Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier dernier, Donald Trump suscite de vives réactions. Dans les médias français, il est souvent présenté comme un président honni, isolé, rejeté même par une partie de ses électeurs. Mais une enquête menée par l’Ifop pour NYC.eu, à l’occasion des 100 jours de sa seconde administration, révèle une réalité bien plus contrastée – et moins défavorable – que ne le laisse croire le récit dominant en France.
Une Amérique fracturée… mais pas effondrée
Certes, l’étude Ifop confirme un taux d’approbation relativement bas : seuls 44 % des Américains interrogés approuvent la façon dont Donald Trump gère ses fonctions présidentielles. Mais ce chiffre, s’il marque une baisse par rapport à janvier (50 %), reste un niveau significatif dans un pays aussi polarisé. En comparaison, bien des présidents européens seraient satisfaits d’un tel socle de soutien après des décisions aussi clivantes que la hausse des tarifs douaniers ou le gel de l’aide à l’Ukraine.
Il faut aussi souligner que le noyau dur trumpiste reste solide. Près de 70 % des Républicains conservateurs soutiennent encore leur président, et l’approbation grimpe même à plus de 75 % chez les électeurs déclarés de Trump en 2024.
Les Français plus hostiles que les Américains
L’étude révèle un autre fossé : celui qui sépare les opinions publiques américaine et française. À presque chaque mesure évoquée – qu’il s’agisse de l’interdiction des transgenres dans les sports féminins (62 % d’approbation aux États-Unis contre 28 % en France) ou du retrait de l’Accord de Paris (30 % d’adhésion aux USA contre à peine 18 % en France) – les Français se montrent nettement plus critiques. Un écart culturel majeur sépare les deux sociétés sur les questions de genre, d’environnement ou de souveraineté nationale.
Certaines propositions de Trump jugées « extrêmes » en Europe sont pourtant largement soutenues dans son pays :
- 62 % des Américains soutiennent l’interdiction des transgenres dans le sport féminin.
- 56 % approuvent l’expulsion des immigrés illégaux.
- 57 % souhaitent légalement restreindre le sexe à deux catégories biologiques.
- 54 % approuvent le développement de l’exploitation pétrolière.
Même la politique tarifaire de Trump, bien que controversée, divise presque équitablement : 49 % des Américains s’y opposent, mais 45 % l’approuvent – contre un maigre 18 % en France.
Des fractures générationnelles et ethniques
Le sondage met également en lumière des clivages profonds :
- Les jeunes Américains (18-24 ans) sont les plus critiques : 60 % d’entre eux disent avoir « honte » de leur président.
- 38 % des Américains disent éprouver de la honte à l’idée même d’être Américains – un chiffre qui monte à 51 % chez les jeunes et 69 % chez les Noirs.
- Un électeur de Trump sur quatre (24 %) regrette aujourd’hui son vote – avec un pic de 33 % chez les moins de 35 ans.
L’enquête révèle finalement une vérité simple : la société américaine est profondément polarisée, mais cette polarisation sanctuarise également un socle inébranlable de soutien pour Trump. Ses électeurs adhèrent à ses valeurs et à ses combats, au point de maintenir une forte approbation malgré les critiques, les revers diplomatiques ou les dissensions internes.
En France, où l’on préfère caricaturer Trump en clown ou en tyran, on ferait bien de méditer cette réalité : en démocratie, une ligne politique clairement assumée, même radicale, peut séduire durablement – pour peu qu’elle entre en résonance avec une partie du peuple.
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2 réponses à “Trump, plus populaire qu’on ne le dit ? Ce que les Américains pensent vraiment de leur président”
En clair : Trump, c’est l’anti-Macron !
Il s’occupe de ses concitoyens actifs ; il veut réindustrialiser son pays, donc dépendre moins de l’Asie
Il veut ramener la paix dans les secteurs de guerre (Proche-Orient et Ukraine)
Il ne fait pas l’éloge des mahométans et lutte activement contre la folie wokiste, contre les cartels de la drogue (chouchoutés chez nous du fait de l’implication massive de nos merveilleux Z’immigrés d’Afrique dans l’énorme marché du Haschisch, de la cocaïne et des morphiniques + les amphétamines qui sont plutôt un marché casher)
Il ne pleure pas sur les minorités ethniques et s’oppose à la discrimination raciale « positive », étant un partisan de la méritocratie
C’est sûr… il n’est pas un Mitterrand-Chirac-Hollande-Macron (au moins Sarkozy était-il plus réaliste que ses prédécesseurs et successeurs… c’est peut-être pourquoi, on s’acharne sur lui alors qu’il est hors-circuit)
Il me semble difficile d’affirmer que « le noyau dur trumpiste reste solide » en notant que « l’approbation grimpe même à plus de 75 % chez les électeurs déclarés de Trump en 2024 ». En fait d’approbation qui grimpe, cela signifie qu’un quart des électeurs qui ont voté Trump voici six mois ne sont plus d’accord avec lui aujourd’hui ! C’est un signe de fragilité assez clair.
On voit mal comment un président pourrait vraiment appliquer des mesures très radicales en n’étant soutenu que par 44 % de l’opinion, avec une tendance à la baisse de ce pourcentage. Il risque un raz-de-marée qui lui lierait les mains aux élections « midterm » de 2026. Si ses mesures radicales produisent assez vite des résultats positifs, rien n’est perdu. Mais en tout état de cause, ses exagérations, ses revirements et ses échéances manquées (la paix en 24 heures, puis la paix en 100 jours…) ne favorisent pas la confiance.
Mais le pire risque est pour 2028. Trump n’est là que pour quatre ans, sans possibilité de se représenter. Sa défaveur croissante comporte le risque d’un retournement radical au profit des « wokistes » à l’élection de 2028.
Notez une erreur matérielle dans votre commentaire : parmi les « propositions de Trump jugées « extrêmes » en Europe [mais] pourtant largement soutenues dans son pays », vous rangez « l’expulsion des migrants en situation illégale ». En fait, d’après le sondage, cette position reçoit encore plus d’approbations en France qu’aux Etats-Unis.