Il est le visage inattendu d’un cyclisme mondialisé, celui qui a fait vibrer les pavés avec le feu d’Asmara. Après quatre saisons et demie chez Intermarché-Wanty, Biniam Girmay quitte la structure belge, sans que sa prochaine destination ne soit encore officiellement connue. Un départ aussi symbolique que stratégique, au cœur d’un jeu de chaises musicales nourri par les fusions d’équipes et les vides juridiques de l’Union Cycliste Internationale.
Un parcours hors-norme
Arrivé en Europe en 2021, l’Érythréen n’a pas tardé à justifier les espoirs placés en lui. D’abord médaillé d’argent aux championnats du monde espoirs à Louvain, il a ensuite gravé son nom dans l’histoire en devenant le premier Africain vainqueur d’une classique pavée avec Gand-Wevelgem 2022. Dans la foulée, il remporte une étape du Giro d’Italia, avant de s’imposer sur le Tour de France 2024 avec trois victoires d’étapes et le maillot vert à la clé. Son année 2025, en revanche, fut blanche.
Durant son passage chez Intermarché-Wanty, Girmay a décroché douze victoires et plus de quarante podiums, sur quatre continents. Mais au-delà du palmarès, c’est une trajectoire de fond qu’il incarne : celle d’un cyclisme africain en voie d’émancipation.
C’est la future fusion entre Intermarché-Wanty et Lotto-Dstny, prévue pour 2026, qui a précipité l’incertitude. L’équipe actuelle n’a pas enregistré de licence UCI pour la saison prochaine, créant un flou juridique sur les contrats en cours. Officiellement lié jusqu’en 2028, Girmay pourrait, comme d’autres coureurs, voir son contrat considéré comme caduc. L’UCI a pour l’instant bloqué certaines résiliations, mais l’ensemble reste instable.
Intermarché-Lotto aimerait pourtant le conserver, pour former un tandem de sprinteurs avec Arnaud De Lie. Mais Girmay ne souhaite pas rester.
Une piste suisse (ou presque)
D’après plusieurs médias spécialisés, dont Cyclingnews et La Gazzetta dello Sport, Girmay aurait d’ores et déjà signé avec l’actuelle Israel–Premier Tech, en plein rebranding. La structure canadienne devrait devenir en 2026 une équipe suisse, avec Visit Rwanda et une banque privée helvétique parmi les nouveaux sponsors. Le nom « NSN Cycling Team » circule en coulisses.
Ce transfert, s’il est confirmé, offrirait à Girmay un statut de leader unique, dans une équipe en reconstruction. Il pourrait y rebondir après une année 2025 sans éclat, et viser de nouveau les honneurs sur les Grands Tours, à commencer par le maillot vert du Tour de France.
Pour Intermarché-Wanty, le départ de Girmay est une fin de cycle. Le manager général Jean-François Bourlart évoque des souvenirs marquants : Louvain, Turin, Nice. Il y a de la fierté, mais aussi l’impression d’un rendez-vous manqué avec la pérennité. L’histoire s’arrête là, et personne ne sait encore exactement où elle reprendra.
Le vélo, c’est aussi cela : une succession d’adieux en roues libres, où les champions partent sans toujours dire où ils vont, mais en laissant derrière eux une empreinte. Celle de Biniam Girmay restera, indéniablement, dans les sillons d’un peloton qui n’a pas fini de chercher son équilibre.
Crédit photo : Intermarché Wanty
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