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Nantes : peines minimes en comparution immédiate pour 3 des casseurs du 9 avril

12/04/2016 – 17H30 Nantes (Breizh-info.com) –Une fois de plus, la manifestation contre la Loi Travail s’est accompagnée à Nantes de violentes émeutes. Sur les 8000 manifestants, plusieurs centaines d’émeutiers se sont livrés à des déprédations massives sur le mobilier urbain, contre les forces de l’ordre et sur certaines vitrines. Les dégâts ont cependant été un peu moindres que lors des précédentes éditions – notamment le 31 avril – grâce à une présence policière plus importante et au fait que de nombreux commerces du centre-ville avaient baissé le rideau. D’autres – des banques principalement – ont protégé leurs vitrines par d’imposants panneaux en contreplaqué.

Cependant, plusieurs aubettes de tramway et de bus ont une fois de plus été détériorées, notamment à la station Hôtel-Dieu de la ligne 2, pulvérisée par des casseurs essentiellement venus de cités dites “sensibles” nantaises, accompagnés par quelques anarchistes violents. Une fois de plus les émeutiers se sont livrés à des violences contre les forces de l’ordre et ont semé des rues entières de projectiles divers – principalement des pavés et des bouteilles de verre. Trois policiers ont été blessés dans les affrontements, et six personnes interpellées pour jets de projectiles, participation à un attroupement armé ou encore violences contre les policiers. Trois d’entre elles ont été jugées en comparution immédiate ce lundi, les autres – surtout des mineurs – seront convoquées ultérieurement devant un juge pour enfants.

Les trois casseurs qui sont jugés sont des Français, inconnus de la justice pour deux d’entre eux. Ces émeutiers du dimanche n’ont pas du tout le même profil que ces militants gauchistes chevronnés et surtout les émeutiers majoritairement africains et nord-africains que nous avons vu le 9 avril – ou les fois précédentes, notamment le 5 avril et le 31 mars – pulvériser le mobilier urbain et faire pleuvoir les projectiles sur la police. Très mobiles, ils échappent aux forces de l’ordre, contrairement à des émeutiers moins expérimentés ou qui se sont laissés griser par l’effet de groupe et le sentiment d’impunité.

Première à passer, dans le box des prévenus, G.C, une jeune fille. Jugée pour participation à un attroupement armé, recel de vol, violence, et déjà connue de la justice, elle écope de deux mois avec sursis. Le recel de vol est lié au fait que les policiers l’avaient interpellée alors qu’elle portait un panneau rond en guise de bouclier improvisé. Les casseurs arrachent volontiers les panneaux routiers : les pieds en fer peuvent servir efficacement à défoncer vitrines et vitres d’abribus, tandis que le sommet peut servir de bouclier ou de projectile improvisé.

Vient ensuite un homme dans la trentaine, avec un collier de barbe fourni. J.B.G est dans le fond du box, il passe devant le juge pour avoir dégradé du mobilier urbain et s’être attaqué aux forces de l’ordre. Reconnu coupable, il est condamné à 70 h de travaux d’intérêt général à faire dans les 18 mois, ou à un mois ferme en cas d’inexécution de cette peine. En outre il ne pourra pas détenir, acquérir ou porter d’arme soumise à autorisation pendant trois ans. « Autrement dit, que dalle », rit jaune un habitué du Palais qui assiste à l’audience. Un avocat ne dit pas autre chose : « cette peine n’a aucun intérêt, mais la justice doit aussi montrer qu’elle protège les biens et les personnes… même si ça fait un peu faiblard, comme protection ».

Un troisième prévenu passe. Plus jeune – il a à peine 21 ans – il est aussi jugé pour attroupement armé, violence sur forces de l’ordre, jets de projectiles à leur encontre. Il avait le visage masqué par une écharpe noire aux extrémités vertes, jaune et rouge, alors qu’il faisait partie d’un groupe de jeunes qui cassait les vitres de la station Hôtel-Dieu vers 18h15 et qui jetait des cailloux sur les gendarmes mobiles. Il est interpellé un peu plus tard, vers 18h45 au milieu de la chaussée de la Madeleine – entre les stations Hôtel-Dieu et Aimé Delrue par la BAC. Dans son sac, la fameuse écharpe et les gants ; il reconnaît les avoir porté dans la manifestation, mais nie avoir jeté des projectiles et participé aux émeutes. Reconnu coupable, il écope d’une peine encore inférieure à son camarade : 60 heures de travaux d’intérêt général à exécuter dans les 18 mois – ou quinze jours de prison ferme s’il ne les fait pas, et toujours une interdiction d’acquérir, de détenir ou de porter une arme soumise à autorisation pendant trois ans.

Antifas et structures de l’ultra-gauche assistent les prévenus

La salle est pleine de proches des prévenus, jeunes ou plus âgés. On y voit aussi plusieurs militants antifascistes – chaque procès de casseur pris sur le fait est pour eux l’occasion d’ériger leurs propres martyrs civiques et de crier à la partialité de la justice, qui serait aux ordres d’un état policier. Et ce même si ces communards d’un nouveau genre ne risquent plus d’être envoyés à Cayenne pour être remis dans le droit chemin. On y voit aussi des militants de la legal team, qui prennent des notes avec application. Cette structure, commune à de nombreuses contestations de gauche alternative, et bien installée à Nantes avec les contestations liées à la ZAD, aux migrants ou aux politiques sociales, est une équipe qui donne des conseils aux personnes mises en cause par la justice pour leur défense. Quoi de plus louable que d’expliquer comment se déroule une garde à vue, si l’on peut se défendre seul à son procès ou trouver un avocat ?

Mais la legal team a tendance à basculer du côté obscur de la force. Car elle donne aussi des conseils pour ne pas se faire prendre aux manifestants, « et ces conseils s’améliorent de manifestation en manifestation, de jugement en jugement », remarque un manifestant du 9 avril. « Ils suivent tous les procès, notent les raisonnements des juges, les faits qui profitent ou non aux prévenus. Là, par exemple, l’un des prévenus s’est fait pincer grâce à son écharpe noire aux extrémités colorées. C’est fort probable que dans leurs prochains conseils, ils rappellent qu’il faut que les manifestants s’habillent en noir, sans signes distinctifs, du type écharpe ou foulard de couleur ».

Crédit photos : breizh-info.com
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