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Après les votations, la Suisse se délite

Le double oui prononcé par les Suisses le 19 mai constitue bien une étape majeure sur la voie de la dissolution du pays. Il démontre, s’il en était besoin, que le peuple suisse n’est plus qu’un ensemble composite, à la fois dégénéré, décadent et émaillé d’institutions, politiques et autres, qui trahissent pour ainsi dire ouvertement la nation au bénéfice de ce que Alain de Benoist appelle « la grande coalition universaliste ».

Il est vrai que les partis politiques, le monde médiatique, les autorités politiques, l’école, les intellectuels stipendiés sont depuis des décennies actifs dans le gigantesque mouvement de crétinisation du peuple. Un peuple d’autant plus facile à berner et donc à orienter vers son propre suicide dès lors que près d’un quart de la population est d’origine non helvétique et de plus en plus non européenne. Que le désarmement populaire programmé par l’Union dite, par antiphrase, européenne ait du coup été plébiscité ne surprendra pas les 30 % d’observateurs lucides, car qu’ont de commun la plupart des 70 % restant avec des ancêtres dont ils ne connaissent généralement plus l’histoire ni la mentalité et dont l’héritage de courage et de dignité les laisse indifférents ?

L’un des arguments clés de la coalition des traîtres était qu’un non obligerait la Suisse à quitter l’espace Schengen. Précisément, il était impératif que cela advînt. Il est grand temps de mettre un terme absolu à la libre circulation, de rétablir des frontières permettant aux nationaux – les vrais, pas ceux que de simples papiers déclarent tels – d’arrêter une immigration de peuplement que l’on nous impose afin de nous dissoudre (encore l’immigration actuelle n’est-elle qu’une goutte d’eau par rapport à celle qui s’apprête à déferler). Car le but des universalistes n’est autre que d’assurer « la disparition des peuples enracinés au bénéfice d’une humanité indistincte », simple troupeau béat, inculte, amnésique, au pouvoir de réflexion atrophié, définitivement privé de toute capacité d’indignation et de sursaut salvateur.

Alain de Benoist souligne très justement qu’à force « de subir un discours dominant à connotation lacrymale, qui repose sur un chantage émotionnel incapacitant » – vouloir rester soi-même, c’est être déclaré raciste, xénophobe et dès lors bon à jeter aux orties – les citoyens européens ont perdu le plus fondamental des instincts : celui de leur propre conservation.

Dans un sondage en cours lancé par les autorités helvétiques, l’une des questions est : pensez-vous que la loi sur les armes soit un pas vers le désarmement des citoyens ? La réponse est évidemment oui. L’argument selon lequel limiter l’accès des citoyens aux armes à feu préviendra efficacement terrorisme et criminalité ferait rire un âne, à supposer qu’il en ait les potentialités. Comme à chaque fois, cependant, on nous promet que le oui ne changera pas grand-chose, qu’il s’agit simplement de limiter les risques liés à la possession d’une arme. Mais dans la nomocratie que l’on impose aux pays d’Europe, chaque paragraphe ajouté à une liste déjà impressionnante de traités entrave davantage les mouvements des peuples enracinés, les faisant de plus en plus ressembler à des cochons ficelés et suspendus à des crochets d’abattoir. Ainsi, face aux épreuves sanglantes réservées à nos enfants et plus encore à nos petits-enfants, ces derniers, réduits à une totale impuissance, n’auront le choix qu’entre l’égorgement, la soumission ou le suicide, heureux encore s’il leur reste des ponts du haut desquels se jeter dans le vide. Ce n’est certes pas d’une entrave à l’acquisition d’une arme que la population a besoin, mais bien plutôt d’une dynamique de formation d’un maximum de citoyens aptes à porter une arme dans l’espace public. Mais faire comprendre cela aux eunuques de la gauche bêlante et aux déculottés de la droite antipatriotique relève de la gageure.

Ma génération – du moins ceux de cette génération disposant encore d’un peu de fierté et de sens de leur identité – résistera peut-être. Cela, j’en suis conscient, ne changera pas grand-chose, l’affaire étant d’ores et déjà entendue. D’ici 2040 ou 2050, l’Europe ne sera plus elle-même. Elle ne ressemblera d’ailleurs plus à rien, sinon à la « nouvelle humanité » qu’appelle de ses vœux le faux pape Bergoglio : un melting-pot d’insectes robotisés que manipulera à son seul profit une ploutocratie globale parvenue au sommet de sa puissance. Il n’y aura alors dans cette termitière mécanisée ni lamentations ni ressentiment : des insectes se meuvent, ils n’agissent pas, pas, du moins, dans le sens d’une révolte, ni dans celui d’une prise de conscience annonciatrice d’aube radieuse.

À moins que… Je songe ici aux nations qui n’ont jamais délaissé leur volonté de puissance et de survie (Chine, Russie : des modèles), ainsi qu’à des embryons d’unités de combat tels que le cercle Aristote. Ce dernier a mis notamment en exergue en quoi consiste l’essence du régime politique qui aujourd’hui est en train de nous tuer : la xénocratie, c’est-à-dire la domination par l’étranger (domination intellectuelle autant que physique). Si les idées, les analyses mènent le monde, pour autant qu’elles soient suivies d’actes probants et sans états d’âme, là réside éventuellement un signe d’espoir. N’est-il pas vrai pourtant que la race humaine, pourrie jusqu’à l’os, ne mériterait pas d’autre destin que celui de n’être qu’un accident du Hasard appelé à disparaître ?

Dr Michel Bugnon-Mordant, professeur émérite, géopolitologue, essayiste (Suisse).

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Crédit photo : DR
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