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Dinard. Un 26ème Festival du film britannique décevant

10/10/2015 – 18H00  Dinard  (Breizh-info.com) – La 26e édition du festival du film britannique de Dinard s’est tenue du 30 septembre au 4 octobre 2015. Contrairement aux trois dernières années dans lesquelles des pépites  avaient été découvertes (on repense à ’71 l’an passé) , cette année ne marquera pas les mémoires. Outre un jury très modeste, dont seul le grand Jean Rochefort se démarquait (d’Emma De Caunes à Virginie Effira en passant par Alexandra Lamy, le jury n’était pas vraiment composé de cinéastes ou d’acteurs de talent), les films projetés, dans la sélection officielle comme en avant-première, ne nous ont pas particulièrement convaincus.

« Couple in the hole », qui a remporté le Hitchcock d’or ainsi que le prix du public et du meilleur scénario, est d’ailleurs particulièrement révélateur. Le film, qui raconte l’histoire d’un couple d’Écossais ayant tout perdu – enfant et maison – dans un incendie et qui se terrent dans une forêt en France depuis, est particulièrement lent et sans saveur. On s’ennuie, on s’ennuie, et on s’ennuie encore dans un film qui n’avait d’ailleurs pas trouvé de distributeur jusqu’à sa nomination par le jury et par un public . Un public dans l’ensemble majoritairement retraité, tendance bobo-chic. Et cela malgré des places mises en vente durant le festival à un tarif abordable. Mais il est vrai qu’entre les nombreux accrédités et les invités, il était difficile pour certaines projections de se frayer un chemin dans une des salles obscures de Dinard.

Outre celui qui a tout raflé et que toute la presse encense, à croire qu’il y avait un journaliste pour dix médias, nous avons apprécié « Kill your friends » d’Owen Harris qui raconte l’évolution d’un requin dans le monde de la musique anglaise et des tubes des années 90. Un bémol toutefois pour la deuxième partie du film, beaucoup plus convenue. Nous avons également vu « The Violators », qui aurait pu être un grand film tant le scénario ( la vie de deux jeunes filles dans une banlieue glauque d’Angleterre) était non pas original, mais intéressant. L’actrice principale, Lauren Macqueen, a de beaux jours de cinéma devant elle tant elle joue bien.  Mais n’est pas Ken Loach qui veut, n’en déplaise à la réalisatrice, Helen Walsh.  En même temps, elle débute , donc on lui pardonnera.

Outre les films en compétition, une série de films en avant-première étaient proposés aux spectateurs venus nombreux, surtout à partir du vendredi.  Parmi eux, mention particulière à « Orthodox », film de David Leon, avec notamment Steven Graham (This is England) , qui raconte les déboires d’un père de famille juif orthodoxe, rejeté par les siens depuis son enfance, multipliant les larcins et combines pour nourrir sa famille, mais terminant dans l’engrenage de la mafia juive orthodoxe d’une cité anglaise. Nous en reparlerons, car ce film vaut le détour, malgré des coupes un peu trop brutales, car il aborde une thématique assez sulfureuse, sur laquelle peu de réalisateurs ont osé se risquer. Celui de la pègre juive orthodoxe, influente dans plusieurs cités anglaises à de hauts niveaux économiques, avec une emprise particulièrement forte sur sa communauté.

On aura retenu également « The survivalist », premier long métrage de Stéphen Fingleton, qui raconte la survie d’un homme au milieu des bois, sur ses parcelles de terre, dans une période de famine, de pillages et d’insécurité, qui va retrouver deux femmes (pas de spoiler) épuisées qui débarquent chez lui, affamées. Il ne faut pas s’attendre à un blockbuster, mais à un film simple, sur les rapports humains en période de crise profonde. On est d’ailleurs très peu dans le fantastique mais plutôt dans une sorte de rencontre entre un scénariste social anglais et The Walking Dead, les zombies en moins.

Nous n’avons malheureusement pas pu voir d’autres films, nos invitations étant limitées – sans doute la direction du festival préfère-t-elle les critiques allant toutes dans le même sens comme l’on peut lire ici ou là, ce qui à la fin confine presque au ridicule. Le but du cinéma n’est-il pas de provoquer critiques et débats ?

Néanmoins, le festival du film britannique de Dinard étant une institution, nous y reviendrons avec plaisir l’an prochain, en espérant que la direction du festival déniche quelques pépites d’un niveau plus élevé que cette année. Il est toutefois vrai qu’il est difficile chaque année de placer la barre toujours plus haut.

Crédit photos  :  DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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