Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Oscar Temaru, partisan de « la Polynésie aux Polynésiens » invité de l’extrême gauche à Guingamp.

18/02/2017 – 07h15 Guingamp (Breizh-Info.com) – L’indépendantiste polynésien Oscar Temaru sera en Bretagne ce samedi, à l’invitation de l’extrême gauche indépendantiste bretonne, Breizhistance. Une visite dans le cadre de sa recherche de parrainages afin d’être candidat à l’élection présidentielle.

Oscar Temaru sera à 11 h, au café du bourg de Loc-Envel (22), où il rencontrera les opposants aux projets miniers portés par Variscan Mines. Puis à 12 h 45, au Centre culturel breton de Guingamp, il échangera avec les partisans de la réunification de la Bretagne, notamment le collectif 44= Breizh.

Si les idées indépendantistes rapprochent Oscar Temaru et Breizhistance, il est toutefois surprenant de retrouver côte à côte Gaël Roblin, leader d’une extrême gauche féministe, anticapitaliste, antifasciste, antiraciste, anti-tout, avec un homme – ancien président de la Polynésie française – qui fait sien le slogan « la Polynésie aux Polynésiens », et qui fût par ailleurs condamné pour discrimination raciale.

C’était le 11 juillet 2007, devant le tribunal de Papeete. Oscar Temaru fût condamné à verser une amende de 500.000 francs Pacifique (4.000 euros) et 1 FCP (moins d’un centime d’euro) de dommages et intérêts à un particulier qui porta plainte contre ce dernier. Le 21 septembre 2006, Oscar Temaru, alors président de cette collectivité d’outre-mer, avait utilisé le terme “aiha” (“détritus amassés par la mer” ou “terme de mépris à l’égard d’un bon à rien”, selon les définitions du dictionnaire de l’Académie tahitienne) à l’encontre des Européens qui viennent s’installer en Polynésie française, lors d’une interview en langue tahitienne diffusée par RFO Radio Polynésie.

Mais ce n’est pas tout. En 1997, dans un journal néo-zélandais à propos des citoyens français d’origine métropolitaine et des Européens en général :

« Ces gens sont pires que le calcivirus. Ils prennent nos emplois, ils achètent nos terres, ils prennent nos femmes ».

Dans une lettre adressée le 15 décembre 2006, à François Hollande, alors premier secrétaire du Parti socialiste, par des élus polynésiens (voir la lettre intégrale iciL’Union ardennaise avait d’ailleurs évoqué le sujet avant de retirer l’article), ces derniers se plaignaient déjà des propos tenus par M. Temaru :

« Pour votre parfaite information, le gouvernement Temaru a été sanctionné principalement à cause d’une succession inadmissible de discours et comportements discriminatoires, racistes et xénophobes autrement plus scandaleux que les inacceptables propos récents d’un présentateur de télévision sur les Africains. Si votre député Georges Frêche nous scandalise avec ses sous-hommes, que, dire, dans notre société polynésienne pluriethnique et métissée, des propos suivants du président Temaru :

– les métropolitains sont des déchets.

– les non pur maohi sont la pire des pollutions, contre laquelle il faut lutter (propos tenus à l’Assemblée de la Polynésie française !)

– s’adressant à une représentante à l’Assemblée de la Polynésie française, lui disant en substance : vous êtes une prostituée qui vend la pureté de la race à l’étranger.»

OK, très bien “La France aux Français”, mais la Polynésie aux Polynésiens également

En 2010 enfin, le parti indépendantiste polynésien d’Oscar Temaru avait provoqué des remous en Polynésie française après qu’un journal de sympathisants du parti aient dénoncé le “poison sioniste métropolitain”. Un sympathisant y écrivait alors  « le système colonial français a développé son système sans tenir compte des spécificités régionales (…), en colonisant les esprits et instillant son poison sioniste métropolitain dans la tête des Maho’i (Tahitiens, ndlr) en leur expliquant que l’avenir ne peut que passer par la France.».

Récemment, Oscar Temaru s’est à nouveau fait remarquer en déclarant lors de l’émission “Outre-mer politique” sur France Ô à propos du nucléaire :  « La décision a été prise par le général De Gaulle, après l’indépendance de l’Algérie, non pas de transférer ces essais nucléaires d’Algérie en France, ou en Corse, ou en Bretagne ; mais en Polynésie. Moi, je traduis ça comme une forme de racisme nucléaire, parce que nous sommes incapables de nous défendre. Et jusqu’à aujourd’hui, pour tous les Français De Gaulle est une espèce d’icône ; mais pour nous c’est un criminel ».

Dans la foulée, sur Médiapart, Oscar Temaru a comparé son combat pour l’indépendance de la Polynésie à celui du Front national.  « C’est là ou ne sommes pas en phase avec Marine Le Pen : quand il s’agit de la Nouvelle-Calédonie ou de la Polynésie, elle dit “Non, vous n’y avez pas droit”. C’est pas normal ça. OK, très bien “La France aux Français”, mais la Polynésie aux Polynésiens également » avant de préciser : « Nous sommes un peuple hospitalier et j’espère que nous le serons toujours. Nous acceptons tout le monde chez nous. Mais il faut dire qu’en ce moment nous ne contrôlons rien du tout. Nous avons des jeunes qui font des études ici en France pour être de futurs cadres, ingénieurs ou médecins, mais les places sont déjà prises par des métropolitains (…) et c’est là où ça ne va pas »

Pas de quoi « indigner » Gaël Roblin et Breizhistance – qui sont pourtant de toutes les manifestations lorsqu’il s’agit de combattre le Front national ou Adsav, la droite nationaliste bretonne dont le slogan principal fût – comme Oscar Temaru – « La Bretagne aux Bretons » .

Crédit Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017 Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Les commentaires sont fermés.

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

International

Bientôt une Polynésie non française et indépendante ?

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky