Siel. Plusieurs centaines de personnes se mobilisent à Paris contre l’immigration massive

26/09/2015 – 05H00 Paris (Breizh-info.com) – Environ 500 personnes se sont rassemblées hier, le 24 septembre, face à l’ambassade d’Allemagne, boulevard de l’amiral Bruix, dans le XVIe arrondissement de Paris, afin de manifester leur opposition à la politique pro-migratoire du gouvernement allemand. Le quartier était bouclé par une centaine de CRS somme toute très pacifiques – officiellement, car l’extrême-gauche avait lancé un appel à une contre-manifestation tout près, porte Maillot.

La manifestation était organisée par le SIEL (Solidarité, indépendance et libertés), mais d’autres personnalités étaient aussi présentes. Ainsi, à la tribune se sont successivement exprimés une représentante allemande du mouvement PEGIDA – opposé à l’islamisation de l’Europe – mais aussi Hélène Rochefort, catholique et proche du mouvement Hollande dégage, ou la figure historique de la Nouvelle droite qu’est Jean-Yves le Gallou.

Karim Ouchikh, avocat et confondateur du SIEL, en est l’actuel président. Il nous a expliqué la raison de cette manifestation : « nous voulons susciter un sursaut national. Il faut mobiliser les français, dont la majorité sont très réfractaires à la politique de la troïka constituée par Juncker, Merkel et Hollande qui suit les deux premiers. Stopper le chaos migratoire est l’urgence absolue ».

Avocat aussi, et vice président du mouvement, Frédéric Pichon – plus connu pour avoir été l’une des chevilles ouvrières du collectif d’avocats qui défendait les nombreux gardés à vus des Manifs pour Tous, du Jour de Colère et des nombreuses manifestations du Printemps français – s’attarde sur les raisons allemandes. « Il n’y a pas que l’aubaine démographique. C’est aussi un moyen pour le patronat allemand d’abaisser encore les salaires qui sont déjà très bas en Allemagne », royaume du travail précaire comme le Royaume-Uni. Un autre point le dérange : « ce sont les plus riches, les mieux formés qui quittent leurs pays pour l’UE. Non seulement le flot crée le désordre chez nous, mais il appauvrit leurs pays d’origine. Il y a clairement une volonté extérieure de déstabiliser ces régions », note l’avocat. Qui préconise de « couper les pompes aspirantes » et surtout de « renverser le paradigme européen : sortir de Schengen, et si l’UE ne défend plus ou pas l’intérêt de ses Etats constitutifs, sortir aussi de l’UE ».

A la tribune, Karim Ouchikh fustigeait « ces 24.000 réfugiés [que la France s’est engagée à accueillir en deux ans] qui seront bientôt des centaines de milliers » et dont « la plupart rejoignent l’UE pour des raisons économiques. Cette Europe qui est l’Eldorado, le ventre mou de l’Occident et qu’il faut occuper en profitant de son impotence ». Au cours de son – long – discours émaillé de références identitaires, de « l’héritage charnel » aux « quartiers de noblesse patriotiques » en passant par le « défi identitaire » posé par la crise migratoire, les mentions du patronat – supposé vouloir des immigrés pour pousser les salaires à la baisse – mais aussi de Hollande, Merkel, Sarkozy et surtout BHL sont hués par la foule. En revanche les médias patriotiques indépendants – auxquels les organisateurs ont rendu hommage – la résistance de la Hongrie et le nom de Poutine sont acclamés. Dans la mesure où une partie notable des participants sont des nationalistes endurcis, qui aurait pu imaginer il y a encore dix ans qu’ils manifesteraient un jour contre la politique du gouvernement allemand et soutiendraient un président russe ?

Parmi les nombreux manifestants qui se pressent sous leurs parapluies – une fois la nuit tombée, le crachin a nettement forci – Amicie est venue pour « lutter contre le grand remplacement et l’absurdité des frontières ouvertes ». Antoine, qui l’accompagne, craint que « les 24.000 réfugiés ne deviennent 240.000 puis pourquoi pas 24.000.000 grâce au regroupement familial ». Cet entrepreneur dans le secteur financier estime que la France a « une politique du travail d’un absurde qui confine au désastreux. On marche sur la tête en faisant venir des gens d’ailleurs alors qu’on a des millions de chômeurs ». En plus, cette crise migratoire s’inscrit « dans un contexte de tensions générales dues notamment à la crise. Mais même s’il y avait 5% de croissance, je serai contre leur arrivée ».

Parisien et catholique, Louis-Marie estime que « la charité a ses limites. Et sont-ils là pour s’intégrer ou créer une guerre ethnique ? », s’interroge le jeune homme. Stéphane, d’origine malgache, s’est arrêté pour écouter. « Je comprends tout à fait que les Français refusent, la situation est déjà ingérable ici. En Afrique ou en Asie, ce genre de réaction est tout à fait normal. Ici, on a l’impression que le nationalisme est prohibé ». Juste à côté se pressent six membres du Parti de la France du Calvados. « Le grand remplacement, on est contre », affirment-ils comme un seul homme. Fait curieux : lorsqu’ils ont déployé leur peu diplomatique banderole « foutons-les dehors », la sécurité l’a fait replier en dix secondes. Et les a empêchés – sans recourir à la force toutefois – de scander divers slogans dont « Islam hors d’Europe ». Avec un représentant de PEGIDA sur la tribune, cela semblait pourtant logique.

Lorrain, Scharff dit « niet à l’accueil des réfugiés ». Il estime qu’en Allemagne « ils ont besoin de bébés, mais surtout qu’on arrête de leur dire qu’ils sont en permanence des meurtriers ». Vers la fin du rassemblement, Jean-Yves Le Gallou reviendra sur cette question de la culpabilisation des Européens en mettant les mots sur les maux : «l’Allemagne est l’épicentre de la culpabilité européenne. Un demi-siècle après la décolonisation, 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, deux siècles après la fin de l’esclavagisme, toujours cette culpabilisation ». Il poursuivit par un vibrant appel au « réveil de la conscience européenne ! Retrouvons le sens de la longue histoire contre les tenants de la rupture. Balayons les mauvais apôtres de la repentance ! ».

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