Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 22 décembre, c’est la saint Deved
Saint patron de Plozévet en pays bigouden, son nom venant d’une région du pays de Galles. Dyfed de son nom gallois, d’origine ethnique, tire son nom d’une ancienne région au sud-ouest du pays de Galles. Habitée par les Demetae au début de notre ère, elle est de nos jours l’un des sept comtés de la principauté.
Plozévet vient du breton « ploe » (paroisse) et de saint Dyved (ou Démet), moine du pays de Galles.
Plozévet est une ancienne paroisse primitive qui a conservé son territoire d’origine. Lababan (noté Lambaban en 1426), aujourd’hui en Pouldreuzic, semble être un démembrement de Plozévet (d’après Couffon). La paroisse de Plozévet dépendait jadis du pagus du Cap Caval et de l’ancien évêché de Cornouaille.
On rencontre les appellations suivantes : Vicarum Demet (au XIème siècle), Plebs sancti Demetre (en 1060), Ploezevet (en 1270).
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2 réponses à “A la découverte des Saints Bretons. Le 22 décembre, c’est la saint Deved”
1) « Plozévet vient du breton « ploe » (paroisse) et .. » !!! Biskoazh james ! Où diable notre chroniqueur a-t-il trouvé ça ? L’église celtique s’est aussi structurée en latin au départ. La paroisse, la tribu, le territoire entier d’un habitat dispersé, était le « populus, » qui a donné les divers plou, pleu, plo etc (comme il a donné le « pueblo’ chez les Celtibères), et le village central, le bourg, était le « vicus » latin qui est devenu le « Gwi » dans nos gosiers bretons. Egisama !
2) On peur parfois confondre … D’où cette amusante volte-face qui fait que la traduction de Ploudalmezeau (en français de l’administration) est devenue aujourd’hui Gwitalmeze (à cause du changement d’habitude et d’usage des locaux, mais aussi dans le « brezhoneg ofisiel » du Conseil Départemental). N’eus pell, pa veze kaozet ar « parlant brezhonek » e Gweled-Leoun a-bezh c’hoazh, ne veze ket graet ar seurt meskach ! Profitons-en pour rappeler que c’est uniquement à cause d’un glissement de l’accent tonique en Léon – et d’un oubli d’accent aigu ! – que nous disons aujourd’hui Landerno et que nos politiques écrivent Gwitalmeze ce qui devrait s »écrire Gwitalmezev (comme Ploudalmezev, Landernev, Konk-Kernev, etc voire Ploudalmezew pour faire plus joli…)
3) Rassurez-vous, le déracinement par les imbéciles et le remplacement de notre patrimoine par les feignants imaginatifs n’est pas terminé. On peut encore aller plus loin. Comme ce Parisien qui prononçait son patronyme « Sanso » parce qu’il s’écrivait Sanseau sans accent sur le é. La transmission ne s’est pas faite à un moment donné. Tant pis (ou tant mieux ?) pour nos Judeaux et autres.
4) encore une remarque : J’ai parlé du glissement de l’accent tonique. En breton, « accent tonique » se dit « pouezh-mouezh » oui certes, mais « accent » (comme « accent » tout court, ou comme dans les expressions « accent italien, accent russe, accent rauque, accent chantant, accent guttural ») se dit « ton-mouezh » Traduire bêtement par pouezh-mouezh fait souvent très bizarre… Ah, si les neo-bretonnnants pouvaient un jour essayer de penser en breton au lieu de continuer à penser en français et à traduire avec un (mauvais) dictionnaire… Qui confondrait encore kultur et sevenadur ? Allez relire le poème d’Anjela Duval pour vous rappeler ce que les mots veulent dire : « Ar re-se a so tud seven ».
jolie eglise