Quimper, Jour+3 : le point de vue d’un Quimpérois

Après la plus grande manifestation populaire en Finistère depuis des décennies, Quimper s’est réveillé lundi matin sans gueule de bois, mais avec le sentiment du travail bien fait. Tradition bretonne oblige.

Aucune casse, aucune vitrine brisée, rivière de l’Odet et Place de la bien nommée Résistance à peine souillées, il est remarquable de souligner la tenue exemplaire des manifestants. C’était tout un peuple, politiquement hétéroclite, sociologiquement divers, mais qui était réuni autour de trois mots d’ordre : la défense des emplois bretons, le ras le bol de la voracité fiscale du gouvernement, le refus du jacobinisme.

Calme et digne, la foule compacte a défilée dans le centre ville sous la menace de CRS, qui aimeraient bien connaître plus souvent ce genre de journée. En début d’après midi, des heurts à l’entrée de la Préfecture, rue Jean Jaurès (!) auraient pu dégénérer : quelques rares excités et certains individus troublants (policiers en civil attisant le feu pour discréditer la manifestation ?) n’ont pas été suivis par la foule, bien au contraire : trop de familles avec parfois trois générations présentes, trop d’ouvriers et d’employés, trop de meneurs syndicaux et politiques qui bien sûr ont préféré suivre les discours du podium. Cependant, il est à noter que les CRS ont abusé des deux canons à eau, blessant d’ailleurs gravement un jeune homme.

Deux combats semblent prendre le relais : un combat situé autour du symbole de l’écotaxe même et mené par les transporteurs, les petits chefs d’entreprise, la FNSEA, le MEDEF, avec la menace pour le gouvernement d’une traînée de poudre dans les régions excentrées à forte identité.

Un autre combat, plus politicien, se trame comme à Quimper avec la volonté affichée par les meneurs de la droite et du centre des partis nationaux de changer le rapport de force entre droite et gauche : Quimper semble bonne à prendre, Bernard Poignant peut méditer sur le symbole d’une telle révolte populaire devant les vitres de sa mairie, lui le Conseiller spécial de Hollande himself.

Sur les sites de l’UMP locale, le Conseiller régional Ludovic Jolivet parle du refus de solidarité de Poignant et place son discours au niveau de la politique régionale.

Le site de l’UDI met en ligne un communiqué de la Génération Udi de Dominique Lambert qui note que Bernard Poignant est le symbole de la désertion politique de la gauche bretonne et qui note l’indécence de la prochaine candidature de Poignant à sa propre succession.

Une vague de fond existe, le dégoût de la politique française, de ses leaders, un sentiment de prise au piège demeurent. La manifestation du 2 novembre n’est certainement pas à considérer comme étant un événement isolé. L’amateurisme du gouvernement actuel et les difficultés économiques prévues prédisent une phase politique déterminante pour notre culture et notre civilisation dans les années à venir.

[cc] Breizh-info.com, 2013, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

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