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Chez les Gilets jaunes, il y a des petits patrons

Un rude gaillard que Noël Fleury, artisan boulanger-pâtissier à Rennes. Il poursuit le combat des Gilets jaunes.

Gilet jaune depuis le début

Noël Fleury, 47 ans, boulanger-pâtissier dans le quartier de Cleunay, à Rennes, est Gilet jaune depuis le tout premier jour. Activité difficile lorsqu’on est dans le commerce car certains de ses clients n’apprécient pas ses « idées politiques extrêmes ». Quant à l’engagement physique, ce n’est pas toujours une partie de plaisir car il s’est retrouvé « avec un œil au beurre noir après avoir reçu un coup de matraque et est témoin de tir de LBD “totalement gratuit” qui coûte un œil à Gwendal Leroy, 27 ans, lors d’une manifestation à Rennes ». Toujours mobilisé, M. Fleury a décidé de relancer le mouvement avec une poignée d’autres Gilets jaunes, en revenant aux fondamentaux : « Pouvoir d’achat, justice fiscale et participation du peuple aux décisions. » (D’après Pierre-Henri Allain, Libération).

Panique chez les ministres

Même si le mouvement des Gilets jaunes ne possède plus la puissance qu’il avait il y a un an, il peut se flatter d’avoir fait bouger les lignes. Car, lors des premières manifestations, on avait la trouille en haut lieu : « Les ministres ne vous le diront pas mais c’était la panique. Ils se demandaient s’ils n’allaient pas finir avec leur tête au bout d’une pique », avoue un conseiller ministériel (Le Figaro, vendredi 15 novembre 2019). Emmanuel Macron et son gouvernement ont donc lâché du lest.

Des mesures économiques sans précédent

« Sans débouché politique clair à ce jour, les ­“gilets jaunes” ont pourtant laissé des traces, et la France de novembre 2019 n’est plus celle de novembre 2018. ­“Ce n’est pas parce qu’on émet l’hypothèse que le mouvement est rentré dans son lit, que ce qui s’est passé n’a pas de conséquence ou pas de bilan”, relève Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion à l’IFOP. À commencer par des mesures économiques sans précédent : quelque 17 milliards d’euros débloqués par l’exécutif en deux temps. En décembre 2018 d’abord, avec une série de dispositifs centrés sur les travailleurs pauvres (revalorisation de la prime d’activité, défiscalisation des heures supplémentaires, suppression de la hausse de la CSG pour les petites retraites). Puis, à l’issue du grand débat, fin avril, avec la baisse de 5 milliards d’euros de l’impôt sur le revenu, ciblant plus spécifiquement les classes moyennes, et la réindexation d’une partie des pensions de retraite sur l’inflation. » (Le Monde, samedi 16 novembre 2019).

Puisque Noël Fleury retrouve ses copains sur un carrefour stratégique à la sortie de Rennes le vendredi soir, il pourra leur expliquer qu’ils ont rendu service aux classes populaires en obligeant le gouvernement à mettre de l’eau dans son vin. « La vie est un combat », disait de Gaulle. Fleury l’a encore prouvé dimanche 17 novembre en bloquant la plateforme logistique de Mc Donald’s France à Torcé (près de Vitré). Il explique que dans sa boutique, il emploie une vendeuse, un ouvrier boulanger et quatre apprentis. « Et je me bats pour le salaire de mes salariés. On se plaint aujourd’hui qu’on n’a plus de personnel. Parce que les gens n’ont plus de motivation à venir au travail (…) La revendication de base, c’est celle du pouvoir d’achat. » (Dimanche Ouest-France, Ille-et-Vilaine 17 novembre 2019).

Bernard Morvan

Crédit photo d’illustration : Obier/Wikimedia (cc)
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