
Sur fond de règlements de comptes internes, le syndicat Unité SG Police dénonce dans un communiqué « un ordre aberrant, mettant d’abord nos collègues en danger et les usagers », de la part d’un chef de service. « Il décide d’intervenir avec seulement une quinzaine de policiers sans attendre les renforts, intervenir sans tenir compte du rapport de force, à 15 contre plusieurs milliers de personnes qui à 4h30 du matin sont forcément dans un état éthylique et/ou stup avancé, dans l’incapacité de raisonner ou de comprendre l’intervention de la police », assène le syndicat.

Accuser la police arrange bien sûr le groupuscule d’ultra-gauche Nantes Révoltée. Il a récupéré l’affaire et surfe sur la détresse des proches du disparu. Mais cela suffit-il à expliquer les chutes dans la Loire, et la disparition ?
Une sécurisation très insuffisante de la part de la Ville et des organisateurs
Probablement non. Le site de la rave party est un plateau désertique compris entre le chantier du CHU, la route et la grue grise, semé de bouteilles d’alcool brisées ou intactes, et presque pas clôturé. Seule une rangée de demi-barrières de chantier délimitaient le terrain côté Loire, tout au bout du quai. Au vu des milliers de personnes massées là, elles étaient manifestement insuffisantes.

« Il faut être suicidaire pour faire un événement de masse ici, sans aucun contrôle »
De même, relève un participant, « il n’y avait pas de service d’ordre, ni d’équipe sécurité ». Ce que confirme un barman : « Au Hangar à Bananes et autour, cette année c’était vraiment le bordel. En plus du son derrière, ici y avait des bagarres et des vols sans cesse, et pas vigiles n’étaient pas plus nombreux que d’habitude. Quant au son derrière, il n’y avait aucune sécurité ».

Un serveur du Hangar renchérit : « La mairie comme les organisateurs – qui semblent avoir disparu et font clairement profil bas – sont responsables de ce qui c’est passé. Une association sérieuse ou une entreprise qui demanderait à organiser un événement de masse à cet emplacement serait contrainte à des mesures de sécurité draconiennes, avec clôturage de tout le périmètre, poste de secours, équipes de sécurité multiples, issues de secours, accès secours etc. Là y avait rien de tout ça », sauf un poste de secours terrestre et une embarcation des secouristes de Saint-Herblain dans l’eau, le long du quai Wilson. Ils ont d’ailleurs repêché sept des quatorze chus dans la Loire.
« Si c’était une rave sauvage, ça pourrait se comprendre, mais là ça a été autorisé tel quel par la mairie. J’aimerai comprendre qu’est-ce que Johanna Rolland pouvait avoir dans la tête en autorisant ça ».
Louis Moulin
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