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Face à la montée de l’«ultra-droite», le patron du PS des Côtes-d’Armor n’a pas trop le moral

07/10/2013 – 09H00 Saint-Brieuc (Breizh-info.com) – « Pour combattre l’ultra-droite, construisons le Parti socialiste de demain ». Vincent Le Meaux, premier secrétaire fédéral du PS des Côtes-d’Armor, conseiller général et maire de Plouëc-du-Trieux, vient de cosigner dans Le Monde  une tribune dans laquelle lui et quelques élus socialistes présentent leur solution pour combattre ce qu’ils appellent l’«ultra-droite» : réformer le Parti socialiste. Démarche emblématique de jeunes apparatchiks quelque peu déboussolés, manifestement plus préoccupés par l’avenir de leur petite entreprise que par celui du pays. Entreprise qui, incontestablement, connait aujourd’hui la crise.
Estimant que « face à l’inquiétante montée du Front national, la droite est prise de panique », que  « plutôt que de combattre l’extrême droite, elle choisit désormais de se jeter dans ses bras », les signataires affirment haut et fort qu’ils entendent « prendre toute (leur) part au combat politique et culturel qui s’annonce ».
Alors que faire ? Réponse : « Pour…faire vivre l’imaginaire socialiste et républicain dans l’espace public, nous voulons inventer de nouvelles manières de faire de la politique sur le terrain (…) Le temps est venu d’engager l’acte II de la rénovation du PS, pour en faire le vaisseau amiral du combat culturel. »
Comment y parvenir ? Ces jeunes apparatchiks ont quelques idées sur la question. Il faut, disent-ils, d’abord « ouvrir le Parti socialiste au maximum de citoyens, dans la continuité des primaires, en proposant un militantisme par ‘cercles concentriques’ ». Il faut ensuite « faciliter l’accès de tous aux  responsabilités politiques grâce à la mise en place d’une “pépinière politique” qui serait l’école de formation des élus de demain ». Dans cette « pépinière », on y apprendrait notamment la « déontologie », ce qui, au vu du nombre d’élus socialistes poursuivis pour corruption, malversations, détournements de fonds etc., pourrait s’avérer effectivement très utile.
Dernière idée émise par Vincent Le Meaux et ses amis pour tenter de contrer la droite de conviction : il faut que le PS « poursuive sa “révolution numérique” et devienne le premier parti “2.0” d’Europe ». En effet, « faire le pari du numérique est notamment indispensable pour redevenir le parti de la jeunesse. » Pour ce faire, ils entendent donc « créer des ‘coopératives multimédia’, véritables plateformes de réflexion politique 2.0 où collaboreront élus, militants, chercheurs et simples citoyens. » Visiblement satisfaits de leur trouvaille, ils soulignent que « c’est une façon originale de réactiver l’idéal coopératif, au cœur de notre philosophie et de notre politique. » Le numérique pour rajeunir un parti vieillissant, il fallait y penser.
Ces solutions seront-elles suffisantes pour contrer la montée, si redoutée, de l’« ultra-droite » ? Nos jeunes socialistes voudraient bien le croire. Leur conclusion laisse cependant percer un manque d’enthousiasme certain  : « Parce que nous voulons que le PS reste le grand parti de la gauche française et européenne, parce que nous voulons porter l’action du président, du gouvernement et de la majorité partout en France, parce que nous voulons préparer avec confiance les vingt mois cruciaux d’élections locales qui nous attendent, parce que nous ne nous résignons pas à la poussée de l’extrême droite, que tant de Cassandre nous prédisent, nous avons décidé de poursuivre le combat. » Poursuivre le combat ? Si des professionnels de la politique aussi expérimentés commencent à se poser la question, c’est qu’effectivement le  moral doit être sérieusement atteint.
Une telle désespérance peut se comprendre. Faute de disposer d’un logiciel adapté à une navigation qui s’annonce particulièrement difficile en ce commencement de siècle, le PS « vaisseau amiral du combat culturel pour faire vivre l’imaginaire socialiste et républicain » risque fort, n’en déplaise à Vincent Le Meaux,  de sombrer corps et biens. Quant aux membres de l’équipage, sauf à quitter à temps le navire, c’est sans doute Pôle emploi qui accueillera une partie d’entre eux.

Photo : Parti socialiste/Flickr (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2013, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

 

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