En Bretagne administrative (B4), la consommation de bois à usage énergétique a bondi de près de 60 % en 15 ans, selon l’édition 2025 des Chiffres clés du bois-énergie publiée le 21 avril par l’Observatoire de l’environnement en Bretagne (OEB). Cette dynamique s’explique en grande partie par le développement des chaufferies industrielles et collectives, dont le nombre a triplé en une décennie. En parallèle, la consommation domestique de bois pour le chauffage individuel a progressé de 28 %.
En 2022, le bois représentait 32 % de la production énergétique régionale, avec 1,5 million de tonnes transformées en chaleur et électricité. Les 539 chaufferies collectives installées dans la région ont consommé 470 000 tonnes de bois déchiqueté, dont 50 % ont alimenté des réseaux de chaleur. La ressource principale reste le bois forestier résineux, tandis que les circuits courts dominent l’approvisionnement en bois-bûche pour les particuliers. Aujourd’hui, 50 % des maisons individuelles sont équipées d’installations de chauffage au bois, même si 80 % des foyers combinent cette solution avec une énergie alternative.
Source : bretagne-environnement.fr
Une pression croissante sur les ressources forestières
Cette forte croissance de la consommation exerce une pression notable sur les ressources locales. Entre 2012 et 2022, la récolte totale de bois en Bretagne administrative a augmenté de 45 %, tandis que la récolte de bois-énergie a triplé. La ressource résineuse, qui représente 22 % de la surface forestière, est particulièrement sollicitée, contrairement aux feuillus (78 % des surfaces) encore sous-exploités.
Face à cette situation, l’OEB souligne plusieurs leviers d’action, notamment l’exploitation raisonnée des feuillus, le regroupement des parcelles forestières privées pour améliorer leur gestion, ainsi que la plantation et l’entretien durable des haies bocagères. Le bocage, élément essentiel du paysage breton, subit en effet une forte pression, exacerbée par la demande croissante de bois-énergie.
Source : bretagne-environnement.fr
Changement climatique et défis pour la filière bois-énergie
Au-delà de la pression directe sur les ressources, les effets du changement climatique aggravent la situation selon l’OEB. Sécheresses estivales, inondations hivernales et dépérissement forestier freinent l’accroissement annuel des forêts bretonnes. Selon l’Observatoire, la capacité de stockage du carbone des forêts régionales a été divisée par deux en dix ans, affectant directement leur rôle écologique.
L’OEB appelle donc à accompagner la filière pour concilier développement du bois-énergie et préservation des services écosystémiques. Il rappelle que les usages du bois à longue durée de vie (dans la construction ou l’ameublement) permettent de prolonger le stockage du carbone et de limiter la dépendance aux énergies fossiles.
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