benoit. Dargaud exige de leur part d’être fidèle à l’univers de Jacobs.

Yves Sente crée en 2000 le scenario de La Machination Voronov : le docteur Voronov, médecin nostalgique de Staline, utilisant une bactérie pour servir ses ambitions, Blake et Mortimer doivent la récupérer afin qu’un vaccin soit élaboré à l’ouest… C’est une réussite. Mais les albums Les Sarcophages du 6e continent (imaginant la rencontre entre Blake et Mortimer) et Le Sanctuaire du Gondwana sont des déceptions. Au début des Sarcophages du 6e continent, en deux albums, alors que l’exposition universelle s’installe à Bruxelles, Blake et Mortimer apprennent qu’un complot mené par des pays tiers-mondistes se prépare. Ceux-ci, d’après leurs sources, posséderaient une nouvelle arme absolue… Puis Le sanctuaire du Gondwana est une sorte de suite, où Blake est aux trois-quarts absent. Pourquoi une telle déception ? Ce n’est pas le fait qu’Yves Sente cherche dans ces albums à accentuer les sentiments de ses héros. C’est plutôt en raison de scénarios particulièrement alambiqués. Puis, dans l’enquête Le serment des cinq lords, Sente met aussi en scène le célèbre Lawrence d’Arabie, et nous donne sa version de sa mort. Ce récit permet aussi d’en apprendre un peu plus sur la jeunesse de Blake, et notamment comment il est rentré au MI5. Avec Le Bâton de Plutarque, Yves Sente raconte une histoire se déroulant avant Le Secret de l’Espadon. Dans Le Testament de William S., Yves Sente imagine simplement l’affrontement entre les tenants de deux théories opposées sur l’œuvre de Shakespeare. Le Serment des Cinq Lords et Le bâton de Plutarque peuvent encore se lire… Mais on ne se souvient même plus des scenarios des albums Le testament de William S. et La vallée des immortels. Pire encore, en 2024, avec Signé Olrik, l’ultime Blake et Mortimer dessiné par André Juillard avant son décès, Yves Sente construit un scenario désolant : l’intrigue mêle terrorisme indépendantiste, immigration, légende arthurienne, archéologie et chasse au trésor. L’ensemble manque de cohérence et peut irriter lorsqu’il présente les indépendantistes comme des illuminés ou des racistes…

Parallèlement à ses scenarios de Blake et Mortimer, Yves Sente écrit La Vengeance du comte Skarbek, en deux tomes, en 2003 et 2005, avec Grzegorz Rosiński au dessin. C’est un succès. Puis, en 2007, il retrouve Rosiński pour reprendre l’histoire de Thorgal, mais ne parvient pas à donner un nouveau souffle à cette série… Sa série dérivée de Thorgal, Kriss de Valnor, est heureusement d’une meilleure qualité scénaristique en revisitant la mythologie nordique. Il écrit aussi Le Janitor, série en cinq tomes dessinée par François Boucq. En 2011, il sort le tome 20 de XIII, et continue depuis de couler cette série à force de vouloir trop la politiser… En 2016, il signe le scenario d’Il s’appelait Ptirou, douzième tome de la série dérivée Le Spirou de…, puis Mademoiselle J. Parmi tant de déceptions, il faut cependant noter une grande réussite : le scenario de Cinq branches de coton noir.

On pouvait donc craindre le pire… Mais le scenario de La menace Atlante est assurément une excellente surprise. Créer une suite à L’Énigme de l’Atlantide est également une bonne idée. Rappelons qu’à l’origine, Jacobs prévoyait de développer L’Énigme de l’Atlantide en deux tomes dans un scénario plus riche, et avait même fait un travail de recherches sur des vaisseaux spatiaux. Mais Le Journal de Tintin refusa le projet. On épreuve un grand plaisir à retrouver tous les personnages de L’Énigme de l’Atlantide dans un scenario particulièrement rythmé.

5- Le dessin « jacobsien » de Peter van Dongen.

Peter van Dongen, né en 1966 à Amsterdam d’un père hollandais et d’une mère indonésienne, suit une formation d’illustrateur publicitaire à l’École graphique d’Amsterdam. Il se fait connaître en dessinant la série Rampokan, décrivant la guerre d’indépendance de l’Indonésie. Ce sont les souvenirs de sa mère qui lui ont donné l’idée d’un roman graphique sur ce conflit. Il est choisi pour dessiner, avec Teun Berserik, dans la série Blake et Mortimer, le diptyque La Vallée des Immortels puis Le dernier espadon.

Il explique ainsi son attirance pour la ligne claire : « Dans mon enfance, je dévorais les Tintin d’Hergé, Blake et Mortimer, c’est venu quand j’avais 9-10 ans, avec le Mystère de la Grande Pyramide. C’est à partir de là que j’ai commencé à collectionner les albums d’E.P. Jacobs, et cela pendant toute mon adolescence. Quand j’ai commencé à dessiner, je copiais le trait d’Hergé et celui Jacobs plus tard. Après, je me suis aperçu quand j’étais dessinateur professionnel que mon style s’apparentait plus à celui de Jacobs. J’étais heureux ! Dans Tintin, le dessin est un peu moins réaliste, plus fantasmagorique que pour Blake et Mortimer, avec des chapeaux démesurés, des jambes plus courtes que chez Jacobs. Finalement, l’inspiration me vient de ces deux monuments du 9ème Art » (planetebd.com, 1er janv. 2000).

Dans La menace atlante, Peter Van Dongen maîtrise assurément la ligne claire, respectant ainsi le style d’Edgard P. Jacobs. Mais on notera qu’entre L’Énigme de l’Atlantide et La menace Atlante, on passe en moyenne de 14 à 10 cases par planches, ce qui permet de rendre la lecture plus aisée. Le graphisme et la mise en couleur sont magnifiques.

Blake et Mortimer, tome 31, La Menace atlante, 64 pages, 17,50 euros. Editions Blake et Mortimer.

Kristol Séhec.

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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