Luc Tacher, vice-président de l’ASER, l’Alliance des Souverainistes de l’Estuaire de la Rance, nous adresse une tribune sur la Police municipale et son armement, tribune que nous vous proposons de découvrir ci-dessous.
En ces temps violents où tous les uniformes sont devenus des cibles, l’armement des Polices Municipales reste pour certaines municipalités un sujet délicat comme, par exemple, à St Malo. Malgré une demande pressante des agents de la PM, les Maires se succèdent et la demande reste lettre morte.
Défendre ceux qui nous défendent devrait être une priorité des élus, mais est-ce vraiment le cas à Saint-Malo ?
Souvent l’argumentaire fallacieux utilisé est le coût et l’absence de nécessité d’un armement létal dans une commune « calme » comme St Malo. « Calme » bien relatif d’ailleurs et Mr. le Maire, qui reçoit quotidiennement les chiffres réels de la délinquance, doit le constater, St-Malo n’est nullement épargnée par l’augmentation des incivilités, des violences provoquées par des voyous qui ne craignent ni les sanctions, ni les forces de l’ordre au point même de ne plus hésiter à s’opposer physiquement et armés à ces dernières.
Alors, d’où viennent ces réticences ? Sont-elles politiques, budgétaires ou idéologiques ?
Les élus, même ceux concernés par la sécurité, n’abordent que peu une question qu’ils savent sensible. Alors que la population réclame de plus en plus de sécurité, il y a pourtant une ouverture politique à développer pour faire accepter aux malouins l’armement létal de leur PM.
Les pouvoirs publics (préfet, justice, hiérarchie ) craignent les bavures, les suicides et tous les fantasmes véhiculés sur les armes et leur dépositaire, et redoutent par-dessus tout les éventuelles conséquences judiciaires.
Une fois n’est pas coutume, St- Malo devrait regarder de l’autre côté de la Rance à Dinard. L’armement de la Police Municipale, qui avait donné lieu à l’époque à des débats houleux, au même titre que les installations de caméras de surveillance et d’un dispositif de Citoyens Vigilants, s’avère être une réussite indéniable auprès de la population et des pouvoirs publics. Les incivilités et les cambriolages étant en baisse à Dinard, cela devrait inciter les élus malouins à se pencher sur la question financière.
En effet, pour équiper ses agents, Dinard a payé par agent : 1000 euros pour la formation préalable armement pistolet, 500 euros par arme et ensuite 120 euros pour une formation annuelle.
Si Dinard, ville de 10000 habitants, a pu le budgétiser, alors pourquoi St Malo, ville de 48000 habitants, ne le pourrait-elle pas ?
La PM ne doit plus être mis à l’index des plans de sécurité locale mais intégrée au même titre que la Police Nationale et la Gendarmerie donc bénéficier des mêmes moyens.
Rappelons quand même que les militaires de « sentinelle » patrouillent dans nos rues avec des armes de guerre alors pourquoi refuser une arme de défense à nos policiers municipaux qui, un jour ou l’autre, peuvent être confrontés aux mêmes problèmes que nos militaires ?
Le maire est seul décisionnaire et n’a aucun besoin d’en référer à quiconque même pas à son conseil. Aucune étude ou comité « théodule » ne résoudra cette question qui demande, de la part de nos élus, du courage politique et un devoir de pédagogie auprès des citoyens !
Au regard de la violence de la société et de la menace terroriste, qui peut encore penser qu’une ville comme St Malo, par son attrait international, ne puisse pas être potentiellement une cible ?
La sécurité reste la préoccupation principale des Français et elle n’a pas de prix.
Luc Tacher
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