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A la découverte des Saints Bretons. Le 21 juin, c’est la Saint Méven (Méen)

Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.

Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».

En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.

Le 21 juin, Saint Méven (Méen)

 Saint-Méven, originaire du Pays de Galles, est un disciple de saint Samson. D’origine galloise, saint Méven l’accompagna en Armorique et fonda l”abbaye de Saint-Méen, en Ille-et-Vilaine.

La principale source de la vie de Saint Méven est la Vita Meveni écrite vers 1084 par le moine Ingomar.

Allié de saint Samson de Dol, il l’accompagne en Armorique et prit part à tous ses travaux évangéliques. On croit qu’après la mort de Samson, il continua à résider dans le monastère de Dol, et qu’il y passa un grand nombre d’années dans la pratique des vertus religieuses. Un jour qu’il se rendait chez le roi breton du Vannetais Waroch, avec lequel il avait une affaire à traiter, il lui fallut traverser une grande forêt qui, divisée en plusieurs cantons, forme aujourd’hui les forêts particulières de Paimpont, de Brécilien, de La Hardouinais, de Loudéac et de Lanouée. Elle séparait alors la Bretagne en deux parties, dont l’une se nommait le pays en deçà et l’autre le pays au-delà de la forêt (Porhoët). Méen y rencontra, non loin du bourg de Pacata, un riche seigneur nommé Caduon, propriétaire de presque tout le canton. Ce seigneur, qui lui donna l’hospitalité, passa la nuit à l’écouter. Le lendemain, ne pouvant consentir à se séparer de Méen, dont les discours l’avaient vivement touché, il lui offrit tous ses biens pour fonder un monastère, à la condition de venir le bâtir et l’habiter.

Méen lui promit de satisfaire ce désir si ses supérieurs n’y mettaient pas obstacle. Après avoir accompli la mission qui l’appelait à Vannes, il revint chez Caduon, qui lui fit alors donation des meilleures terres qu’il possédait des deux côtés de la rivière du Meu, terres dont la réunion formait une seigneurie nommée Tre-Foss. Le supérieur du monastère de Dol consentit à son départ avec quelques religieux dont il le nomma abbé.

Caduon n’épargna rien pour l’aider dans la construction d’une église et d’un monastère, où la réputation de sainteté de Méen et de ses compagnons attira assez de personnes pour que la communauté devint promptement nombreuse et florissante. Telle fut l’origine de l’abbaye bretonne de Saint-Jean de Gaël, aujourd’hui en Ille-et-Vilaine, appelée d’abord ainsi parce que l’église fut dédiée à saint Jean le Baptiste, mais nommée depuis Saint-Méen, du nom de son premier abbé. Par la suite, le roi de Domnonée Judicaël s’y serait retiré (vers 637 ?). Sa réputation de thaumaturge attira pendant longtemps des pèlerins venus parfois de loin, implorant la guérison du “mal de saint Méen”, une espèce de lèpre ou de gale, en tout cas une maladie de peau, horrible à voir. L’hospice de Saint-Méen1 à Rennes, transformé par la suite en hôpital psychiatrique, recevait alors les pèlerins en route vers le monastère de saint Jean de Gaël.

Il fit un voyage à Rome pour y visiter les tombeaux des saints apôtres. Sur la route, à l’aller, il s’arrêta à Sainte-Mère-Église et Peux-et-Couffouleux où il fit jaillir une source dans chacun des villages. À son retour, il passa par Angers, où il prêcha. Une dame de la ville, édifiée par sa parole, où, suivant la légende, pénétrée de reconnaissance de ce qu’il avait chassé de ses terres un serpent monstrueux, lui fit don de ses terres, où Méen fonda un monastère, qu’il peupla de religieux tirés de celui de Saint-Jean de Gaël.

Ce nouveau monastère, situé en Anjou, est appelé par la légende Monopalium ou Monopalm (il s’agit de l’abbaye Saint-Florent de Saumur). Depuis cette époque, Saint-Méen résida alternativement dans les deux monastères, mais plus fréquemment dans celui de Gaël, où il mourut le .

Le monastère de Gaël, détruit par des pirates normands au ixe siècle, fut reconstruit un peu plus au nord, en un lieu devenu Saint-Méen-le-Grand.

Photo : Trip advisor

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