Sébastien Pilard a le don d’agacer les conseillers régionaux socialistes par ses initiatives et ses déclarations. Mais il n’a pas encore trouvé la formule magique concernant « l’union des droites ».
Le Nantais Sébastien Pilard (LR), conseiller régional des Pays de la Loire, est un incompris. En permanence dans le viseur du groupe socialiste, on lui a reproché « un nouveau pas en direction du Rassemblement national » après sa participation à un dîner avec Marion Maréchal. Après un tweet dans lequel il commentait une décision de justice visant des militants identitaires condamnés pour une opération anti-migrants dans les Alpes, le groupe socialiste note que « le conseiller régional Sébastien Pilard marque une nouvelle fois sa proximité avec l’extrême droite » (Ouest-France, Pays de la Loire, lundi 2 septembre 2019).
Sanctionné
Casser la croûte avec Mme Maréchal lui avait valu d’être sanctionné par la commission permanente du conseil régional : on lui avait retiré ses délégations principales (conseil de surveillance du grand port). Mais soutenir Julien Aubert, candidat de la « droite forte » à la présidence de LR, ne lui apporte pas davantage de satisfaction. Ainsi M. Pilard aurait souhaité assister à la Convention de la droite (28 septembre). Mais « Julien Aubert a dû dissuader certains de ses soutiens de s’y rendre, pour éviter de « parasiter » sa campagne à la ligne très droitière. Le conseiller régional Sébastien Pilard notamment qui avait participé au fameux « dîner« avec l’ancien député Front national » (Le Monde, vendredi 27 septembre 2019).
Sébastien Pilard n’a pas encore trouvé la petite phrase qui résume le mieux le problème. Sébastien Meurant (LR), sénateur du Val-d’Oise peut se flatter d’avoir vu juste à propos de Marion Maréchal : « Elle n’est pas encore LR. Si elle le devenait, ça, ça aurait de la gueule ! » (Le Monde, vendredi 27 septembre 2019). Et ainsi la boucle serait bouclée…
Deux électorats différents
Quant à la ritournelle concernant « l’union des droites », elle prête à sourire, tant l’électorat populiste et l’électorat conservateur s’opposent sur le plan sociologique, social et politique. S’il peut exister quelques points de convergence, il existe surtout des fossés infranchissables concernant l’Union européenne, le libre-échange, l’impôt… Le directeur général délégué de l’institut de sondage Ipsos Brice Teinturier l’explique fort bien : « La case Marion Maréchal est trop libérale et trop catho-conservatrice pour l’électorat populaire qui vote RN. Et à droite, une fois les libéraux partis chez Macron, que reste-t-il à récupérer ? La ligne catho-conservatrice. Je ne vois pas comment, avec ça, vous faites plus que Marine Le Pen. » (Le Monde, vendredi 27 septembre 2019).
Les résultats obtenus aux récentes élections européennes se passent de tout commentaire. La famille nationale – conservatrice, représentée par la liste de François-Xavier Bellamy, n’a obtenu que 8,5 % des suffrages exprimés, tandis que celle du Rassemblement national grimpait à 23,3 %. Notons qu’en Bretagne (5), la première fait encore plus mal avec 7,78 %, tandis que la seconde, malgré un terreau défavorable, monte à 16,59 %. Mais comme on a le droit de rêver, Marion Maréchal peut proclamer lors de la « Convention de la droite » : « Demain, j’en suis intiment convaincue, nous serons au pouvoir ».
B.M.
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