La nation revient au coeur du débat [ tribune libre ]

La nation est désormais de mise. Les attentats du 13 novembre l’ont remise en avant. Le concept est adopté par toute la classe politique (à l’exception de l’extrême-gauche restée internationaliste et les écolo-mondialistes) et, bien entendu, par les médias officiels. Quel retournement ! Quelle « inflexion » !

Il y aurait désormais dans l’ordre historique, les Français (le peuple en fait, mais ce mot- là reste un peu suspect « récupéré » par l’extrême-droite), la nation et la république. Cette dernière n’étant que la mise en forme politique d’un état très antérieur. Mais de quoi parle-t-on lorsqu’on vante la nation française ?

Voici, pour aider à la réflexion, deux essais de définition, à ranger parmi les classiques du genre.

Le première est d’ordre général, universel : « La nation est une communauté stable, historiquement constituée, de langue, de territoire, de vie économique et de formation psychique qui se traduit dans la communauté de culture. »

La seconde n’en dérive que pour mieux s’appliquer à la France : « Nous savons bien comment la nation française s’est constituée à travers les siècles : de vingt races qui se sont fondues dans cet immense creuset que fut et que reste notre pays avec son sol, avec ses richesses naturelles, avec son climat privilégié, avec sa situation unique, avec ses conditions générales qui ont disposé dès les plus lointaines époques les habitants de notre pays et ceux qu’il accueillait à l’amour du travail, au sens de la mesure, à l’esprit de méthode et de clarté, aux qualités qui sont celles des Français, aux défauts qui sont aussi les nôtres, à tout ce qui constitue – langue, mentalité, outre la communauté de territoire et de la vie économique – le caractère de la nation française… »

Intéressant, non ?  Mais de qui ?

La première citation est du maréchal Staline (1879-1953), énoncée dès 1913 dans un essai : « Le Marxisme et la question nationale et coloniale. » La seconde est de Maurice Thorez (1900-1964), secrétaire général du Parti communiste français. On les trouve dans un fascicule édité par le parti pour son Ecole élémentaire (leçon n° 4), à la date de novembre 1945.

« Horresco referens » (Je frémis en le racontant).

Jean Heurtin

Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine. 

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Les commentaires sont fermés.

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Economie

Auto-entrepreneurs en France : entre tremplin vers l’indépendance et précarité silencieuse

Découvrir l'article

Culture & Patrimoine, Histoire

Ligne Maginot : l’illusion fortifiée d’une France traumatisée

Découvrir l'article

A La Une, Histoire

7 juin 1793 : la bataille de Doué, victoire de l’insurrection vendéenne contre la République française et la Terreur

Découvrir l'article

Sociétal

L’immigration afghane en France : la note d’alerte de la Fondapol

Découvrir l'article

Culture, Culture & Patrimoine, Sociétal

Macron giflé par Brigitte, la France encore humiliée ? I-Média n° 542

Découvrir l'article

Sociétal

Fugues, Disparitions d’enfants en France : 105 signalements par jour en 2024, une réalité toujours plus inquiétante

Découvrir l'article

Santé

Hôpital : en 2023, les soins hospitaliers absorbent près de la moitié des dépenses de santé des Français

Découvrir l'article

Santé

Urgences hospitalières : activité en baisse, tensions persistantes – Deuxième partie de notre série sur l’hôpital en France

Découvrir l'article

Santé

Hôpitaux et cliniques : la réalité du système de santé français en 2023

Découvrir l'article

A La Une, Religion, Sociétal

Frères musulmans en France : Que dit le rapport ? [Version intégrale disponible]

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky