Ce matin, sitôt sorti du lit, les yeux à peine décillés, mon fils de 5 ans, se précipite vers la table de la cuisine pour découvrir la surprise révélée par le calendrier de l’avent dans sa version 2018. Ce jour, la déception est grande, le petit cadeau mystère ne répond pas à ses attentes. Alors il enrage, fulmine, tente de contenir son dépit.
Eh bien oui, les temps ont changé et le décompte des jours précédant Noël s’est paré d’une certaine sophistication qui ne travaille plus à la simplicité des plaisirs. Difficile de montrer de la compréhension pour une telle frustration, moi qui garde le doux et lointain souvenir d’ouvrir les fenêtres d’un calendrier cachant une série d’images s’égrenant jusqu’à la grande fête de Noël. Dans l’intervalle, le marketing a fait son travail de sape, cette science de la vente capable de pervertir la pureté du cristal et de la vendre au consommateur, a revêtu les oripeaux du diable pour reprendre à son compte une vieille tradition germanique transformée en éphéméride mercantile.
La surenchère de l’Avent

Et après l’Avent ?

Notre modèle de société de consommation, encore balbutiant dans les années 60, préservait quelques champs de liberté pour l’éducation familiale. Aujourd’hui, le marketing des marques dicte toutes nos priorités domestiques.
Et après ? Eh bien un autre calendrier pardi ! La marque de champagne GH Martell vient de lancer son calendrier post-Noël, qui permet de prendre de l’avance sur le réveillon de la Saint-Sylvestre en s’enquillant six bouteilles de champagnes avant le grand soir de la nouvelle année. Après tout, ce sera sans doute encore mieux après !
Raphno
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