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Les humains pourraient détecter la maladie sur des visages, même à un stade d’infection précoce.

Les humains semblent posséder la capacité à lire la maladie sur le visage des autres, même aux premiers stades d’une infection.

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le visage A est celui formé par les « malades », ayant reçu une injection de LPS.

Notre capacité à détecter les maladies est beaucoup plus sensible qu’une simple détection de nez rouge, de grippe, de rhume, selon une étude réalisée par John Axelsson et son équipe du Karolinska Institutet à Stockholm, en Suède.

Ils ont travaillé avec un groupe de 16 volontaires sains entre 19 et 34 ans (tous blancs, non-fumeurs, non-obèses et ne consommant pas d’alcool, précise leur publication) et un autre groupe de 62 personnes chargées de déterminer qui était sain ou malade parmi eux (des « évaluateurs » ne connaissant pas les membres de l’autre groupe).

Dans cette expérience, Axelsson a injecté à des volontaires sains un placebo ou un lipopolysaccharide (LPS), une endotoxine qui déclenche une réaction inflammatoire au stress dans le corps – elle simule la réponse physique à la maladie. Les chercheurs ont pris des photos de chaque personne seulement deux heures après avoir reçu une injection et après que les tests sanguins aient révélé que la réponse inflammatoire avait commencé. Après l’injection de LPS, certains se sentaient très malades et d’autres pas malades du tout quand leur photo a été prise . Ensuite, des photos des 16 volontaires ont été réalisées, dans les mêmes conditions de prise de vue initiale.

Puis, les évaluateurs ont été amenés au laboratoire pour examiner les photos. Dans le premier essai, les évaluateurs ont simplement indiqué s’ils pensaient qu’une personne était malade ou non. Sur une échelle de 0 à 1, 0.5 étant le hasard pur, les évaluateurs ont obtenu une note de 0,62, ce qui signifie que leur capacité à détecter une personne malade d’un coup d’œil n’était pas aléatoire. Dans un deuxième essai, les évaluateurs se sont concentrés sur les indices faciaux spécifiques qui indiquaient qu’une personne était malade.

D’après leurs réponses, les personnes qui ont reçu l’injection de LPS semblaient avoir les lèvres et la peau plus pâles, un visage plus enflé, des paupières pendantes, des yeux rouges et une peau moins brillante. De tous ces indicateurs, les lèvres pâles étaient le signe de maladie le plus apparent noté par les évaluateurs. Les chercheurs ont publié leur étude en début d’année dans la revue Proceedings of the Royal Society B.

Sur le plan évolutif, la détection et l’évitement des personnes malades est un impératif de survie. Les animaux dotés de puissantes capacités olfactives peuvent détecter les signatures chimiques de la maladie dans l’urine et les excréments. Bien qu’il y ait des preuves que les humains peuvent sentir une personne malade, nos capacités de diagnostic visuel pourraient être beaucoup plus développées que nos capacités de détection nasale.

Les indices les plus subtils dans le visage d’une personne peuvent nous alerter de la maladie, avant que leurs symptômes les plus graves, les plus voyants, n’émergent. Cette capacité de détection précoce est essentielle, car les gens ont tendance à être plus contagieux dès les premiers jours de leur maladie, alors qu’ils peuvent attendre plusieurs jours ou semaine avant de commencer à se soigner (ou simplement à se moucher).

Notre capacité à détecter des changements dans le visage peut être d’une aide précieuse pour nous inciter à rester à l’écart en présence d’une personne jugée à risque.

Un bémol toutefois : le taux de 0,62 est certes plus élevé que le hasard, mais les chercheurs veulent continuer à mener des expérimentations pour s’assurer de la validité de leurs théories.

« Il est nécessaire de faire davantage de tests mais aussi de déterminer si l’identification est similaire à travers les maladies et les groupes ethniques » ont écrit les chercheurs dans leur étude.

Les chercheurs aimeraient par ailleurs réduire les indices faciaux qui sont exclusifs à la maladie et non, par exemple, les signes extérieurs de fatigue ou les émotions de base comme la colère et la peur. Leurs recherches soulèvent également d’autres questions : Certaines maladies affectent-elles les traits du visage de manière spécifique ? Les professionnels de la santé pourraient-ils mieux identifier une personne malade avec une pratique de reconnaissance faciale ?

Plus la contagion est détectée tôt, plus elle est facile à contenir.

Si les chercheurs pouvaient identifier toutes les nuances d’un visage malade, on pourrait parfaitement ensuite imaginer une application basée sur la reconnaissance faciale et permettant, rapidement, d’établir un diagnostic médical précis. Terminé les enfants qui prétextent la maladie pour ne pas aller à l’école !

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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