Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 20 septembre c’est la Sant Eozen Maeeuc
Yves Mahyeuc (en breton Eozen Maeeuc), né à Kervoyec, dans la paroisse de Plouvorn, dans le Léon, est évêque de Rennes.
Il accompagne Anne de Bretagne dans son voyage en Bretagne en 1505. Il est l’auteur d’un Veni Creator latin-breton qui fut chanté lors du passage de la duchesse au Folgoët, signé Yves Caervoyec.
En 1532 il accueille le dauphin François de France lors de son entrée dans la ville de Rennes et le couronne duc de Bretagne François III dans la cathédrale. À cette occasion on a pu admirer sur un « grand tableau attaché, escript en lettres d’or le vroy langaige de Troye ». Il s’agissait d’un poème en breton composé par l’évêque.
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Une réponse à “A la découverte des Saints Bretons. Le 20 septembre c’est la Sant Eozen Maeeuc”
ABEOZEN (“fils d’Eozen”) était le nom de plume de l’écrivain aussi connu sous le nom de Fanch Eliès. Lire la fiche Wikipedia “Abeozen”. Goulven Pennaod, arrêté et interné à l’age de 15 ans à la prison Jacques Cartier de Rennes lors de la répression anti-bretonne de la Libération (il devait en être libéré quelques semaines plus tard sur intervention de la municipalité de Saint-Malo pour laquelle avec un camarade, ils avaient assuré un ravitaillement dangereux lors des derniers combats), racontait ainsi sa première rencontre avec lui : On me met dans une cellule avec un grand vieillard tout sec qui me dit en guise de salut “Pourquoi êtes-vous là, vous ? – Je faisais partie des jeunesses du PNB. – Ah? Vous parlez breton ? – Oui, un peu, j’ai appris dans le manuel d’Abeozen – Ah ? C’est moi, Abeozen.”
J’ai souvenir par ailleurs d’une étude de François Falc’hun soutenant que Erwan, Ervoan, était une des multiples formes modernes de Eozen plus ancien. La fiche Wikipedia “Erwan” est un peu plus vague sur un éventuel ancètre unique et je n’ai plus l’étude de Falc’hun.