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Assemblée nationale. Le Front national a voté la prolongation de l’état d’urgence

20/07/2017 – 05h15 Paris (Breizh-Info.com) –  Le Front national a beau dénoncer « l’état d’urgence de pacotille » dans les médias, ses représentants  viennent de voter sa prolongation, sans s’opposer à son inscription, en partie, dans la nouvelle loi « antiterroriste ». Fraichement élus, les députés FN ont ainsi profité de l’été – et d’une moindre couverture médiatique – pour rentrer dans le rang et voter « comme les autres ».

Le 6 juillet dernier déjà, à l’Assemblée nationale, Bruno Bilde, Sébastien Chenu, Marine Le Pen, Emmanuelle Ménard et Ludovic Pajot, nouveaux députés du FN à l’Assemblée nationale, ont voté pour la prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 1er novembre (seuls les députés de la France insoumise s’y sont opposés).

Par ailleurs, dans la nuit de mardi 18 à mercredi 19 juillet, les sénateurs de droite ont voté le projet de loi antiterroriste, qui introduit dans la loi quotidienne des mesures de l’état d’urgence . Un projet de loi qui n’a ni été voté, ni rejeté par les sénateurs frontistes Rachline et Ravier, qui n’ont pas pris part à un vote pourtant essentiel en matière de libertés individuelles.

Hors période d’état d’urgence, les dispositions du projet de loi rendront possibles :

– l’établissement, par le préfet, de périmètres de protection de nature à assurer la sécurité d’événements ou de lieux particulièrement exposés à la menace terroriste ;

– la fermeture administrative, par le préfet et pour une durée maximale de 6 mois, des lieux de culte qui, par les propos qui y sont tenus, les idées ou théories qui y sont diffusées ou les activités qui s’y déroulent, provoquent à la commission d’actes de terrorisme en France ou à l’étranger, incitent à la violence ou font l’apologie de tels actes ; 

– la mise en place de mesures de surveillance individuelle à l’encontre de toute personne à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace d’une « particulière gravité » pour la sécurité et l’ordre publics et qui entre en relation habituelle avec des personnes ou organisations aux visées terroristes ou qui soutient ou adhère à des thèses incitant au terrorisme ; cette mesure sera mise en œuvre par le ministre de l’intérieur ;

– la réalisation de visites et saisies dans les lieux fréquentés par des personnes répondant aux mêmes critères que pour la mise en œuvre de mesures de surveillance individuelle. Décidées par le préfet, les visites et saisies seront soumises à l’autorisation préalable de l’autorité judiciaire (juge des libertés et de la détention près le tribunal de grande instance de Paris) et s’effectueront sous son contrôle ; le Procureur de la République de Paris en sera préalablement informé ;

– la pérennisation du régime permettant la consultation des données du fichier des passagers du transport aérien, grâce à la transposition de la directive européenne « Passenger Name Record » (PNR) ;

– la création d’un système national de centralisation des données issues des dossiers des passagers du transport maritime à destination ou au départ de la France ;

– l’établissement d’un cadre juridique pour les opérations de surveillance des communications hertziennes pour tirer les conséquences de la décision du Conseil constitutionnel du 21 octobre dernier ; 

– le renforcement des possibilités de contrôle aux frontières de manière à accroître l’efficacité de l’action des services de police et de gendarmerie une fois passée la période de rétablissement des contrôles aux frontières ; le projet de loi élargit ainsi les périmètres de contrôle, notamment aux abords des gares ouvertes au trafic international. Le projet étend par ailleurs la durée possible du contrôle à « 12 heures consécutives » (contre 6 heures aujourd’hui).

Les sénateurs ont limité dans le temps, au 31 décembre 2021, l’application des dispositions permettant de prendre des mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance et de procéder à des visites domiciliaires et des saisies, comme l’avait proposé leur commission. Le projet de loi initial ne fixait pas de date limite. Une évaluation annuelle est également prévue.

Les élus du Front national, qui ont passé les différentes campagnes électorales à clamer leur « différence » avec les élus de droite notamment, et leur opposition au système Macron, sont donc rentrés dans le rang, en prenant partie en faveur d’une nouvelle « loi des suspects », dont le jacobinisme français a le secret.

Marine Le Pen (FN) – avant de voter la prolongation de l’état d’urgence – avait pourtant annoncé qu’elle s’opposerait à l’inscription dans le droit commun de dispositions de l’état d’urgence, au nom du respect des “libertés individuelles””

Crédit Photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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