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Rennes. Marché de Noël : vraies pépites et prix injustifiés

17/12/2017 – 06h00 Rennes (Breizh-info.com) – Du fait de son organisation hétérogène – 2A place du Colombier et une autre société sur la place du Parlement et le mail François Mitterrand – le marché de Noël de Rennes a aussi une qualité assez variée. Place du Colombier, il y a du très bon et du moins bon. Le mail quant à lui ne mérite guère la visite que pour une tartiflette, du vin chaud ou une tartine.

Sur le mail François Mitterrand, il y a des animations et du monde. Cependant les chalets ne proposent guère que les mêmes marchandises qu’on trouve sur tous les marchés de Noël : bonnets divers, babouches (!), sacoches en cuir made in India, saucissons par lots – cette fois fabriqués en Haute-Loire avec de la « viande origine UE », donc pas française, pains d’épices Fortwenger – un peu moins chers qu’à Nantes sur la place Royale etc.

Nougats à prix d’or et magrets difficilement traçables

Sur la place du Colombier, c’est plus diversifié. Il y a même du bon et du moins bon, voire du curieux. On trouve un seul vendeur de nougat à la coupe – il s’agit du nougat du Maître Gourmet, de Montélimar. Le nougat est vendu 59.95 € le kilo sur le marché ; le prix normal est entre 30 et 40 €. On trouve la même saveur, caramel et beurre salé, chez un grossiste sur le web à 330 € HT la meule, soit 15 € HT le kilo.

Un peu après, il y a un banc qui vend des saveurs du sud-ouest. C’est le matin, nous tombons sur la préparation, la vendeuse sort des magrets et des petites tranchettes de foie gras de bacs non identifiés, gardés au frais, et les mets sous vide dans des sachets, sur place, sans utiliser de gants. Sur les sachets, il y a des étiquettes manuscrites, qui indiquent le produit et la date de fabrication, mais pas toujours la DLC, quant à la société « les Elixirs » indiquée à la main elle ne semble correspondre à rien. Pour la traçabilité, ça paraît difficile. Le vin à côté, est vendu à prix d’or : 13.90 € le Grézan rouge que l’on retrouve de 6.95 à 12.90 € dans le commerce, 18€ le Cros-Pujol blanc qui peut être acheté de 6.95 à 7.90 € par ailleurs.

Sacs en chanvre écolo… mais bonjour l’empreinte carbone !

Mention passable cette fois pour les sacs en chanvre de Namaska, « écologiques, durables et imperméables, respectueux de la terre », qui ont été fabriqués… dans un village aux confins de l’ouest du Népal. Transportés dans le pays autrement qu’à dos de yack, on s’en doute, et « ramenés par avion, car on était pressés avec le marché de Noël », vu qu’ils ont été fabriqués en novembre 2017. Malgré une empreinte écologique à donner une crise cardiaque à Nicolas Hulot, la qualité est au rendez-vous, et justifie le prix (20 € la blague à tabac, 45€ le sac).

Prix honnêtes pour les produits corses

Idem, les bijoux – fabriqués en Bretagne par le frère du vendeur – et le stand de cosmétiques à la bave d’escargot (!) méritent aussi la visite. Ainsi que le stand corse – s’il s’énerve immédiatement quand on lui demande d’où vient la viande avec laquelle sont faites les charcuteries qu’il vend (elles sont faites en Corse avec de la « viande origine France », probablement des cochons bretons donc, puisque lorsque la viande est corse c’est écrit dessus et c’est le cas d’à peine 10% de toute la charcuterie corse vendue en France), ses prix sont plutôt honnêtes.

Par exemple ses sandwichs (spuntinu) entre 5 et 7 euros – c’est le même prix à Nantes à l’épicerie corse et italienne de la place Viarme – les terrines de Charles Antona sont chez lui à 4.50 € et à 4.95€ sur le site du fabricant, la moutarde à la myrte 2.50 € contre 2.85€ sur le site du fabricant, les confitures 5€ contre 4.40 € sur le site du fabricant. Quant à la tomme de Corse (Cargèse), il la vend 28 € au kilo… on la trouve à 38€ le kilo chez Beillevaire.

On trouve aussi du bon et du moins bon chez le vendeur de spécialités portugaises – ainsi, ses pasteis de nata (pâtisseries), pasteis de bacalhau (sorte d’accras aux morues) et autres saucisses et boudins fabriqués maison sont bons et valent leur prix. Du côté des vins, ça se gâte : le Moscatel do douro proposé à 14.90 € se trouve facilement de 5.50 à 7.90€ par ailleurs, le Cacho Fresco est vendu 6.50 € alors qu’on le trouve de 1.47 à 1.79€ en ligne, le Casal Garcia, lui aussi à 6.50 €, se retrouve de 3.37 à 4.95€ et on en trouve aussi en grande surface.

Une chocolaterie et des pâtisseries qui méritent la visite

Très bon en revanche, le stand de Chez mon chocolatier, une société née à Candé (Guisabel) et basée à Angrie, aux confins de la Bretagne et du Haut-Anjou ; cette grosse chocolaterie d’une trentaine d’employés conçoit des recettes originales, notamment des moulages (escarpins, violons, flûtes de champagne, outils), des puzzles en chocolat, et diverses créations comme les blocs d’ardoise, les « tas de sel », à la fleur de sel comme on peut en voir dans les Marais salants de Guérande l’été venu, les dômes – notamment le dôme Cointreau, les vieux pavés, le sicilien, le montélimar (au nougat evel just), les navettes aux liqueurs etc. De surcroît, les prix sur le stand sont similaires, ou très proches de ceux du site du fabricant.

Le sucré réussit bien aussi… du côté des pâtisseries tunisiennes, qui changent de ce qu’on peut trouver d’ordinaire sur les foires et marchés. Il s’agit de la pâtisserie Bnina, déjà bien connue à Rennes puisqu’elle est présente à l’intérieur du marché des Lices. Les pâtisseries elles-mêmes sont fabriquées en Tunisie. Si on est loin de l’esprit du marché de Noël traditionnel – plus pain d’épices alsacien que cornes de gazelles – les petits prix (1€ pièce, 2€ les cornes de gazelles) ainsi que les saveurs fines méritent clairement un détour.

Louis Moulin

Crédit photos : Breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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8 réponses à “Rennes. Marché de Noël : vraies pépites et prix injustifiés”

  1. Santoni dit :

    Bonsoir Mr Moulin

    Je viens de lire votre article sur le marché de Noël de Rennes, je pense que vous ne connaissez pas ces commercants !! facile de prendre des photos de leurs produits!! eux qui qui se battent pour gagner un peu de frique!!! Là vous avez fait une grosse erreur de critiquer la charcuterie Corse apparemment cochon Breton!! Vous ne parlez pas du saucisson catalan 4 euros les 10 !! Venez en vacances en corse je vous attendrai à l’aéroport vous aurez l’honneur de visiter notre île et de déguster nos produits régionaux
    “bretons” de Bastellica!!
    Petit article = petit journaliste

    Mr Santoni de Palneca

    • emile2A dit :

      10% de la charcuterie corse seulement est fabriqué avec de la viande corse, c’est de notoriété publique. Inutile de prendre vos grands airs. Quand c’est corse, c’est écrit : c’est un bon argument commercial et ça vaut plus cher. J’ajouterai qu’il y a une réelle différence de goût. Généralement c’est de la charcuterie faite en Corse avec de la “viande d’origine UE” (ex : marché de Noël de Nantes) ou, un peu mieux, de la “viande origine France” souvent bretonne.

      http://www.journaldunet.com/economie/agroalimentaire/les-faux-produits-du-terroir/charcuterie-corse.shtml

      • France dit :

        Je suis révoltée par ces propos de petits journalistes qui d un coup de plumes peut casser les efforts louables de tous ces commerçants. Certes tous les produits ne viennent pas de Bretagne. Et alors ? Dans la mesure où la démarche est sérieuse et sert à faire vivre d autres personnes un peu mieux. C est trop facile de casser sans chercher à comprendre davantage. Des mots peuvent faire mal et il me semble qu un bon journaliste doit prendre le temps d approfondir le sujet avant de balancer de manière assez désinvolte de tels propos.. quelle inconséquence!! Mention tres passable à ce journaliste prompt à démolir ce que de nombreux artisans mettent des mois voir des années à construire sans espérer etre très riches un jour mais seulement pouvoir vivre…
        Je pense que ce monsieur au salaire certainement plus confortable ne voit pas plus loin que le bout de son nez et son arrogance gratuite est indigne de la profession…
        Personnellement j ai acheté un sac en chanvre et j ai trouvé la démarche de ces petits jeunes très courageuse vraie éco responsable. .. ils ne se contentent pas uniquement de revendre. Ils créent et font fabriquer dans un atelier local en remunerant correctement des femmes qui ont besoin de gens comme eux pour mieux vivre…ils ont un vrai souci d authenticité…allant jusqu aux confins du Népal en prenant des risques voir comment on faisait pousser cette fibre et toutes les étapes pour arriver à ces belles étoffes. Il n y a qu’à regarder leur film pour etre convaincu. J encourage ce journaliste à le regarder. Je ne crois pas qu il ait leur courage…confortablement assis dans son petit bureau , il peut faire mal faute de s être renseigné. Quelle déception…
        France

  2. de mun upswing dit :

    des “saveurs fines” si on apprécie l’ultra-sucré (limite écouerant) de ce type de pâtisserie.

  3. Andréa Lamé dit :

    Je trouve ça vachement bien facile de tailler des commerçants qui se tuent au travail, qui se tuent pour avoir des produits artisanaux et pas venant de Chine comme vous prétendez sans assumer. Étant sur le marché, personne ici n’a parlé à un soit disant journaliste aussi petit que vous êtes.
    Connaissant et ayant testé les produits du marché des colombiers ils sont bons et artisanaux et non pas plus ou moins bons comme vous le dites. Très bas de la part d’un journaliste de pacotille de critiquer du bon travail de commerçants.
    Vous qui êtes à cran sur les produits artisanaux, vous parlez beaucoup des prix des produits venant d’internet qui eux ne sont pas artisanaux !! Donc excusez nous monsieur, mais votre excès de jalousie envers des personnes qui ont plus d’en merite que vous, vous rend plus bas que terre.
    En espérant que vous veniez porter vos propos Face aux commerçants qui sont là et qu’ils vous parlent eux même de leurs produits.

    • jaouen dit :

      Que d’énergie gaspillée pour défendre certaines pratiques limites, tant d’un point de vue commercial que d’hygiène. C’est sûr, pas touche au grisbi, à “l’artisanat” qui consiste pour l’essentiel à vendre très cher des produits achetés à bas coût. Cependant, certains commerçants de ce marché sont honnêtes et dans les grandes lignes, l’article indique lesquels, voire les met en valeur.

      Bref, autant d’énergie qui ne va pas dans le sens de proposer plus de qualité (voire de renouer avec l’esprit de Noël, parce que désolé, mais les babouches et les sacs en chanvre, on en est très loin. C’est quand même un marché de Noël et pas une foire à tout), normal parce que ça diminue les marges et qu’on ne peut plus profiter du pig… du client !

  4. Cha Perlipopette dit :

    Monsieur ? (Puisque vous n’avez pas eu la décence de vous présenter)
    Je me permet de répondre à votre article concernant Namaska, notre petite marque et à son contenu faux puisqu’aucunes de vos lignes n’emanent d’un échange avec nous!
    Vous semblez choqué par «l’empreinte carbone» de nos produits qui selon vous «donnerait une crise cardiaque à Mr Hulot», n’a t’il pas déjà pris l’avion selon vous? Et vous même?
    Malheureusement nous avons pas eu l’occasion de discuter. Si celà avait été le cas, je vous aurais parlé des femmes avec qui je travaille et que j’ai rencontré sur place au Népal, de la coopérative qui leur assure une juste rémunération.
    Je vous aurais parlé des agriculteurs dans le bajura qui cultive le chanvre (chanvre qui demande 10fois moins d’eau que le coton et ne demande aucuns pesticides).
    Je vous aurais parlé de nos teintures sans produits chimiques et sans azote.
    Je vous aurais aussi expliqué que nous utilisons aucun plastique dans la chaîne de production et ce même pour l’envoie des sacs.
    Monsieur a aucun moment vous n’avez considéré le lien humain qui uni les personnes qui confectionnent ces produits.
    Au delà du fait que vous écraser notre petit commerce, votre manque de professionnalisme et votre capacité à écrire dans un journal sans avoir vérifié la véracité de vos propos. C’est cela que je déplore.
    Je vous invite a venir discuter avec nous et ansi vous faire un avi fondé sur la qualité et l’équité de nos créations.
    Charlotte de Namaska.

    • jaouen dit :

      Heureux pour l’aventure humaine, j’ai vu votre page, ça a l’air d’être un good trip au sens littéral du terme. Cela dit votre page confirme ce qui est écrit dans l’article. Quant à mettre “écologique” et “responsable” pour de la came importée et qui est venue par avion, donc effectivement avec une empreinte écologique complètement dingue, bien plus que la daube chinoise vendue un peu partout (elle vient par bateau ou train elle), c’est quand même un peu du foutage de gueule. Sérieux.

      Et il y a personne qui sait faire des sacs en chanvre en France? Faut aller jusqu’au Népal ?

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