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Le vrai bilan des victimes de la Guerre d’Espagne. Le point sur une controverse toujours actuelle

La Guerre civile espagnole (1936-1939) n’est pas tout à fait finie, en tout cas la bataille des chiffres continue de plus belle. Trouver des données consensuelles sur la victimologie de ce conflit reste impossible, tant ce sujet incendiaire déchire les historiens et la société ibériques entre la gauche et la droite. A travers une recherche systématique sur internet et dans la bibliographie (voir le détail plus bas), on dispose seulement des fourchettes suivantes :

Entre 100 000 et 200 000 morts dans les combats. En prenant comme base 150 000 morts, il y aurait environ 120 000 combattants de nationalité espagnole décédés, répartis entre les deux camps, les républicains ayant eu un peu plus de victimes que leurs vainqueurs. Plusieurs milliers à plusieurs dizaines de milliers de morts concerneraient les étrangers, que ce soient des volontaires internationaux ou des militaires des corps expéditionnaires italien, allemand et soviétique. Les troupes coloniales marocaines, qui ont joué un rôle crucial, sont comptées avec les contingents espagnols – on trouve sur internet (France Info) la statistique de 20 000 mercenaires marocains morts pour Franco, mais c’est probablement très exagéré.

Entre 8 000 et 15 000 victimes civiles, notamment dans les bombardements aériens des villes, en très grande majorité des habitants de la zone républicaine (dans une proportion de 1 à 10).
Leur nombre a été toutefois exagéré par la propagande : à Guernica par exemple, le chiffre officiel du gouvernement autonome basque de l’époque (1600 morts) a depuis été revu à la baisse, avec 160 victimes prouvées et une évaluation totale d’environ 300 morts par la majorité des historiens. Moins connu est le bombardement de Barcelone, plusieurs milliers de morts, à l’initiative de l’aviation de Mussolini, mais interrompus sur pression de Franco. Encore moins connue hors d’Espagne, la ville martyre nationaliste de Belchite, rasée en quelques jours par l’aviation et l’artillerie républicaine

Pio Moa (Les mythes de la guerre d’Espagne) : « Il y a une grande différence entre traiter un historien de menteur et prouver qu’il ment » [Interview exclusive]

Entre 40 000 et 60 000 victimes d’exécution par les républicains, 50 000 étant un ordre de grandeur largement admis, la justice franquiste ayant enquêté avec précision sur ce sujet et laissé des archives. 

Entre 80 000 et 150 000 victimes d’exécution par les nationalistes, un chiffre recouvrant la période de la guerre civile proprement dite, mais aussi les premières années du franquisme, une période de pénuries et de répression que les Espagnols appellent la « Posguerra », « L’Après –Guerre (civile) ».
Le chiffre le plus souvent cité est 130 000, c’est-à-dire 90 000 entre 1936 et 1939 et 40 000 dans les années suivantes. Il a été établi en 1999 par une équipe d’historiens dirigée par Santos Julia et repose sur une enquête approfondie dans les archives locales et sur un recueil de témoignages, les crimes de guerre commis par les nationalistes n’ayant pas été l’objet d’enquête par la justice de Franco.
Cette recherche détaillée montre que près de 47 000 victimes (1 sur 3) ont été assassinées dans la seule Andalousie, la plus archaïque des régions de la péninsule, où la misère et la haine de classe réciproques étaient explosives ; c’était aussi, dans les premiers mois, la plus disputée et la plus stratégique des régions : la terreur a donc aussi été employée comme arme de guerre, principalement par le camp national, pour s’en assurer le contrôle.
130 000 serait d’ailleurs un minimum, un chiffre provisoire, puisqu’une partie du territoire n’a pas été totalement exploré par les historiens : il faudrait ajouter plusieurs milliers à quelques dizaines de milliers de victimes potentielles non recensées. Un recensement plus complet de Julio Prada (2010) établit le chiffre de 141 914 « asesinados » sur la totalité des 51 provinces espagnoles, mais c’est encore provisoire puisque 14 de ces provinces n’ont été documentées que partiellement.
Paul Preston dans son livre « Spanish Holocaust » (2012) se base sur ces recherches pour envisager 150 000 républicains exécutés, puis il pousse jusqu’à 200 000, ce qui n’est possible qu’en y mettant des victimes de la faim et de la maladie dans les prisons franquistes, et encore il s’agit d’estimations à la louche non garanties par des sources.

Ces évaluations sont contestées par des historiens marqués à droite. Pour Pio Moa (dont le livre « les Mythes de la Guerre d’Espagne » vient d’être rééditée en livre de poche), les témoignages ne sont pas toujours fiables et les limites chronologiques retenues sont trop larges. Sur la même ligne politique, Martin Rubio a détecté des erreurs dans les listes de victimes républicaines (doublons, confusions sur l’origine des décès…).
Pour ces auteurs, les archives officielles franquistes sont jugées crédibles, au moins pour évaluer le nombre de personnes exécutées dans l’après-guerre, alors qu’une procédure judiciaire dans les formes avaient été mises en place.

Pio Moa abaisse donc le nombre de républicains exécutés à 83 000, c’est-à-dire environ 50 000 pendant la guerre et environ 30 000 dans l’immédiat après-guerre. Ces chiffres reprennent ceux de Martin Rubio, qui s’appuie lui-même en le corrigeant sur Salas Larrazabal (1977), général franquiste auteur des premières recherches statistiques documentées sur la victimologie de ce conflit. En France, Philippe Nourry (2013) et Arnaud Imatz (2022) sont sur des chiffres proches.

Plusieurs milliers de victimes de purge interne au camp républicain. C’est ce qui ressort du livre classique d’Antony Beevor (« La Guerre d’Espagne », édition de 2006) : 2000 poumistes et anarchistes purgés par les staliniens à Barcelone en 1937, 500 volontaires des Brigades internationales liquidés en interne pour « trotskysme » par le communiste français André Marty, 400 « fuyards » du régiment communiste Lister fusillés pour l’exemple sur ordre des commissaires soviétiques lors de la défaite de Brunete (juillet 1937), 2000 communistes abattus par les anarchistes et les socialistes à Madrid à l’extrême fin de la guerre… Sans compter les miliciens envoyés à dessein à l’abattoir et les blessés non soignés parce qu’ils appartenaient à un parti rival au sein de la turbulente coalition du Frente Popular (un genre de Nupes plus lourdement armé…).

Les chiffres de Beevor sont toutefois probablement exagérés : Pio Moa évoque ainsi entre 218 et 1000 morts pour les tueries de Barcelone, l’estimation basse étant selon lui la plus probable.
La dernière victime de la Guerre d’Espagne est exécutée en 1963 :
militant de l’appareil clandestin du Parti communiste espagnol, Julian Grimau est démasqué à Madrid et poursuivi pour des faits remontant à 1937, 26 ans en arrière. Le jeune Grimau était alors actif dans la police secrète républicaine de Barcelone : c’est donc pour avoir réprimé des anars et des poumistes que ce communiste est condamné par la justice franquiste !

Plusieurs dizaines de milliers à plusieurs centaines de milliers de morts prématurées, à cause des privations et des maladies imputables à la guerre civile (mais aussi plus largement sans doute au contexte économique international des années 30 et 40).
Les estimations de la mortalité indirecte vont de 25 000 pour Hugh Thomas (1976), à 30 000 dans la période 36-39 pour Miguel Munoz (2009), 70 000 pour Alson Milan Jesus (2015), 80 000 à 100 000 pour Carlos Gil Andrès (2014), 346 000 à 380 000 pour Enrique Moradiellos (2016 et 2021). L’époque concernée n’est pas toujours indiquée mais doit comprendre les dures années de la Posguerra (1939-1942) pour les estimations les plus hautes.
Là encore, c’est le « peuple de gauche » qui a le plus souffert, notamment les couches populaires urbaines, les prisonniers de guerre, les nombreux prisonniers politiques et leur famille.

Sur les responsabilités morales de cette crise sanitaire majeure, les avis divergent. Pour Pio Moa, l’Espagne s’était modernisée sous la dictature réformiste de Primo de Riveira et ce sont les désordres causés par la gauche qui ont ruiné ces acquis ; les dirigeants de gauche ont également bradé les réserves d’or à l’URSS, au détriment de la valeur de la peseta ; la zone nationaliste, qui avait la chance d’être plus rurale, aurait été aussi mieux gérée (un avis qu’on retrouve chez Beevor) ; des distributions alimentaires ont été prises en charge par les femmes nationalistes à travers l’Auxilio Social ; enfin la neutralité espagnole pendant la 2ème Guerre Mondiale a atténué les malheurs du pays.
Pour les historiens les plus à gauche au contraire, la droite porte seule la responsabilité des destructions de la guerre civile comme de tous les défauts de l’Espagne depuis les origines. Franco, par incompétence, corruption, revanche sociale, volonté de soumettre et idéologie, aurait même délibérément aggravé la situation alimentaire du peuple.

Le nombre total de morts toutes causes confondues seraient d’environ 500 000. Cela correspond à la surmortalité évaluée à 540 000 sur la période 36-42 par les démographes José Antonio Ortega et Javier Silvestre (2005) : cette donnée se décompose en 346 000 morts en trop par rapport aux années normales pour 36-39 et 200 000 pour 39-42. 
Ces données globales incitent à la prudence devant les estimations les plus élevées, donc vont plutôt dans le sens des chiffrages de la droite. Cependant, cela ne rend pas nulles toutes les estimations de la gauche : on peut admettre des chiffres élevés par exemple pour les exécutions, à condition d’abaisser celles sur le champ de bataille ou celles par privation et maladie. Mais cela exclut totalement le mythe du « million de morts », forgé après-guerre par la mémoire de gauche.
Autant que dans le contexte du fascisme, du communisme et de la 2ème Guerre Mondiale, la Guerre d’Espagne doit être étudiée en comparaison avec d’autres guerres civiles de l’histoire : la Vendée, la Commune, la Finlande, la Russie révolutionnaire…L’Espagne est alors plutôt dans la moyenne basse de la violence intestine.

Le bilan politique et moral : bon point à la gauche ou match nul ? Au final, c’est incontestablement le peuple de gauche qui a le plus souffert, sur le champ de bataille (60-40), dans les bombardements (90-10), dans la surmortalité générale (dans une proportion de 2/3 – 1/3), dans les exécutions (2 à 3 fois plus).
Cette disproportion explique en partie le puissant mouvement de « récupération de la mémoire » initié par les petits-enfants des « rouges », à partir des années 90 : dans un contexte de révolte contre le retour de la droite au pouvoir, des recherches d’histoire locale sont lancées, des stèles commémoratives mises en place publique, des fosses communes de cimetières ouvertes pour connaitre le nombre des exécutés et leur donner une sépulture plus digne. En 2007, la coalition Podemos-socialistes, qui a reconquis le pouvoir, vote une loi criminalisant le passé de la droite, tandis que les lieux de mémoire du camp national, comme Belchite et la Valle de los Caïdos, cessent d’être entretenus. En échec sur le terrain social, la gauche fait diversion sur le culturel en rallumant une guerre civile mémorielle. Au point de réveiller la droite, jusque-là trop affairiste pour s’intéresser aux idées …
L’historien de gauche Anthony Beevor conclut son exposé sur les exactions des uns et des autres par une remarque désabusée : si le camp national a plus tué, c’est qu’il a pu exercer sa violence sur un territoire de plus en plus étendu et sur une période plus longue. Si les républicains l’avaient emporté, il est convaincu que le nombre de victimes n’aurait pas été plus faible, le score aurait été seulement inversé entre les deux camps. 

A.T.

Gabriel Jackson (1965) : 100 000 morts sur le front / 10 000 bombardements / 20 000 nationalistes exécutés / 400 000 républicains exécutés ou morts de maladie et de privation (200 000 entre 36 et 39 / 200 000 entre 39 et 43) / 50 000 morts de maladie et de privations = 580 000 morts au total

Hugh Thomas (1976) : 200 000 morts sur le front (90 000 nat / 110 000 rep) / 10 000 bombardements / 75 000 nationalistes exécutés / 190 000 républicains exécutés (55 000 entre 36 et 39 / 135 000 après 39 / 25 000 morts de maladie et de privations = 500 000 morts au total

Nicolas Diez (1985) : surmortalité totale de 558 000 toutes causes confondues en 36-42 (344 000 entre 36-39 et 214 000 entre 39-42)

Antony Beevor (2006) : 38 000 nationalistes exécutés / Jusqu’à 200 000 républicains victimes de la répression

Julius Ruiz (2007) : un minimum de 37 843 nationalistes exécutés / 150 000 républicains exécutés au maximum (100 000 entre 36 et 39 / entre 28 000 et 50 000 après 39

Balthazar Garzon (2008) : au moins 114 266 républicains exécutés ou disparus entre le 17 juillet 1936 et décembre 1951

Miguel Munoz (2009) :  100 000 morts sur le front / 135 000 exécutés / 30 000 morts de maladie et de privations de 36 à 39 = 265 000 morts au total (pour la seule période 36-39 semble-t-il)

Francisco Espinosa Maestre (2010) : 49 272 nationalistes exécutés / au moins 130 199 républicains exécutés dans 38 des 51 provinces, 9 ayant été documentés partiellement.

Julio Prada (2010) : au moins 141 914 républicains « assassinés dans les 51 provinces et communautés », dont 14 documentés seulement partiellement

De Riquer (2010) : 15 000 morts de maladie et privations dans les prisons franquistes après 1939

Martinez de Banos Carillo Szafran (2011) : 100 000 morts sur le front

Paul Preston (2012) : 200 000 morts sur le front / « nombre inconnu » dans bombardements / 50 000 nationalistes exécutés / jusqu’à 200 000 républicains victimes de la répression (autour de 150 000 exécutés (?) entre 36 et 39 / 20 000 exécutés après 39) / nombreux morts de maladie et privations = 420 000 morts au minimum sans compter la plupart des morts dues au contexte sanitaire

Philippe Nourry (2013) : 120 000 à 140 000 morts sur le front / 8 000 à 10 000 bombardements / 60 000 nationalistes exécutés / 87 000 républicains exécutés (60 000 entre 36 et 39 / 27 000 après 39) = 275 000 à 287 000 morts sans compter les morts indirectes

Carlos Gil Andres (2014) : 150 000 à 200 000 morts sur le front (60 000 nats / 90 000 reps) / 13 000 bombardements (1000 nats / 12 000 reps) / 50 000 nationalistes exécutés / 130 000 républicains exécutés / 80 000 à 100 000 morts de maladie et privations = 450 000 morts (sur 36-42 ?)

Alson Milan Jesus (2015) : 215 000 morts sur le front / 11 000 victimes civiles collatérales / 200 000 exécutés / 70 000 morts de maladie et privations = 496 000 morts (sur 36-39 ?)

Gomez (2015) : 15 000 morts de maladie et privations dans les prisons franquistes après 1939

Ortega (2016) : surmortalité infantile de 18 000 (enfants de moins de 1 an ?) entre 36 et 39 et de 21 000 entre 39 et 42 / surmortalité masculine (plus de 1 an) de 264 000 entre 36 et 39 / surmortalité féminine de 81 000 entre 36 et 39 / surmortalité totale de 345 000 entre 36 et 39 pour les + 1 an et de 363 000 en comprenant les enfants / Surmortalité de + de 1 an de 132 000 dans la zone nationale entre 36 et 39 / Surmort de 213 000 dans la zone républicaine entre 36 et 39

John Simkin (2020) : 200 000 morts sur le front (90 000 nat / 110 000 rep) dont 5300 étrangers camp nat et 4900 camp rep dont 1000 Français / 10 000 bombardements / 55 000 nationalistes exécutés / 175 000 républicains exécutés (75 000 entre 36 et 39 / 100 000 après 39) / 35 000 républicains morts en prison / 25 000 morts de maladie et de privations = 500 000 morts au total

Enrique Moradiellos (2016, 2021) : 150 000 à 200 000 morts sur le front et bombardements (2/5 nat / 3/5 rep) / 55 000 nationalistes exécutés / au moins 130 000 républicains exécutés (environ 100 000 entre 36 et 39 / quelques dizaines de milliers après 39) / + de 350 000 de maladie et de privations = autour de 700 000 morts au total (entre 651 et 735 000)

Martin Rubio (2021) : 160 000 morts suite à des actions de guerre / 60 000 nationalistes exécutés / environ 80 000 républicains exécutés de 36 à 39 et pendant l’après-guerre / 330 000 de maladie et de privations = 630 000 morts au total

Pio Moa (2022) : 150 000 morts sur le front (70 000 nat / 80 000 rep) / 15 000 bombardements / 60 000 nationalistes exécutés / 83 000 républicains exécutés (+ de 50 000 entre 36 et 39 / entre 25 à 30 000 après 39). 

Arnaud Imatz (2022), se basant sur Miguel Platon : 55 000 nationalistes exécutés / 70 000 républicains exécutés (56 000 entre 36 et 39 / 14 000 entre 39 et 43)   

Crédit photo : « Al pie del canon, sobre la batalla de Belchite » est un tableau du peintre militaire Augusto Ferrer-Dalmau
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “Le vrai bilan des victimes de la Guerre d’Espagne. Le point sur une controverse toujours actuelle”

  1. patphil dit :

    il est de bon ton de dire que les victimes de franco étaient des petits anges alors que celles des républicains des salopiauds qui l’avaient bien cherché;; la même chose continue, il y a les bons et les méchants

  2. Henri dit :

    J’ai lu le livre de Pio Moa “Les Mythes de la guerre d’Espagne”, qui tranche avec l’historiographie officielle et manichéenne : les gentils Républicains (“des petits anges”, s’écrirait M’Bappé !) et les affreux méchants pas beaux Nationalistes. Avant cette lecture, je me doutais bien que les torts étaient partagés des deux côtés, mais maintenant j’ai un argumentaire cohérent.

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