Marine Le Pen était à Nantes jeudi 23 janvier pour lancer la campagne municipale d’Éléonore Revel, tête de liste du RN. A cette occasion elle a dénoncé le bilan catastrophique de Johanna Rolland dans le domaine de la sécurité.
Cette venue a sans surprise fortement déplu à Madame Rolland. Par tweet, celle-ci a déclaré la veille : « La présidente du Rassemblement national est annoncée à Nantes demain pour soutenir sa candidate aux municipales 2020. Nantes, terre d’ouverture et de tolérance, refuse et refusera toujours l’intolérance, la stigmatisation, l’instrumentalisation des peurs par l’extrême-droite. »
La peur réelle des nantais quand ils sortent la nuit ou quand ils traversent certains quartiers serait-elle un fantasme pour le Maire de Nantes?
Elle a précisé toujours par tweet : « Je mène, et mènerai, ce combat contre l’extrême-droite avec détermination. Mon objectif est simple : moins de 10% au premier tour des municipales pour le RN. Pas un élu au conseil municipal. »
Marine Le Pen lui a répondu par tweet : « En déplacement à Nantes pour soutenir Eléonore Revel, je découvre les tweets effarants de la maire socialiste… Si sa priorité est de lutter contre le RN, on comprend mieux pourquoi l’anarchie et la criminalité gangrènent la ville et pourrissent la vie des habitants ! »
« Je ne laisserai pas madame Le Pen venir à Nantes »
Johanna Rolland, ayant désigné son véritable adversaire, a continué le dialogue par journalistes interposés : « Oui, je revendique de mener la bataille contre les idées du Rassemblement national. Donc je ne laisserai pas madame Le Pen venir à Nantes et faire comme si fouler ces valeurs au pied était un sujet secondaire. Ça ne l’est pas. »
Avant de développer : « Le Rassemblement national ou Front national, tout ça c’est pareil, c’est l’extrême droite, ils ont repeint la façade mais ils n’ont rien changé… Je pense que ça ne suffit plus de le combattre sur le champ des valeurs. Il faut aussi aller sur le champ de l’efficacité. C’est d’ailleurs ma deuxième réponse à madame Le Pen. Il y a deux fois moins de taux de chômage à Nantes que dans les villes comme Béziers et Fréjus qui sont gérées par le RN. Moi, ma préoccupation, c’est l’emploi pour tous et l’emploi des plus modestes. »
Curieusement, Johanna Rolland ne discute pas sur les idées et propositions du RN : oubli ou absence d’arguments?
Mauvaise foi et incompétence ?
Mais comment une personne sérieuse peut-elle comparer le taux de chômage actuel de la ville de Nantes, métropole d’une agglomération de plus de 600 000 habitants, et celui de deux villes moyennes – Fréjus en compte environ 53 000 et Béziers 77 000 – sans tenir compte du contexte départemental et régional ni de la durée des mandats?
En effet David Rachline, maire de Fréjus, et Robert Ménard de Béziers n’ont été élus qu’en 2014 et ont hérité d’une situation désastreuse tant sur le plan économique que financier.
Il aurait été plus honnête de prendre l’évolution des taux de chômage entre 2014 et 2019. Ainsi, celui de Fréjus est passé de 12.40% à 11.30% et celui de Béziers de 15.10% à 13.30% à comparer à celui de Nantes de 8.20% à 6.50%.
Le maire de Nantes s’est également fait allumer par Steve Briois, maire (RN) d’Hénin-Beaumont. Sur son compte Twitter, celui ci écrit : » Votre mauvaise foi concurrence votre incompétence. chiffres INSEE: A Nantes entre 2011 et 2016, le chômage explose : + 4.118 chômeurs soit 19% de hausse. Sur la même période, le chômage diminue de 0,2% à Hénin-Beaumont et les chiffres 2019 montrent une baisse de 5,9% (cat. A) ! »
Pour Johanna Rolland, il était sans doute plus facile de se draper dans le manteau de la combattante de l’extrême droite (?) et de botter en touche sur son échec dans le domaine de la sécurité, lamentable fruit de ses choix politiques.
Jean François Le Breton
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