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De la cruauté en politique, Deux colères fracassées dans l’ignorance, No foreign game, Parents animaux, Photos passées : la sélection littéraire hebdomadaire

De la cruauté en politique, Deux colères fracassées dans l’ignorance, No foreign game, Parents animaux, Photos passées : voici la sélection littéraire hebdomadaire

De la cruauté en politique

Cruauté et politique : il serait présomptueux de vouloir traiter ce thème dans toute son amplitude historique alors que depuis la plus Haute Antiquité les hommes ont eu une singulière tendance à obéir à l’impératif « Massacrez-vous les uns les autres ! ».
Si la cruauté est de toutes les époques, elle est aussi de tous les continents, même si cet ouvrage privilégie l’Europe « de l’Atlantique à l’Oural », un espace géo-politico-culturel qui nous concerne au premier chef.
La cruauté ici retenue le sera dans son sens originel et étymologique, du latin crudelitas qui évoque une chair sanguinolente, indique que le sang coule et induit la mise à mort. Le terme exprime aussi une inclination à faire souffrir, à voir souffrir et à y prendre du plaisir.

Toute notre histoire est marquée au sceau du crime politique et déjà, lors de la guerre de Troie, Agamemnon n’hésita pas à offrir aux dieux sa fille Iphigénie en sacrifice humain afin qu’ils favorisent les Grecs.

Depuis ce sacrifice initial, les assassinats pour raison politique se sont multipliés, à commencer par ceux des chefs dont la mort visait à modifier radicalement la donne du pouvoir : César, Henri IV, Lincoln, Alexandre II, François-Ferdinand, Trotski ou Kennedy…
Ils ont souvent été maquillés en procès religieux et/ou politiques, de Jeanne d’Arc à Nicolas Boukharine en passant par Charles Ier ou Louis XVI.

Sans oublier les massacreurs mondialement connus comme Attila, Gengis Khan ou Timour – « l’homme d’acier » en turco-mongol, qui en russe deviendra « Staline » –, Vlad l’Empaleur ou Ivan le Terrible, en attendant que les régimes totalitaires du XXe siècle instaurent une cruauté à grande échelle qui visait des dizaines de millions de personnes et établissait la terreur de masse comme moyen ordinaire de gouvernement.

Qui ? Pourquoi ? Comment ? Dans quelles circonstances – guerres de religion, guerres nationales, guerres civiles, guerres totales ? Bourreaux et victimes ? Autant d’interrogations auxquelles les vingt-quatre auteurs de l’ouvrage tentent d’apporter des réponses de contributions englobant deux millénaires.

Stéphane Courtois, maître d’oeuvre de ce colloque, est historien, directeur de recherche honoraire au CNRS, directeur de la revue Communisme. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages consacrés au communisme français et international et au phénomène totalitaire dont, chez Perrin, la biographie de référence de Lénine et, surtout, en coédition, Le Livre noir de Vladimir Poutine, dont le succès ne se dément pas. Il a également dirigé Le Livre noir du communisme, événement mondial (26 traductions, plus de 1 million d’exemplaires vendus).

A commander chez Perrin

Deux colères fracassées dans l’ignorance

Ce livre signé Guillaume Bernard consiste en une conversation fantastique entre un enfant à naître et sa mère qui envisage de l’avorter. Cette conversation met en scène l’affrontement entre deux univers mentaux et deux motivations sociales opposés. Elle est cependant marquée par des compréhensions partielles , car, chacune de ces deux colères est loin d’être toujours dirigée contre l’interlocuteur direct. Les lecteurs sont, eux aussi, pris à partie dans la mesure où ils sont, individuellement et collectivement, des acteurs du drame qu’est un avortement.

Le genre théâtral a été choisi par souci de favoriser la recherche de la vérité par le dialogue et de telle manière que les éléments du débat philosophico-psychologique soient présentés de manière explicite et ramassée

A commander aux éditions de l’Homme nouveau

No foreign game, association football and the making of Irish identities

Dès le début, la Football Association a été considéré non seulement comme une compétition entre des individus et des équipes, mais aussi entre des nations et des peuples. L’équipe nationale irlandaise a été l’une des premières au monde à participer à des compétitions internationales au début des années 1880, mais tout le monde ne l’a pas acceptée comme une entité véritablement nationale. En Irlande, le sport était un terrain disputé, ce qui n’était pas le cas ailleurs – même le terme “football” était contesté. Mais les adeptes du football ne trouvaient généralement aucune contradiction entre leur loyauté sportive et nationale, et le jeu a trouvé un créneau important dans la vie irlandaise, soutenu par de nombreux nationalistes de premier plan, de James Connolly à John Hume.

Ce livre offre une fenêtre unique sur l’histoire de l’Irlande et de la Grande-Bretagne, avec des aperçus précis sur la construction des identités nationales, régionales, religieuses, de classe et sexuelles qui se sont cristallisées autour du football irlandais. En partant des années 1870 jusqu’à aujourd’hui, il examine le jeu national et international en Irlande, au nord et au sud, et les place tous deux dans un contexte historique et culturel richement détaillé. Il examine également l’expérience des communautés irlandaises en Angleterre et en Écosse, et la manière dont le jeu a affecté leurs relations avec leurs sociétés d’accueil.

Tissant soigneusement l’histoire politique, sociale, culturelle et sportive, No Foreign Game raconte une histoire de division et de conflit, mais aussi de solidarité et de célébration et, ce faisant, ouvre une nouvelle voie dans l’histoire du sport irlandais.

James Quinn est né à Dublin et a vécu dans cette ville et à Londres pendant la majeure partie de sa vie. Il a obtenu un doctorat à l’UCD en 1996. En tant qu’historien, il a beaucoup écrit sur l’Irlande des XVIIIe et XIXe siècles, en particulier dans les domaines de la biographie et de l’historiographie, notamment sur les vies de l’Irlandais unifié Thomas Russell (2002) et du jeune Irlandais John Mitchel (2008). De 1997 à 2022, il a été rédacteur du Dictionary of Irish Biography de la Royal Irish Academy, pour lequel il a rédigé plus de 250 entrées, principalement sur la politique, le sport et la culture populaire.

A commander (le livre est en anglais) chez Irish Academic Press

Parents animaux

La vie part d’un oeuf. C’est le point commun à tous les animaux, des invertébrés aux mammifères, en passant par les oiseaux, les poissons, les amphibiens et les reptiles. Pourtant, chaque espèce développe ses propres comportements parentaux et, dans ce domaine, les animaux font preuve d’une créativité surprenante ! Des cafards « allaitent » leurs petits, des grenouilles font grandir leurs têtards dans des poches marsupiales, tandis que des oiseaux construisent des nids dont la complexité confine à l’oeuvre d’art. Quant aux kangourous, ils sont capables de mettre en pause le développement d’un embryon pendant plusieurs mois !

Raymond Nowak raconte toutes les étapes de la parentalité : l’accouplement, la grossesse, la ponte ou la naissance. Puis viennent l’éducation, les soins apportés aux petits et l’éventuelle séparation. Parent n’est pas toujours synonyme d’affection, mais souvent de sacrifice, car le but à atteindre est clair : perpétuer sa descendance.

Directeur de recherche au CNRS, Raymond Nowak est spécialiste des relations mère-jeune chez les animaux. Il est responsable de l’équipe Neuroéthologie et Cognition Sociale à l’Inrae (Val de Loire). Depuis plus de trente ans, il étudie la manière dont le nouveau-né se construit à travers les toutes premières interactions avec sa mère.

A commander chez Humen Sciences

Photos passées

« J’ai reçu la première et unique photo de mon véritable père, qui restera un inconnu à jamais, le 22 février 2022. L’envoi était accompagné d’un mot bref de la soeur de ma mère, dont le laconisme est la marque de fabrique : Voici les photos que j’ai trouvées dans les archives de ta mère… »

Pendant des décennies, Thierry Marignac ne parlera quasiment jamais de sa bâtardise, par crainte du ridicule. Dès l’âge de 20 ans, ayant quitté école et famille dans l’adolescence, le futur auteur et traducteur est fort occupé à se construire une identité à travers journalisme, écriture de romans, traduction de l’anglais et du russe, voyages à New York, Moscou, Kiev, Londres, Berlin… Il se constitue un père intérieur grâce à ses activités et à des rencontres : le grand auteur russe Édouard Limonov, l’écrivain Hervé Prudon, le poète noir américain John Farris, la romancière Kathy Acker, l’autrice et traductrice russe Kira Sapguir… En février 2022, il entame une quête de ce père inconnu, homme mûr adultère qui ne vint le voir que quelques mois et dont la désertion lui donna une passion de l’indépendance. Cette investigation fut pour lui liée aux péripéties d’une vie de saltimbanque et à l’ouverture au monde…

Thierry Marignac est né à Paris en 1958. Parallèlement à ses activités de romancier, il effectue aussi un important travail de traducteur de l’américain et du russe.

A commander chez La Manufacture de Livres

Crédit photo : DR

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